Vous êtes ici : Accueil > Actualités Locales > Politique > Manifestants à Verneuil : « On n’est pas content ! »
Publié : 24 juin 2015

Grèves

Manifestants à Verneuil : « On n’est pas content ! »

Environ deux-cents personnes ont manifesté le 22 juin leur mécontentement à l’égard du maire de Verneuil-sur-Seine, Philippe Tautou (LR). Faire des économies au détriment de la petite enfance et la jeunesse est le dogme qui est contesté par les manifestants. Droit dans ses bottes, Philippe Tautou s’est expliqué chez nos confrères d’Yvelines Première : "A situation exceptionnelle [d’austérité], il faut y répondre par des mesures pas agréables..."

Les mesures gouvernementales d’austérité sont mises en avant par le maire de Verneuil-sur-Seine : l’austérité implique une réduction de la voilure et par conséquent Ph. Tautou est devenu un « cost-killer » dans la fonction publique territoriale en expérimentant avec le cas de Verneuil-sur-Seine. Ainsi, des personnes partant à la retraite ne seront pas remplacées, la fermeture d’une crèche familiale modifierait les rapports entre les dix-huit assistantes maternelles et les utilisateurs finaux, une restructuration des services viserait à réduire le personnel là où il est possible et la fermeture drastique d’une section sportive et citoyenne au collège Jean-Zay révolte les jeunes collégiens.

Philippe Tautou a décidé de faire partager le fardeau de l’austérité avec les « fonctionnaires » de la fonction publique quitte à franchir « la ligne jaune de l’illégalité » selon Sébastien Chiovetta, délégué départemental FO de la fonction publique territoriale.

Depuis trois semaines, le personnel communal a entamé une compagne d’information sur les réseaux sociaux pour dénoncer les arbitrages politiques de la municipalité vernolienne. Le jour J, les contradicteurs du maire étaient prêts à manifester à Verneuil. « On ne fait pas tout et n’importe quoi car un service public a besoin des fonctionnaires... , a souligné Sébastien Chiovetta, les licenciements programmés me révoltent ! » Avec le personnel communal concerné, des pères, des mères de famille, quelques enseignants d’au moins cinq écoles maternelles et certains élèves de Jean-Zay se sont donnés rendez-vous pour montrer leur divergence d’opinion et contre un maire « autiste ». Lors du départ du cortège, un enseignante de l’école Dolto a lancé : « M. Tautou a beaucoup changé depuis dix ans... il n’écoute plus » !

Plus loin dans le cortège, Véronique et Sylvie, deux des dix-huit assistantes maternelles potentiellement bonnes pour la case « chômage », analysent la situation : « A 55 ans, on va se trouver dehors sans aucune possibilité de rebondir... » D’ailleurs, elles continuent à vouloir faire fléchir le choix « politique » du maire : au lieu de faire des aménagements "cosmétiques" dans le centre-ville, pourquoi ne pas revenir sur ces choix qui pénalisent la petite enfance et la jeunesse de Verneuil ?

En outre, les jeunes membres de la section sportive du collège Jean-Zay, encadrés par l’éducateur Lotfi, sont déçus par le comportement incompréhensible du maire. « La section de Jean-Zay nous a appris à vivre avec les autres... à devenir citoyen » a expliqué David. « Ce n’est pas que du football, a argumenté Lotfi, car il s’agit d’un projet éducatif et citoyen pour les jeunes qui a le financement du Conseil départemental des Yvelines et l’appui de la Fédération française du football. » Sans concertation, la municipalité a brutalement décidé d’arrêter la section sportive au collège. L’étonnement a laissé la place à la quasi-révolte.

« On n’est pas content » a conclu un autre jeune, qui s’est interrogé sur la suite de ce mouvement social à Verneuil. « Croyez-vous que le maire pourrait changer d’avis ? » a questionné le même jeune. On ne sait rien pour le moment car nous sommes au début d’un rapport de forces qui pourrait prendre du temps à se définir. Etant donnée la situation économique et politique du pays, il est clair que la situation à Verneuil-sur-Seine fait penser aux Grecs.... par rapport aux citoyens européens. Tant que la majorité dormante ne se réveille pas, le dogmatisme - issu d’une pensée unique néo-libérale - triomphera.

Les petites communes se réveillent et demandent des changements budgétaires au gouvernement.

Réunis à Paimpol les 18 et 19 juin 2015 dans le cadre des XVIIIèmes Assises de l’APVF, en présence des ministres Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, les maires des petites villes ont appelé, dans la résolution qu’ils ont adoptée en clôture de leur congrès, à une réforme territoriale qui simplifie l’action publique, à une défense républicaine du vivre ensemble et à des mesures fortes et urgentes en faveur des finances locales.

L’APVF a rappelé les principes qu’elle défend depuis toujours : le refus du passage de l’intercommunalité à la supracommunalité, un transfert de compétences à l’intercommunalité pragmatique dans des domaines où l’intercommunalité est mieux à même pour intervenir que les communes, et la protection de la commune avec des élus locaux qui conservent le dernier mot en matière d’évolution du périmètre des groupements. Elle a également réitéré son opposition à une élection à l’échelle intercommunale des délégués intercommunaux.

Enfin, l’APVF, inquiète de la dégradation de la situation des finances locales dans les petites villes, comme dans les autres collectivités locales, demande que le Gouvernement amplifie non seulement les mesures de soutien à l’investissement, mais aussi, évalue la corrélation entre la baisse des dotations et la progression du chômage sur tout le territoire et en tire les conséquences. Outre, la chute de l’investissement, c’est aussi le fonctionnement des services publics et de ce fait le pouvoir d’achat des ménages et leur qualité de vie dont il est question.

Etant donnée l’importance de ces sujets, l’APVF demande au Premier ministre la tenue en juillet prochain d’une conférence exceptionnelle de concertation sur le projet de loi de finances 2016, réunissant les associations d’élus locaux.
Retrouvez ici la résolution