Vous êtes ici : Accueil > Actualités Locales > Politique > Rencontre avec Céline Baumel : une élue locale !
Publié : 4 novembre 2009

Rencontre avec Céline Baumel : une élue locale !

Jeudi 29 octobre, Céline Baumel, Maire-adjointe aux Mureaux et conseillère régionale d’Ile de France PS, a accepté, avec enthousiasme, de répondre aux questions de « Les NOUVELLES des Mureaux ».

Vous êtes Maire-adjointe des Mureaux, Conseillère Régionale d’Ile-de-France, tout en ayant un emploi et, de surcroit, vous êtes mère célibataire. Finalement, êtes pour ou contre le cumul des mandats ?

Céline Baumel : Là, c’est au-delà du cumul des mandats ! C’est le cumul des casquettes ! Plus sérieusement, c’est un cumul des mandats. Mais, je ne suis pas à la tête d’un exécutif ni régionale, ni départemental et ni local. Je participe à une équipe aux Mureaux. Et ces deux mandats locaux permettent d’avoir un encrage local. Je ne serais pas maire et conseillère régionale, ni député et maire. Je crois qu’il y a un certain niveau autour des cumuls de mandat. Il y a une réforme des statuts de l’élu à faire. Car lorsqu’une personne se consacre à la vie politique, elle commence à rencontrer des difficultés au niveau de son emploi à moins d’avoir un emploi « protégé ». C’est difficile, non pas de cumuler les mandats, mais de cumuler la vie politique et la vie professionnelle. C’est plus là qu’est la difficulté pour le moment

En quoi consiste votre fonction de Maire-adjointe dans la commune des Mureaux ? A quelles commissions municipales siégez-vous ?

Céline Baumel : Ma délégation c’est : citoyenneté, prévention et laïcité. Je siège dans cette commission et je siège également dans les commissions respect de la règle et culture. Par contre, pour cette dernière, c’est un peu problématique pour moi. J’ai été adjointe à la culture pendant 7 ans et il est difficile, un peu ensuite, de repasser le flambeau et de participer, car on n’a pas forcément le même regard. La délégation à la citoyenneté, en elle-même, est une création dans tous les domaines. Elle n’existait pas précédemment. Il n’y a pas de budget consacré à la citoyenneté et il n’y a pas de personnel dédié à la citoyenneté. C’est vraiment un travail totalement en transversalité avec tous les élus et avec l’ensemble du personnel municipal. En septembre, il a été voté la création d’un poste de « coordinateur citoyenneté » au sein de la Mairie. Nous sommes en cour de recrutement. J’espère que d’ici la fin du mois de novembre, nous aurons un coordinateur chargé de la citoyenneté dans la commune, et il pourra m’aider à coordonner les différentes politiques autour de cette question au niveau municipal. Cela a été très difficile pendant un an et demi, car il fallait créer le poste, créer le besoin, et identifier ce qui existe déjà. Et puis permettre d’amplifier les choses, car la question de la citoyenneté est une question essentielle pour l’avenir et, en particulier, aux Mureaux.

Vous parlez de création de poste, mais vous avez du identifier quel personnage pouvait incarner ce poste. Non ?

Céline Baumel : Oui ! Nous avons défini un profil pour le poste, avec les compétences, que nous souhaitons. Car il devra coordonner les différents services de la Mairie, puisque chaque service a des projets sur ce thème, et coordonner entre eux les élus et les services. C’est vraiment une création ! Et pour l’instant, nous avons eu 3 personnes qui ont postulé par internet et 4 personnes extérieures.

Vous êtes présente pour quasiment toutes les commémorations organisées par la Mairie. Le devoir de Mémoire doit avoir une grande importance pour vous ?

