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Par : Castor
Publié : 12 janvier 2015

Voeux pour l’intercommunalité

Le président du Sénat, dernier recours contre le projet de méga-intercommunalité

Michel Pons, maire de Villennes, a terminé son discours de vœux par les interrogations relatives au devenir de l’agglomération. La déclaration de Gérard Larcher, qui a répondu à son invitation, laisse un espoir à ceux qui, comme eux deux, ne peuvent pas accepter le contenu et la méthode du projet de regroupement des intercommunalités.

Certains maires ont annulé leur traditionnelle cérémonie des vœux pour des raisons d’économie. D’autres, comme celui de Verneuil, l’ont fait en raison du deuil national suite à l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo ; Philippe Tautou affirmait dans son communiqué : « Il me parait indécent et inapproprié d’organiser de telles festivités, où sont réunis un grand nombre de Vernoliens et de personnalités, dont je ne pourrais garantir la plus entière sécurité. »

Les vœux du maire de Villennes

Selon l’habitude de son prédécesseur, le maire de Villennes a été l’un des premiers de notre territoire à présenter ses vœux. A l’issue de son discours, Michel Pons a remis la médaille de la ville à François Gourdon qui l’avait décernée à de nombreux habitants pendant 25 ans.

La nouveauté a été la projection d’une vidéo, réalisée avec Yvelines Première, qui présente la commune en vantant son cadre de vie préservé et son charme manifeste. Ne pouvant dresser que le bilan des neuf derniers mois, Michel Pons a surtout parlé de la mise en place de son équipe municipale et de l’esprit qui l’anime : souci permanent du quotidien, souci de l’avenir, volonté affirmée de renforcer le relationnel humain, souci de prudence dans la gestion financière et les grands choix.

Les incertitudes sur « l’intégration imposée dans une vaste agglomération »

Dès le début de son discours, Michel Pons a annoncé : «  […] si nous maîtrisons assez largement ce que nous serons et ferons en 2015, au-delà du 1er janvier 2016, notre vie communale devra s’organiser dans une situation qui, à ce jour, est pour le moins floue et opaque. »

Sur ce sujet, se posant lui-même une question : « Que pensez-vous de cette agglomération nouvelle mouture (400 000 personnes) que certains présentent comme un nouvel eldorado pour tous, une riche nouvelle frontière à atteindre ? », il a apporté cette réponse :
« En fait, je ne puis en dire beaucoup parce qu’on ne nous en a pas dit beaucoup. Mis à part quelques éléments de base :
- tout d’abord que cette nouvelle agglomération nous est imposée,
- que la représentativité de Villennes n’y serait assurée que par un membre dans un conseil de quelques 145 membres. Au lieu de 4 membres dans un conseil de 52 membres dans la CA2RS.
Autant dire que ceci n’est pas fait pour rassurer les Villennois ni leur conseil municipal qui a émis bien entendu un avis défavorable en novembre dernier. Avis sans effet nous avait-on, au préalable, prévenus.
 »

Les différents vœux du maire de Villennes pour 2015 seraient difficilement réalisables en 2016, au niveau de l’intercommunalité envisagée :

- le quotidien : une communauté d’agglomération, bâtie essentiellement en vue de son développement économique, ne semble pas appropriée pour aider à résoudre les problèmes de la vie courante,

- l’avenir : si les communes ne gèrent plus leur Plan Local d’Urbanisme, elles maîtriseront difficilement leur développement,

- le relationnel : l’unique voix de certaines communes ne pouvant plus se faire entendre parmi 145, le dialogue souhaitable ne pourra plus exister,

- la prudence : une gestion précise, la rigueur financière, la modération fiscale et un endettement raisonnable, qui n’ont pas été démontrés dans un regroupement de 12 communes, seraient-ils mieux obtenus dans un ensemble six fois plus large ?

Gérard Larcher, opposé à l’intercommunalité de 400 000 habitants

Pendant le cocktail qui a suivi le discours de Michel Pons, certains se demandaient, alors qu’il semble penser que les avis des élus ne seraient pas pris en compte par le préfet de région, pourquoi a-t-il dit : «  Gérard Larcher, président du Sénat, a rappelé à plusieurs reprises ces derniers temps le rôle fondamental de la commune et de son maire auprès de la population dans le bon fonctionnement de notre pays et de sa démocratie. Je ne doute pas que de tels propos dans la bouche du 2ème personnage de l’Etat puissent ne pas être suivis d’effets. »

Les positions du président du Sénat sur la réforme territoriale sont connus. Avant les élections municipales de mars 2014, il avait déclaré, notamment, dans un entretien avec le journal La Tribune 1 : « L’intercommunalité doit être au service de l’action communale et non l’inverse. » ; il a précisé ses idées dans son intervention au 97ème congrès des maires et des présidents de communautés de France, en novembre dernier 2.

Mais quel est son avis sur le projet de méga-intercommunalité Seine Aval ? Nous l’avons appris, presque à la fin de la soirée, lorsqu’il est arrivé, retardé par une réunion qui s’était prolongée au Sénat : rappelant que cette assemblée avait pu, sur son initiative, faire maintenir les départements, il a donné plusieurs raisons d’opposition au regroupement de six intercommunalités envisagé. Il a déclaré qu’il ferait tout ce qui en son pouvoir pour empêcher ce projet.