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Par : Sirieux
Publié : 21 août 2014

Aérospatiale

Un amarrage réussi pour l’ATV(Vidéo)

Le 12 août a eu lieu l’amarrage du cargo spatial ATV (Automatic Transfert Vehicule) avec la Station internationale spatiale (ISS ou International Space Station). L’observatoire du Parc aux Etoiles a retransmis en direct l’événement unique de la longue marche de l’homme à l’espace. L’ATV tourne un page d’or de ce moment fort en technicité...

Une page se tourne avec la fin du programme ATV et le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire de l’exploration humaine de l’espace. Ainsi, le centre de commandement à Toulouse a fait vivre un moment fort intéressant pour les amateurs de l’espace. Au Parc aux Etoiles, qui a relayé en direct l’amarrage spatial le 12 août vers 15 heures 30, une centaine de personnes se sont donné rendez-vous pour suivre ce moment historique. Des trois centres de commande(1) dans cette coopération internationale, Toulouse a mené les opérations du main de maître.

Le cinquième et dernier véhicule de transfert automatique (ATV) a décollé dans la nuit du 29 juillet du Port spatial de l’Europe, à Kourou (Guyane française), à bord d’un lanceur Ariane 5 ES. Ildevait s’amarrer à la Station spatiale internationale (ISS) le 12 août et s’en détachera six mois plus tard pour achever sa course en se consumant dans l’atmosphère.

D’un poids de 20 tons, l’ATV mesure 110 métres de long at 70 métres de large et sa vitesse à l’approche de l’ISS était de 17 cm/sec à 5 minutes de la cible. Depuis sa première mission en mars 2008, l’ATV a joué un rôle essentiel dans la logistique de l’ISS. De tous les véhicules qui ravitaillent le complexe orbital, c’est celui qui dispose de la plus grosse capacité d’emport de fret, de sorte qu’il peut transporter à la fois une cargaison sèche et liquide, notamment des ergols qui permettent de rehausser l’orbite de la Station.

Bien qu’il ne soit pas conçu pour transporter des astronautes, l’ATV est entièrement pressurisé et peut donc servir à la fois d’espace de stockage supplémentaire et de lieu de travail pour l’équipage lorsqu’il est amarré à la Station. Quand il quitte celle-ci au bout de six mois, il emporte des déchets qui sont détruits avec lui dans l’atmosphère au-dessus d’une zone inhabitée du Pacifique Sud.

Outre ses fonctions de base, l’ATV-5 - baptisé Georges Lemaître en l’honneur du physicien belge qui fut le premier à formuler la théorie du Big Bang - servira à tester des équipements et des procédures destinées à préparer les futures missions de transport spatial.

Il emportera notamment le capteur infrarouge expérimental LIRIS - acronyme de Laser Infrared Imaging Sensor - qui permettra de tester de nouveaux systèmes de guidage, de navigation et de commande pour les technologies de rendez-vous avec des cibles dites « non-coopératives  », comme les débris spatiaux et les astéroïdes. En réalité, il permettra des retours à la terre en position "horizontale" qui révolutionnera la technicité spatiale.
C’était un moment de reconnaissance de toute l’équipe impliquée dans cette aventure spatiale depuis 2008. Isabelle Escante, speakerine de cet événement à Toulouse a insisté sur "l’aboutissement d’une campagne de préparation de 5 mois" afin de réussir l’amarrage (docking disent les experts). Pour elle, le moment critique de l’amarrage a eu lieu à 11 mètres du docking. Autrement dit, le moment crucial d’accrochage technique, physique et informatique de l’ATV et l’ISS. La tension est montée d’un cran chez les opérateurs du CC de Toulouse : des visages concentrés mais sereins ont montré peu de signes de détresse ou de stress. Normal, car l’ATV symbolise la fiabilité et la sécurité dans ce type d’approche.

« Grâce aux technologies clés mises au point dans le cadre de ce programme, nos futurs projets de transport spatial habité pourront s’appuyer sur de solides bases  », a déclaré Thomas Reiter, Directeur des Vols habités et des Opérations à l’ESA (European Space Agency). Les technologies développées pour l’ATV contribuent actuellement à la réalisation du Module de service européen destiné à la capsule Orion de la NASA, qui transportera à la fois des astronautes et du fret lors de futures missions d’exploration au-delà de l’orbite terrestre.

À ce jour, l’ESA a accepté de livrer deux modules pour la capsule Orion : l’un pour son vol inaugural en 2017, et l’autre pour sa première mission opérationnelle en 2021. La revue de conception préliminaire s’est achevée le 23 mai dernier.

Les technologies ATV pourraient aussi servir dans d’autres contextes, notamment le retour d’échantillons prélevés dans l’espace, les opérations de remorquage, les services de desserte et les réparations en orbite. Les installations de contrôle, simulateurs et autres équipements mis en place pour les besoins du programme pourraient être intégrés à de futurs projets de transport spatial.

Airbus est le principal partenaire industriel impliqué dans la production de l’ATV, à laquelle contribue aussi Thales Alenia Space Italy, fournisseur de la coque et du compartiment fret. Près de 40 entreprises de dix pays européens, de Russie et des États-Unis interviennent dans ce programme, sur lequel travaillent environ 2000 personnes dans l’industrie et à l’ESA.


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Post-scriptum

Notes :

(1) Houston (USA) et Moscou (Russie)