Vous êtes ici : Accueil > Actualités Locales > Politique > Martine Chevalier : "J’organise la résistance !"(WEBTELE2R)
Publié : 2 juillet 2015

Réforme territoriale

Martine Chevalier : "J’organise la résistance !"(WEBTELE2R)

Tandis que la majorité d’élus de la future méga-intercommunalité se réunissent à huit-clos (2 juillet), la résistance s’organise pour contrer le Goliath de la réforme territoriale ici dans la Vallée de la Seine. Martine Chevalier, maire d’Issou et son 1er adjoint Patrick Perrault, nous expliquent les raisons qui les poussent à prendre le chemin de la résistance. Interview du 29 juin 2015, voir la WEBTELE 2R.

Une belle après-midi de fin de juin devant la mairie d’Issou, une des communes récalcitrantes à la volonté venu de haut et exécutée par le bulldozer techno-administratif qui veut réaliser la méga-intercommunalité Grand-Paris-Seine-Aval (GPSA pour les intimes). Un des leviers « juridico-administrafi » a été l’adoption par tous les conseils municipaux de 73 communes englobées dans le périmètre de ce grand aire de la troisième couronne parisienne.

Justement, Martine Chevalier n’est pas prête à se laisser faire. Elle avait déjà donné dans le combat contre un projet inutile dans les années 2010 (F 1 pour les historiens du coin). Convaincue d’avoir le droit et le respect démocratique avec elle, Mme Chevalier et son équipe municipale d’Issou ont décidé d’affronter Goliath dans une Vallée de la Seine propice à un « combat de maquis politico-administratif ». Sereine, cette dame, qui est à son troisième mandat municipal, veut respecter les engagements des électeurs lors des municipales de 2014. A l’époque, il n’était pas question d’ouvrir ce chantier pharaonique sur l’angle administratif. « On piétine la démocratie »a-t-il assené. En outre, Mme Chevalier et son adjoint Patrick Perrault ont argumenté que l’interco devrait être le résultat d’un projet de territoire et non pas le fait d’un prince. « Oui à une intercommunalité choisie, non à une fusion subie » ont-ils avancé lors de l’interview avec la WEBTELE 2R. D’ailleurs, en termes de représentativité, les communes rurales (moins de 3500 habitants) vont perdre sur tous les fronts. Issou aurait 1 représentant sur 140 dans l’hypothèse d’une méga-intercommunalité. Pis, le fait intercommunal ne sert qu’à se « gaver » des études d’impact et des résultats décevants notamment dans la mutualisation et l’efficience administrative. Actuellement, la Communauté de communes des Coteaux de Vexin lui permet d’avoir 10 représentants sur 25 dans un équilibre entre les communes telles Limay, Issou et Guittrancourt.

Plus globalement, « cette tendance à grossir les établissement publics de coopération intercommunal sont, a avancé M. Patrick Perrault, des tentatives pour récentraliser. Par là, l’Etat a souhaité progressivement enlever les prérogatives aux communes » qui l’avaient gagné depuis les lois Defferre des années 80. Stoïquement, la résistance s’organise et ces deux élus de terrain savaient agir : ils l’ont déjà prouvé avec la mise en place de l’Opération d’intérêt national (OIN) où ils n’avaient pas souhaité y adhérer. Même aujourd’hui, Issou ne fait pas partie de l’OIN. Enfin, ces deux récalcitrants ont contesté depuis 2010 l’hégémonie de la droite yvelinoise et notamment l’action de Pierre Bédier, président du conseil départemental depuis 2014.

Des autres surprises attendent les promoteurs de la méga-fusion : des recours à la pelle, une pétition citoyenne pour demander aux habitants des 73 communes concernées de donner leur avis... en sachant que la proximité et les services à la population seraient les gros perdants selon l’analyse de Mme Chevalier.