Vous êtes ici : Accueil > Cultures > Patrimoine > De Poissy au Grand Paris Seine et Oise, une nouvelle structure pour (...)
Publié : 9 novembre 2015

Mécénat culturel

De Poissy au Grand Paris Seine et Oise, une nouvelle structure pour développer la culture et sauvegarder le patrimoine

Le 6 novembre, une réunion a officialisé le lancement du fonds de dotation MéSeine Aval, créé par la Ville de Poissy et l’association Entreprises & Passions. Trois projets ont déjà été choisis localement, avant l’extension, en 2016, des actions de cette structure à l’ensemble du nouveau territoire intercommunal.

C’est dans le cadre de la porterie de l’ancien Prieuré royal Saint-Louis de Poissy, dont la restauration est l’un des trois premiers projets financés, qu’a eu lieu le lancement de MéSeine Aval.

Une première francilienne, à l’échelle de la prochaine communauté urbaine

La loi du 4 août 2008 de modernisation de l’économie, a institué les fonds de dotation, sous le titre « Attirer les financements privés pour des opérations d’intérêt général ». Paris et Poissy sont les premières villes d’Ile-de-France à avoir créé un fonds de dotation. Celui de la cité pisciacaise, MéSeine Aval, est le premier à agir en faveur du développement de la culture et de la sauvegarde du patrimoine.

Ses fondateurs sont la Ville de Poissy(1) et Entreprises & Passions(2), association des dirigeants d’entreprises du bassin économique de Poissy. Outil financier de droit privé, adossé à la Ville de Poissy, il a pour but « de collecter des dons d’entreprises pour les reverser à la collectivité pour la réalisation de projets culturels et patrimoniaux  ». Dirigé par un conseil d’administration, assisté de deux comités (orientation et investissement de ses fonds), MéSeine Aval veut également être un lieu qui devrait « réunir des décideurs d’entreprises de différents horizons, avec les pouvoirs publics ».

Une vraie aventure humaine

C’est ainsi que ce projet a été qualifié par Vincent de Louvigny, président d’Entreprises et Passions. Il a, le premier, pris la parole pour présenter cette nouvelle structure «  qui va permettre, ensemble, élus, collectivités locales, entreprises, de contribuer plus encore, à mettre en œuvre le patrimoine culturel et historique de notre région . […] Notre territoire, c’est notre quotidien !  ». Pour lui, il s’agit d’abord « d’une aventure humaine, la rencontre d’hommes motivés par l’envie de donner un sens différent à l’entreprise, d’associer vie culturelle et vie économique. » Le mécénat culturel n’est pas l’apanage des grandes entreprises ; les PME et TPE peuvent également participer. « La culture peut permettre aux chefs d’entreprise de se rencontrer autrement.  », alors que les rencontres du business se font le plus souvent à l’occasion d’événements sportifs et de cocktails.

Des rendez-vous thématiques, des ateliers-débats, des chances de découverte seront proposés par le Business Club de MéSeine Aval. La première réunion des mécènes aura lieu, le 5 janvier 2016, au théâtre de Poissy, à l’occasion de la représentation de Pelléas et Melisande de Maurice Maeterlinck.

Le mécénat culturel pour développer l’attractivité du territoire

Karl Olive, maire de Poissy, a ensuite présenté le point de vue de sa municipalité, en rappelant d’abord que le programme électoral de la sa liste prévoyait comme premiers recrutements ceux de « chasseurs de subventions » pour «  générer tout ce qui pouvait être créateur de richesses ou générateur d’économies ». Président de MéSeine Aval , il a souhaité mettre en lumière l’une de ces personnes : Rémi Leroux, chargé de mission, coordinateur général de l’action culturelle de la Ville de Poissy.