Céline Baumel : Oh oui ! En fait, depuis que je me suis engagée en politique et que je suis adhérente du Parti Socialiste, je participe à toutes les commémorations de façon assez régulière. Lorsque j’ai été élue maire-adjointe en 2001, cela m’a paru totalement indispensable d’y être le plus souvent possible. Même si c’était des jours fériés et même si c’était le dimanche. Pour moi, c’est important ! Aujourd’hui, j’ai une délégation sur la citoyenneté, donc forcément, j’ai encore une obligation supplémentaire d’y être. Mais, je crois que cela dépasse largement ça. D’abord, j’ai une passion pour l’Histoire. Je crois sincèrement que nous ne pouvons construire un monde meilleur que si nous comprenons ce qui s’est passée avant. Nous éviterons ainsi les mêmes erreurs. Je ne crois pas que l’Histoire se répète, mais je crois qu’elle bégaye beaucoup ! Il faut être très attentif et pour l’être, il faut être éduqué à ça. Par conséquent, je pense que les commémorations sont un bon moyen de passer le relai aux générations qui suivent et de se remémorer, vraiment, les actions que les plus anciens ont fait pour la France, pour l’Europe et pour nous globalement.

Une canalisation a récemment éclaté dans le centre-ville de Meulan. La gestion de l’eau sur Les Mureaux, comme sur Meulan, est déléguée au privé, êtes-vous pour une re-municipalisation de la gestion de l’eau ?

Céline Baumel : C’est vrai que la délégation de service public va arriver à terme avant la fin du mandat, soit avant fin2014. Et je fais parti des élus qui demandent une étude très poussée sur cette question là, afin de savoir si on doit re-municipaliser ou pas ? De manière assez fondamentale pour moi, la re-municipalisation est une réponse, qui doit être la bonne. Après, il faut vérifier, bien évidemment, si nous ne nous se trompons pas. On voit bien que partout où cela a été fait, c’est mieux pour les habitants et pour la communauté.

Qu’en pense François Garay ?

Céline Baumel : Je ne pense pas qu’il soit opposé à l’étude. En vérité je n’ai jamais discuté avec lui de ce sujet. Et je ne sais pas s’il a un avis tranché sur la question. Ce n’est pas quelqu’un de fermé à ces questions là.

Quelles fonctions occupez-vous ou à quelles commissions siégez-vous en tant que de Conseillère Régionale ?

Céline Baumel : Je suis conseillère Régionale de base, comme il y a des conseillers municipaux de base. Je n’ai pas de responsabilités particulières au sein de la région. Je ne suis pas membre d’un bureau de commission et je ne suis pas présidente de commission. Je suis encore moins vice-présidente de la région. Et pas non plus membre de la commission permanente, car il y a une commission permanente, qui est à un niveau différent de la participation régionale. C’est un peu, différent de la commune. Par contre, je suis à la commission environnement, dans laquelle je siège depuis 2004. J’ai également été à la commission démocratie régionale. Malheureusement, en raison d’un problème d’emploi du temps, les deux commissions ayant lieu en même temps, j’ai du faire un choix. Je ne siège plus qu’à la commission environnement.

Pouvez-vous nous présenter les grandes lignes du plan de relance de la filière automobile de la vallée de la Seine que Jean-Paul Huchon, le président de la Région Ile-de-France, a annoncé il y a quelques mois ?

Céline Baumel : En juin 2009 et déjà sa réalisation est visible depuis octobre. Cela passe par le financement de MOVEO à hauteur, cette année, de 750 000 euros. Ce n’est pas mon secteur mais vous pouvez consulter le site de la région où il y a un point bien détaillé sur ce plan de relance, dont l’objectif principal est de donner une cohérence à tous ceux qui concernent l’automobile. C’est surtout un soutien aux petites entreprises, les PME, pour les aider à la formation et coordonner l’ensemble de la filière. Cela va au-delà d’un financement au niveau des grosses boîtes. C’est surtout une aide à la cohérence sur les entreprises qui sont derrières. Sans parler du boulot, qui est fait avec l’innovation faite autour de la mobilité. En particulier avec l’aide au financement de la voiture électrique construite à Porcheville, qui est une voiture assez rigolote et assez jolie. Elle est en photo sur le site de la région Elle est encore assez chère en raison des coûts de fabrication de la batterie. De plus, le but de cette entreprise n’est pas encore de la vendre aux particuliers, pour l’instant, mais aux institutions et aux professionnels, pour en faire sa promotion. Et il y aura des transformations autour de ce modèle.

Vous faites partie des opposants au projet de circuit de F1 entre Flins et Les Mureaux. Cet avis est partagé par le Conseil Régional, qui s’est déclaré contre également. Pouvez-vous expliquer pourquoi la Région est contre ?

