L’article qui suit, de Damien Delerin, a été publié ce même jour dans le quotidien « L’Humanité » dans la rubrique « Libres échanges ».
Cela fait vingt ans que le « mur » est tombé. Cette aberration de l’histoire des peuples, ce « mur de la honte », la matérialisation de ce que Winston Churchill avait appelé, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, le « rideau de fer », prit fin le 9 novembre 1989. Une date chargée d’histoire, puisqu’elle ne signifie pas seulement la réunification de Berlin et de la République fédérale allemande avec la République démocratique allemande. C’est aussi la chute d’un régime qui se disait « communiste », et le début de la fin de cette période de l’après-Seconde Guerre mondiale, appelée la « guerre froide ».
Si l’Allemagne renaissait en ce 9 novembre, c’était aussi la mort de l’URSS qui s’annonçait, et la fin d’un conflit qui pouvait se traduire par cette citation : « Guerre impensable, paix impossible ! » L’URSS, et son régime, qui n’était qu’une tentative de maintenir la dictature de Staline, sous couvert de communisme, vivait ses dernières heures.
Bien que tout le monde ait considéré que cela fut une bonne chose pour les pays sous tutelle de ce régime, il ne faut pas, non plus, se voiler la face par rapport à la réalité actuelle. La Russie a certes gagné une « démocratie », mais le niveau de vie de la population a chuté. Beaucoup de Russes se sont enrichis grâce à l’économie de marché, mais bien plus vivent dans une misère qu’ils ne connaissaient pas avant la chute du communisme. Certes, la peur des arrestations et des emprisonnements arbitraires a disparu dans le pays, mais la répression contre les opposants politiques n’aurait-elle pas changé de forme ? Certes, la Russie est entrée dans l’économie et dans la démocratie moderne, mais lorsque l’on voit la guerre en Tchétchénie et la dureté du régime actuel, est-il impensable de se dire que, dans le fond, rien n’a changé ? Ce 9 novembre 1989, ce n’était pas la fin du communisme qui faisait exploser de joie les Allemands de l’Est, mais la liberté retrouvée, sur fond de Pink Floyd.
La chute du mur de Berlin fut une première étape du processus de réunification. Cependant, le « mur » est toujours dans les esprits de certains et les différences socio-économiques entre l’Allemagne de l’Ouest et de l’Est sont toujours visibles de nos jours, vingt ans après (pour s’en convaincre, revoir l’émission le Dessous des cartes, sur www.arte.tv – NDLR).
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