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Publié : 10 juin 2015

Débat publique

Le regroupement médical est-il l’avenir ?

Mardi 9 juin 2015, le débat autour du sujet « Pour un accès aux soins pour tous » a réuni à la Médiathèque des Mureaux les docteurs Didier Menard et Pierre-Louis Druais face des habitants très imprégnés par le sujet des structures de soin en milieu urbain.

« Pour un accès aux soins pour tous  » tel est le sujet de la « rencontre publique » organisée par le Rassemblement Citoyen Pour Les Mureaux (RCPM), orientée sur les questions suivantes : Comment serez-vous soigné(e)s demain ? Quels besoins et quelles offres de soins ? Quel rôle pour les habitants et les collectivités ?

Réunis à 20h40 face à une cinquantaine de personnes pour animer le débat dans la Salle de La Médiathèque des Mureaux, Papa Waly Danfakha (2e adjoint au maire chargé des Travaux et des grands équipements publics structurants et Conseiller communautaire Seine&Vexin), Marie-Hélène Certain (Conseillère municipale déléguée Qualité des services publics et Conseiller communautaire Seine&Vexin) et Raki Kane (Conseillère municipale) ont encadré les deux conférenciers de cette soirée.

Le premier est Didier Menard, docteur de son état tout juste à la retraite, membre de la fédération des maisons et pôles de santé en Ile-de-France. Il exerçait au sein d’un regroupement de spécialistes de la Santé dans un quartier de la Seine-Saint-Denis. Ce n’est pas une maison de la Santé mais un Centre de Santé Communautaire. Il est revenu sur la notion de « Santé communautaire » et a présenté ce qu’est un HUC (Habitant Usager Citoyen) et un CHUC (Comité d’Habitants Usagers et Citoyens). C’est tout simplement l’implication du médecin vis-à-vis de l’environnement de ses patients et inversement. C’est établir une relation de qualité entre le médecin et ses patients afin que toutes les personnes impliquées dans le processus de soin se comprennent et qu’elles aient un meilleur accès aux soins. Évidemment cela se construit dans le temps et le dialogue. La plus part de ses collègues de ce centre de santé partent en retraite quasiment en même temps que lui, mais ils ont su trouver de jeunes médecins ou spécialistes pour les remplacer et les faire s’intégrer à la communauté. Contrairement à lui et ses collègues, qui sont des médecins libéraux, leurs remplaçants ont décidé d’être des salariés. Ce détail montre que les jeunes médecins arrivant veulent s’organiser d’une façon différente par rapport à leurs prédécesseurs.
Le second est Pierre-Louis Druais, également Docteur généraliste, mais aussi professeur de médecine générale à l’Université de Versailles/St Quentin-en-Yvelines. Il est un grand spécialiste de la formation des médecins à un métier important celui de « généraliste ». Le métier de médecin généraliste devient de plus en plus une formation à part entière. A travers son discours, qui rejoint celui de Didier Menard, apparait une nouvelle forme d’organisation des médecins. Le médecin seul dans son cabinet sacrifiant sa vie de famille serait en voie de disparition. «  La jeune génération veut une vie organisée !  » explique le Dr Pierre-Louis Druais.

L’avenir des soins serait-il le regroupement de spécialistes de la santé en « maison de la Santé  » ou autres structures équivalentes ? Et, par extension, est-ce un moyen d’empêcher la désertification médicale ? Un tel regroupement a un coût et les finances publiques (la Sécurité Sociale par exemple) finance déjà de telle dispositif de santé. « Cela revient à donner de l’argent publique à des professions libérales ! » s’inquiètent certaines personnes présentes dans le public.

D’ailleurs, cela ne fut pas la seule intervention faite par les personnes venues assister à cette rencontre. Effectivement, les deux intervenants sont venus dépeindre le nouveau visage que prend l’accès des soins en milieu urbain : un regroupement de professionnels de la santé en un lieu, ayant une organisation différente, permettant la mise à disposition de moyens médicaux plus importants donnant un accès aux soins meilleurs. Cependant, beaucoup de personnes dans le public ont interpellé, par leurs questions, les intervenants sur les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien dans l’accès au soin et la disparition de structures comme le planning familiale. Une personne a clairement exprimé sa déception de ne pas pouvoir interroger Monsieur Gilles Poutout de l’Agence régional de Santé d’Ile-de-France, qui devait être présents, sur la suppression de moyens dans certains secteurs de la santé et de structures d’accès utiles en milieu urbain sur la région. Ces échanges de questions ont ainsi enrichi fortement le débat.

La rencontre s’est conclue avec une annonce. Marie-Hélène Certain a annoncé la construction d’une maison de la Santé aux Mureaux. C’est un projet qui a figuré sur le programme de plusieurs candidats à l’élection municipal de 2014 aux Mureaux. Cette maison pourrait apporter un meilleur accès aux soins aux habitants de la commune tout en limitant le départ ou la disparition de nombreux spécialistes sur la ville.