Céline Baumel : La région est contre pour plusieurs raisons. La principale est que la Région s’est dotée d’un schéma directeur - le SDRIF- qui n’est pas encore en plein exercice, mais qui, quand même, est porté par une certaine philosophie. Ensuite, l’espace, qui a été dédié au projet de circuit, est dans une « ceinture verte » de la région et il ne doit absolument pas en sortir autre chose qu’une zone agricole ou un bois. C’est-un espace protégé, qui permet de faire tampon entre une zone très urbanisée de l’Ile de France et, ce que nous appelons, les « franges » de la région. C’était déjà contraire au SDRIF et à la philosophie que la région s’était donnée et sur laquelle nous travaillons depuis 2004. Par ailleurs, l’AEV (Agence des Espaces Verts) s’était rendue propriétaire de ce terrain via la SAFER (Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural), une fois que la ville de Paris n’avait plus d’agriculteur sur ces terrains là. Et c’est par un arrêté préfectoral, une « décision de l’Etat », que la région n’a pas pu bénéficier de ces terrains, qu’elle devait affecter uniquement à l’agriculture biologique. C’était le premier et le plus grand projet d’agriculture biologique de la région, depuis qu’elle avait décidée de devenir une « éco-région ». Fondamentalement, c’est complètement contraire à la politique que la région défend depuis 2004.

Si le circuit prévu entre Les Mureaux et Flins-sur-Seine devait n’être qu’un circuit de voitures électriques et plus un circuit de Formule 1, seriez-vous toujours contre le projet personnellement ?

Céline Baumel : Personnellement, oui ! Très honnêtement, nous nous battons contre le circuit car c’est contraire au SDRIF, mais aussi car c’est du bétonnage. Et un circuit pour voiture électrique, c’est toujours du bétonnage ! Cela change au niveau du bruit, évidemment, mais cela ne change rien au niveau du projet, au niveau de la protection de la faune et de la flore. C’est encore et toujours bétonner sur une zone inondable et sur une nappe phréatique qui alimente toujours 700 000 habitants. Nous avons besoin d’agriculteurs !

En mars 2010, il va y avoir les élections régionales qui ont pour but de renouveler les membres des conseils régionaux. Allez-vous être présente sur la liste PS pour renouveler votre mandat ?

Céline Baumel : Les candidatures à la candidature au sein du PS ont été ouvertes le 19 octobre et se ferme le 30 octobre. J’ai envoyé ma candidature à la candidature pour renouveler mon mandat et en faire un second. Après, ce n’est pas moi qui décide seule de ma position sur la liste. C’est compliqué au sein du PS. Il doit y avoir une représentation paritaire, géographique, un renouvellement, et une représentation autour de la réalité de ce qu’est le parti, sans oublier les partenaires et les personnes extérieures. C’est extrêmement compliqué ! Aujourd’hui, je ne peux pas vous dire formellement si j’y serais et si j’y serai en position éligible.

Vous vous situez plutôt à la gauche du PS...

Céline Baumel : Pas plutôt ! Mais à la gauche du PS !

...Gardez-vous encore l’espoir que le PS incarne une alternative à Gauche ?

Céline Baumel : Je ne garde pas espoir. Je crois que le PS est capable d’incarner une alternative à gauche. Mais pour l’instant, il est en difficulté. Pas forcément par ses militants, car leur travail est de qualité et ils sont toujours là. Mais il est en difficulté par rapport à sa prise de position publique. C’est-à-dire par son incohérence. Ségolène Royale a rencontré Bayrou récemment et elle considère qu’une majorité avec les Verts, Modem et PS a une véritable cohérence. Alors que la direction du parti socialiste dit stop plus d’accord avec le MODEM. Cela donne une totale incohérence et rend le discours totalement inaudible. En plus, les Médias passent leur temps à montrer le PS sous l’angle du combat des Chef, des éléphants…c’est malheureux ! C’est presque une souffrance de voir comme le parti se comporte au le plan national ! Car lorsque je vois le travail qui est fait dans les collectivités, gouvernées par des personnes de gauche, et que je vois le résultat des prises de parole au niveau national, c’est terrible ! Alors je pense que le parti socialiste est, encore, une alternative à gauche, mais pas tout seul et que le MODEM n’est pas la solution. L’alternative, elle ne peut venir que de la Gauche dans son ensemble et ce n’est pas uniquement le PS. Il faut tendre la main aux autres et il faut les entendre. Cela, je le crois ! Nous avons une grosse machine qui peut être une usine à gagner. Il y a des militants, de l’argent, des moyens de communication, de nombreux relais sur le terrain. Mais tout cela, il faut le mettre au service d’un projet. Globalement, on a toujours gagné sur notre gauche. Personne ne gagne en se recentrant ! Durant mes études de sciences-politiques, un professeur nous a expliqué qu’au premier tour, cela se gagne soit à Gauche soit à Droite. C’est au deuxième tour qu’il faut commencer à se recentrer. Aujourd’hui, le parti se recentre tout le temps. Il faut garder nos convictions.