Il a salué la présence de différents élus ainsi que de responsables locaux et départementaux :

  • Alain Gournac, sénateur des Yvelines, ancien maire du Pecq, avec lequel il entretient une amitié depuis de nombreuses années ;
  • Christophe Delrieu, maire de Carrières-sous-Poissy, « qui sera une pierre angulaire de la future communauté urbaine » ;
  • Plusieurs élus pisciacais : Florence Xolin, adjointe déléguée au patrimoine, Patrick Meunier adjoint délégué au développement économique et aux grands projets, Michèle de Vaucouleurs, adjointe déléguée à la vie des quartiers, Michel Dupart, conseiller municipal délégué aux nouvelles technologies ;
  • Evelyne de Lignières et Jean-Louis Journet, délégués départementaux de la Fondation du Patrimoine ;
  • Les présidents d’associations, la directrice des musées de Poissy et celle du Conservatoire de musique et de danse de la Ville de Poissy ;
  • Les partenaires et les chefs d’entreprise, en particulier les dirigeants des trois « mécènes fondateurs », et François Gourdon, président de la société pisciacaise Environnement S.A., ancien président d’Entreprises & Passions.

Karl Olive a souligné que le fonds de dotation permettra aux entreprises mécènes de « s’engager dans la culture et le patrimoine, sur leur territoire ». « Ces entreprises valorisent ainsi, non seulement leur image, mais contribuent aussi au développement de l’attractivité du territoire, grâce à la culture, au patrimoine et intègrent, enfin, un lieu de sociabilité qui a du sens. »

Les trois premiers projets

Nous reproduisons, avec de légères adaptations, les textes des documents publiés par la ville de Poissy et Entreprises & Passions, ainsi que leurs illustrations.

Restauration du Prieuré royal Saint-Louis de Poissy, un lieu majeur de l’histoire de France, un ensemble médiéval exceptionnel en Île-de-France.

Construit à partir de la fin du XIIIe siècle sur ordre de Philippe le Bel pour honorer la mémoire de saint Louis, son illustre grand-père, le Prieuré royal Saint-Louis de Poissy fut un des plus importants et des plus prestigieux monastères de France entre la fin du Moyen Âge et la Révolution. Confié à des dominicaines issues des plus grandes familles françaises, le prieuré devint rapidement un très vaste ensemble monastique de 48 hectares dominé par une très imposante église ; le tout fut entouré d’une enceinte défensive avec une porterie d’entrée. Pendant plusieurs siècles, ces lieux exceptionnels virent passer d’illustres visiteurs et furent notamment le théâtre, en 1561, du colloque de Poissy qui avait pour objectif de maintenir la paix entre catholiques et protestants en pleine guerre de religion. Il fut en grande partie démoli lors de la Révolution ; subsistent toujours la porterie d’entrée du monastère, édifiée au XIVe siècle puis remaniée aux XVe et XVIe siècles, ainsi que l’enceinte médiévale, exceptionnelle en Île-de-France, qui défendait le prieuré. Ces édifices, endommagés par les intempéries et la pollution, ont aujourd’hui besoin d’une restauration d’envergure pour les sauver et les mettre en valeur.

La Maison de fer, un témoignage majeur des progrès techniques du XIXe siècle, un élément vraiment atypique du patrimoine

La Maison de fer est un original bâtiment de la fin du XIXe siècle qui tient son nom des matériaux utilisés pour sa construction, sa structure tout comme ses murs et sa toiture étant entièrement faits de métal, ce qui est très rare pour une maison. Elle était adis appelée Maison Eiffel, sa paternité ayant longtemps été attribuée par erreur à Gustave Eiffel. C’est en fait à l’industriel belge Joseph Danly qu’elle doit son origine ; celui-ci avait inventé un système original de construction métallique en kit au début des années 1880. Au cours du XXe siècle, le nom de Joseph Danly fut, peu à peu, oublié tout comme celui de ses premiers propriétaires, mais la Maison de fer traversa les décennies sans encombre, jusqu’au début des années 80. Malgré son inscription au titre des Monuments historiques en 1975, la Maison de fer fut, en effet, malmenée par le tracé de l’autoroute A14, qui engendra alors son abandon puis elle fut squattée, incendiée et soufflée par la tempête de décembre 1999. Après plus d’un siècle, il ne subsiste plus que quelques maisons construites selon le système Danly, derniers témoignages d’un concept résolument novateur et moderne de constructions préfabriquées en métal pouvant être exportées partout et assemblées avec rapidité. C’est pourquoi la Maison de fer, tant pour l’histoire de Poissy que pour celle de l’architecture et des techniques, doit être sauvée.

