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Publié : 19 mars 2015

Elections départementales 2015

La déviation de la RD 154 : se prend en main

Coup de tonnerre pour l’UMP ici dans le canton de Verneuil-sur-Seine. 230 personnes se sont réuni pour aborder le 14 mars à la salle Pons le sujet phare de la campagne : la déviation de la RD 154.

Jean-François Reynal, vice-président du Conseil général des Yvelines doit mordre ses doigts. Les gogos sont plus nombreux que prévus... dans le canton de Verneuil car 230 personnes ont écouté les quatre candidats sur sept binômes(1) venus présenter leurs positions sur l’aménagement du territoire en général et en particulier sur le projet de déviation de la RD154. On ne saurait dire si c’était par démagogie ; mais à l’unisson les quatre binômes présents ont récusé la déviation de la RD 154 qui traverserait les villes de Vernouillet et Verneuil sans oublier l’impact sur la commune de Chapet. Quant au coût de l’investissement, il s’agirait d’un montant de 40 millions d’euros selon les chiffres donnés par l’ancien président du Conseil général des Yvelines, Alain Schmitz.

Sans revenir sur le triple impact (environnemental, urbaine et agricole), la déviation est considéré comme un projet inutile par la plupart des candidats présents. Pire, la circulation sera plus chaotique car la voie rapide de la RD 154 deviendra « structurante » car elle desservira le transport régional et national. Selon l’analyse avancée par l’ADIV (qui a bataillé le Conseil général et Philippe Tautou, conseiller général sortant et maire de Verneuil), le contexte de l’époque (20 ans) a changé et tous les paramètres (sur l’environnement, sur la circulation, sur l’urbanisation, sur l’économie locale...) conduisent à modifier le cap : il n’est pas possible de construire une autoroute urbaine sur le plateau de Vernouillet. Il va à l’encontre de la politique en général (pour un développement raisonné et durable) et en particulier pour une agriculture de proximité. En fait, il faudra un bilan coût/avantages mis à jour avant de poursuivre ce dossier.

Bernard Destombes, président de l’ADIV environnement, a enfoncé le clou : « les recours à répétition vont se poursuivre » et il a annoncé le dernier recours auprès de la Communauté européenne. Déterminé à mener à bien le combat pour le cadre de vie, Jean-Pierre Granier, président de l’association Bien vivre à Vernouillet, a souligné le mauvais choix économique fait par les bétonneurs et décideurs publics : la déviation pourrait créer 400 emplois pendant la durée du chantier tandis qu’un autre type d’investissement pourrait créer 4.000 emplois pérennes. Ce changement de cap pourrait se baser sur une politique d’agriculture pérenne, de commerce de proximité et de construction des équipements publics (tel des crèches et des écoles primaires...).

Pour répondre à certaines questions du public, Michel Cullin, figure historique de l’ADIV environnement, a exhorté les habitants présents à « ne pas opposer les intérêts des Venoliens et ceux des Vernolitains mais de travailler ensemble pour la conception et la mise en oeuvre d’un intérêt général dépassant le cadre communal ». En somme, de participer à l’élaboration de la prise de décision publique en amont. De ce fait, plusieurs pistes ont été évoquées mais sans développer sur la suite du mouvement.

Comme l’on souligné les organisateurs, l’ADIV et l’association BVV, « un véritable réveil des citoyens s’est produit samedi 14 avril au milieu de cette campagne électorale sans beaucoup d’éclats jusqu’à maintenant... certains habitants [demeurant ici ] depuis 20 ans, d’autres nouvellement installés et qui ont découvert le projet en lisant un tract distribué à la gare ou sur le marché » vont s’unir et prendre leur destin commun en main. Quelque soit le binôme élu suite aux élections des 22 et 29 mars, le Conseil général des Yvelines a des soucis à se faire car l’opposition, voire l’hostilité à cette déviation « inutile » a pris de l’ampleur et le combat juridique sera acharné.