Que pensez-vous de l’arrivée dans les Yvelines de Benoit Hamon ? Nous n’avons pas dit parachutage.

Céline Baumel : Parachutage est un bien gros mot, car il est actif sur la région parisienne. Et puis, on a parlé de parachutage pour François Gerber, qui arrivait de Mantes sur les Mureaux. Après, on utilise un peu trop ce mot de manière galvaudée, à mon goût. Je pense que c’est une bonne nouvelle pour le Parti Socialiste des Yvelines. Car, à part Jean-Paul Huchon et Catherine Tasca, il n’y avait pas de très fortes personnalités sur le secteur. Benoit Hamon est une véritable figure médiatique. Il va nous donner un nouveau souffle. Je pense que c’est une bonne nouvelle pour la Gauche, parce qu’au-delà, du fait qu’il est le porte-parole du Parti Socialiste, il est le responsable de la gauche du parti. C’est quelqu’un qui est certainement plus en phase avec nos partenaires habituels que d’autres. Et puis, il vient sur un département où il y a 12 députés UMP. Il n’y donc rien de scandaleux. Il arrive maintenant, soit deux ans avant les législatives. Il a le temps de s’implanter. Il vient régulièrement sur les Yvelines depuis très longtemps. A chaque fois qu’il y a eu une campagne, il était disponible et là. Je pense que c’est plutôt bien. Et je le connais sur le plan personnel, c’est quelqu’un de super sympa et je suis ravi de l’accueillir sur le département.

Le Gouvernement et le président de la République se prépare à réformer le fonctionnement des collectivités locales, que pensez-vous de cette réforme ?

Céline Baumel : C’est du grand n’importe quoi ! Sous couvert d’économie, on va faire des économies de bout de chandelle. Globalement, les élus locaux coûtent entre 120 millions et 150 millions d’Euros par an. C’est le budget de Nicolas Sarkozy par an. Alors 6000 d’un côté et 1 de l’autre, cela démontre bien que ce ne sont pas de grosses économies. Et puis, au-delà de l’anecdote, cela me parait d’une incohérence totale par rapport à l’intérêt global de la population. Aujourd’hui, nous avons des conseillers généraux qui ont des territoires assez petits. Après, nous allons avoir des « conseillers territoriaux », qui auront des territoires de 60 000 à 90 000 personnes à représenter. Cela va devenir de plus en plus important et être tout le temps le représentant d’un territoire, cela bloque dans la cohérence d’ensemble, selon mon point de vue. Et puis, cette réforme est un coup à décentralisation et à l’autonomie des collectivités locales. Au delà de la taxe professionnelle, il y a pleins d’attaques depuis un certain nombre d’années sur les collectivités locales. La région Ile de France est la seule région de France et du Monde à avoir un sous-secrétaire d’état qui lui est dédiée. C’est un super président de région, qui est au-dessus et qui décide de projets en contradiction avec les décisions des élus régionaux, qui ont la légitimité élective contrairement à Christian Blanc. L’Etat veut remettre la main sur les finances locales, car là, il y a de l’argent et lui n’en a plus. C’est un moyen comme un autre. Et puis, les élus ne sont pas forcément très populaires, si ce n‘est les maires et le président de la république. Les gens pensent, pour beaucoup, que les élus coûtent beaucoup d’argent, mais c’est de la démagogie pure !

La rédaction vous remercie d’avoir acceptée de répondre à ses questions et de nous avoir donnée un peu de votre temps. Bonne chance pour la suite de votre carrière politique locale et régionale !