Le projet « Blues sur un plateau » de l’association Blues sur Seine, un projet artistique, éducatif et social

Depuis 1999, l’association Blues sur Seine développe un projet artistique, éducatif et social autour du blues et des musiques afro-américaines. Chaque année, le festival Blues sur Seine reçoit plus de 300 artistes internationaux dans une trentaine de communes des Yvelines pour plus de 180 évènements. L’édition 2015 avait commencé la veille du lancement de MéSeine Aval.

En plus des concerts tout public (107 en 2014) propres au volet "diffusion" de tout festival, Blues sur Seine développe, depuis ses débuts, de nombreuses actions culturelles en direction des publics scolaires (concerts et rencontres musicales dans 30 établissements scolaires partenaires) et des publics pour qui les conditions sociales sont un frein à l’accès à la culture : concerts et rencontres musicales en prison, foyer pour sans logis, centre hospitalier...

Le projet "Blues sur un plateau" crée un nouvel évènement printanier itinérant en milieu rural. Cette scène itinérante est imaginée en partenariat avec plusieurs communes rurales des Yvelines et leurs associations, comités des fêtes, écoles et autres acteurs locaux. Chaque village accueillera pour un jour un événement convivial de qualité comprenant plusieurs concerts de musique, accompagnés d’espaces de restauration, de rencontre et de jeu, au sein de leur riche patrimoine.

Ses objectifs sont :

  • Créer du lien social à travers la diffusion artistique et les actions culturelles ;
  • Aller à la rencontre de tous les publics ;
  • Travailler en partenariat avec les acteurs locaux ;
  • Créer un événement convivial et de qualité (concerts de musiques afro-américaines, espaces de restauration de produits du terroir, espaces de jeux adaptés à tous...) ;
  • Mettre en valeur le patrimoine (places de villages, architectures atypiques, points de vue remarquables, etc.).

Nos deux suggestions

Tout en saluant cette initiative, nous nous permettons des recommandations aux deux comités consultatifs de MéSeine Aval, chargés de l’orientation et de l’investissement, et à son conseil d’administration.

Nous espérons que les concerts « Blues sur un plateau » qui seront organisés dans les petites communes de notre territoire, non équipées de salles de spectacles, ne prendront pas comme modèle la plupart des festivals actuels de musique en plein air, où les spectateurs-auditeurs sont obligés de rester debout pendant plus de deux heures. Nous suggérons que, dans le cadre de la restauration du Prieuré royal Saint-Louis de Poissy, soit aménagée une salle où les participants des réunions, telles que celle du lancement de MéSeine Aval, puissent être assis pour écouter les orateurs.

La fondation de MéSeine Aval a eu lieu avant le changement de nom de notre prochaine communauté urbaine. Certains critiquent le caractère passéiste du nom Grand Paris Seine et Oise, nous reportant en 1790, l’année de la création des départements ; d’autres y voient le signe précurseur d’une probable extension à Cergy-Pontoise. L’ancien nom de notre département retrouvant une réalité, nous proposons de l’intégrer dans l’appellation du nouveau fonds de dotation, qui pourrait devenir MéSeine&Oise.

Post-scriptum

Contacts, pour en savoir plus

Entreprises & Passions

Vincent de Louvigny, président

06 83 98 05 08
president@entreprises-et-passions.fr (link sends e-mail)

Ville de Poissy

Grégory Teillet, chargé de mission partenariats culturels, mécénat et subventions

01 39 22 55 10 / 06 29 35 87 02

gteillet@ville-poissy.fr (link sends e-mail)

1. http://www.ville-poissy.fr/fr/decouvrir-poissy/mecenat/fonds-de-dotation-meseine-aval.html (link is external)

2. http://entreprises-et-passions.fr/ (link is external)