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Publié : 1er juillet 2015

Festivals d’été

Solidays : un festival humain

Les 26, 27 et 28 juin s’est tenue la 17 e édition des Solidays, festival de musique organisé pour lutter contre le Sida. Il a battu son record de fréquentation en parvenant à réunir plus de 180 000 personnes. Le J2R était présent à ce festival à hippodrome de Long-champs (à Paris)

En ces temps où l’individualisme semble frapper de plus en plus notre société, où il semble très difficile de parvenir à faire naître chez les uns un sentiment de compassion pour les autres, les Solidays détonnent chaque année, et ce depuis 1999. La 17e édition de ce festival de musique très particulier s’est cette année tenue les 26, 27 et 28 juin à l’hippodrome de Long-champ dans la région parisienne, et a dépassé son record de fréquentation en parvenant à réunir 180 000 personnes.

Particulier, ce festival l’est tout d’abord par sa programmation musicale, où se côtoient chanteurs, DJs, rappeurs, reggaemen,... ; artistes français et internationaux ; jeunes talents ou artistes déjà habitués à la scène. Grâce à l’éclectisme de cette programmation, tous les festivaliers, quels que soient leurs goûts musicaux, ont été satisfaits pendant ce week-end : étaient ainsi présents Asaf Avidan, Caravan Palace, IAM, Brigitte, Damian Marley,Chinese Man,... Dimanche soir, le DJ autrichien Parov Stelar et son groupe ont eux assuré un concert de clôture très électro swing devant un public gonflé à bloc. La programmation était donc remarquable, comme souvent pour les Solidays.

Dures réalités du monde... qui appellent à un changement d’esprit

Particulier, il est surtout pour son but. Ce sont les bénévoles de l’association solidarité sida qui l’organisent,l’encadrent et en assurent le bon fonctionnement. De plus tous les bénéfices dégagés sont utilisés pour mener et soutenir des actions de prévention et de soins contre le virus du sida, dans nombreux pays du monde notamment en Afrique subsaharienne où vivent 25 parmi les 35,2 millions de personnes atteintes par le VIH dans le monde. Ce festival vise aussi à sensibiliser les festivaliers. Ainsi, un village des associations est présent en permanence sur le site, où beaucoup d’intervenants sont prêts, avec parfois beaucoup d’émotion, et toujours beaucoup de passion à informer le public à propos souvent dures réalités du monde dans lequel nous vivons, et qui restent souvent mal connues : inégalités économiques et sociales, atteintes aux droits de l’homme, problèmes environnementaux, le sort des minorités sexuelles, les maladies sexuellement transmissibles, etc. Ce fort militantisme est omniprésent sur le festival, où des intervenants prestigieux tels que Christiane Taubira ou Edwy Plenel, ont pu donner des conférences sur de grands sujets de société, où les artistes ont pu librement faire passer leur message de paix, de tolérance et de solidarité.

Et puisque ce festival a pour but de joindre musique et solidarité, l’ambiance au sein de celui-ci est particulière. Les gens savent qu’ils sont là pour écouter de la musique, mais aussi pour aider des gens difficultés, mais aussi pour se renseigner sur le monde qui les entoure, mais aussi pour célébrer l’homme. Il y a un humanisme dans ce festival qui, bien que cela puisse paraître anodin, se ressent dans le comportement de beaucoup de festivaliers : on s’y prête mutuellement des bouteilles d’eau (denrée rare du fait de la regrettable absence cette année de l’habituelle citerne de l’eau de Paris), on se dit « pardon » si l’on se bouscule ou se marche sur les pieds, on se rend les objets trouvés. On n’est pas en compétition pour consommer de la musique, mais en communion pour l’apprécier. De cette communion naît donc un état d’esprit solidaire, tourné vers les autres : l’état d’esprit de la société de demain ?