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Publié : 10 octobre 2015

Aménagement de la boucle de Chanteloup

Ecoport de Triel : Le Conseil Régional d’Île-de-France s’oppose au financement du projet par la Région

La Commission permanente du Conseil régional IDF du 8 octobre 2015 a adopté la motion de renvoi déposée par le groupe EELV. De nouvelles études d’impact sanitaire et environnemental ont été demandées qui conditionneront les premiers travaux. Dans l’attente, ils sont reportés. Stop and go ?

Un projet dispendieux et obsolète

Ce vendredi 9 octobre une délégation d’élus régionaux s’est rendue au Port Saint-Louis pour manifester leur soutien à l’activité de plaisance et montrer leur opposition à un projet de port industriel de retraitement de déchets. Le débat s’est instauré en présence d’associations et de riverains afin d’envisager ensemble de nouvelles actions à mener pour faire barrage à un projet porté par Ports de Paris qu’ils estiment dispendieux et obsolète en ces périodes de « vaches maigres  ».

Le territoire actuellement occupé par le port de plaisance, à l’initiative des élus locaux devrait être remplacé par un port industriel qui apparait d’après Ghislaine Sénée comme « un projet déconnecté des réalités locales existantes ». En effet « tel qu’il est conçu, ce projet se traduira par des nuisances supplémentaires sur les riverains », ajoute Mounir Satouri, d’autant plus que, situé « au cœur de la boucle enclavée de Chanteloup, un tel projet ne ferait finalement qu’augmenter le transport de marchandises par voie de route et contribuerait ainsi à une plus forte pollution de l’air, ainsi qu’à une saturation des réseaux routiers ». Ce qui vient en contradiction avec le développement du transport fluvial évoqué par les concepteurs.

Faire machine arrière.

C’est pourquoi l’idée qu’« un autre projet est possible », respectueux du patrimoine naturel local est à envisager, un projet orienté vers le tourisme nautique compatible avec l’existant et qui s’avère une filière productive d’emplois. Car «  il existe véritablement un potentiel sur ce territoire. Mais ce développement doit être envisagé de manière beaucoup plus exemplaire en matière environnemental, sans destruction d’emplois existants  ».

Ainsi, face aux arguments avancés par Mounir Satouri, président du groupe EELV au conseil régional, l’exécutif a fait marche arrière et posé de nouvelles conditions afin de tenir compte des activités et des emplois locaux mais aussi de nouvelles et indispensables études d’impact sanitaire et environnemental qui conditionneront la suite des décisions. N’oublions pas que ce dossier a reçu un double avis défavorable : celui de l’Autorité Environnementale (13 février 2013) et celui du commissaire-enquêteur. Ce qui n’a pas empêché Ports de Paris de continuer le projet. Exit la concertation. Conséquences : dépôts de recours contentieux, annonce de manifestations nautiques…

Vers un projet valorisant l’économie circulaire

Enfin ce port industriel, enclavé entre le port existant à Limay (en aval) et le futur port multimodal de 100 ha d’Achères (en amont) auxquels s’ajoute la transformation de la dimension intercommunale (exit la CA2RS incorporée dans la méga-interco de 73 communes et 400 000 habitants), voit sa pertinence (en l’état) remise en question. Ceci amène les participants à ce débat animé par l’idée que « c’est un projet valorisant l’économie circulaire qu’il faut défendre », une manière de participer à la création d’un cercle vertueux et être un levier économique, source d’emploi local pour les habitants de la boucle de Chanteloup et au-delà.

Et, explique Ghislaine Senée : «  Il me semble primordial de laisser les habitants décider du développement de ce port, sans prêter le flanc aux barons politiques locaux qui, une fois encore, présentent un projet déconnecté des réalités locales existantes. »