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Publié : 2 juillet 2015

Politique de la ville

Un temps maussade dans les rapports entre l’Etat et les élus de l’interco des 2 Rives

Les rapports entre l’Etat et les élus fluctuent entre moments de parfaite symbiose et des moments de tension. Dans le cadre de la politique de la ville (2015 - 2020), le contrat unique de ville a été signé le 1 juillet par une vingtaine des acteurs des quartiers défavorisés dans le périmètre de la Communauté d’agglomération des 2 Rives.

Des élus concernés et notamment le président de la CA2RS, Philippe Tautou, n’étaient pas satisfaits des moyens alloués et l’ont fait savoir haut et fort. Même avant la signature du contrat unique de ville, les propos des élus de la CA2RS enflammaient les réseaux sociaux... Les griefs se sont multipliés au fur et à mesure que le temps chaud s’instaurait dans la salle du conseil communautaire de la Communauté d’agglomération des 2 Rives de Seine. Catherine Arenou, avec ses deux casquettes de maire de Chanteloup et de conseiller départemental des Yvelines, a envoyé des salves à l’Etat : désengagement de l’État dans la commune emblématique de Chanteloup-les-Vignes, rendez-vous manqué pour tous les acteurs de la politique de la ville... Christophe Delrieu, maire, a évoqué le montant dérisoire « de l’aûmone » pour Carrières-sous-Poissy, ville avec une forte proportion (31%) des gens qui vivent dans la détresse. Pascal Collado, maire de Vernouillet s’est dit pessimiste pour l’avenir de la politique de la ville et a jugé que des quartiers comme le Parc à Vernouillet méritent plus de considérations de la part de l’Etat et surtout la Région Ile-de-France (DRLR : dirigée par J-P Huchon, (PS).

La faute à qui ? A l’austérité !

Justement il fallait s’interroger les raisons de l’absence de la Région. Selon nos informations, les élus de la région Ile-de-France ne se sont pas senti « intégrés » au diagnostic et à la mise en oeuvre du contrat unique de ville. Cela dit, la politique de la chaisse vide n’est pas glorieuse ! Philippe Tautou (LR), président de la CA2RS, a fustigé non seulement l’Etat pour le peu de moyens alloués - 30.000 euros - aux trois communes concernées par la politique de la ville mais a déploré l’absence totale de la Région. Comme les élections régionales approchent, la cible était désignée : c’est la faute aux élus de gauche de la Région. C’était de la bonne guerre sauf que l’Etat est censé être impartial.

Ainsi, le préfet des Yvelines,Erard Corbin de Mangoux, a relativisé et expliqué la nouvelle politique de la ville allant de la période 2015 à 2020 : il vaut mieux faire avec moins. Ce sont les arguments des tenants de l’austérité massive et sans complexe. Tiens justement c’est le principe utilisé par les maires des communes telles Vernouillet et Verneuil... mais cela est une autre histoire ! Revenons au message du préfet et donc de l’Etat. Il s’agissait également de mettre en place une politique forte et efficace et non pas du saupoudrage... En guise du réponse aux griefs précédents, le préfet a relativisé par une contextualisation de l’effort national : la dette publique s’accroît et la réalité économique - c’est-à-dire la crise - est là pour nous rappeler. « Je ne me trouve pas dans vos chiffres » a-t-il souligné tout en mettant en parallèle l’effort de l’action publique par le droit commun, c’est-à-dire l’action dans l’Education nationale, la prévention de la délinquance etc... Rendre plus efficace l’action sectorielle en matière de politique de la ville a conduit l’Etat à arbitrer. C’est finalement cela dont il est question lorsque les temps sont durs et les rapports entre l’Etat et les élus ne sont pas au beau fixe... En définitive, un temps maussade qui ne satisfait personne.

2e convention pour la qualité du service et le patrimoine immobilier dans les quartiers

Une deuxième convention a été signée entre les bailleurs sociaux, l’Etat et les élus des villes concernés par l’implantation de ces habitations. Il s’agissait de « la convention cadre de mise en œuvre de la gestion urbaine de proximité ». Valable pour la période 2015-2020, cette convention vise à assurer la qualité du patrimoine immobilier des bailleurs sociaux et de garder le niveau de service de qualité dans les quartiers... sans oublier d’intégrer les habitants à la prise de décision dans le cadre de la politique de la ville.