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Publié : 18 décembre 2015

Accueil des réfugiés

A Limay, on ferme la porte aux demandeurs d’asile

Le pré-accueil COALLIA, situé à Limay, ferme ses portes jusqu’au 4 janvier !

Dans le parcours du combattant pour obtenir un statut d’asile politique, des réfugiés hébergés dans les Yvelines doivent passer par une étape supplémentaire dans une procédure qui était déjà longue et complexe.

Celle-ci impose en effet désormais à tous les nouveaux demandeurs d’asile de s’adresser d’abord à une plateforme de pré-accueil chargée d’enregistrer la demande et de délivrer une convocation au « guichet unique » au sein de la préfecture de Versailles. Pour les Yvelines, à Limay, le « centre agréé » de pré-accueil COALLIA est opérationnel depuis quelques mois avec ses lacunes et défaillances décrites longuement par des réfugiés de Mézy-sur-Seine et de Triel-sur-Seine.

Cela dit, le pire est arrivé : le centre pré-accueil COALLIA a fermé ses portes jusqu’au 4 janvier 2016, sans préavis. Les réfugiés ont appris cela à leurs dépends. Depuis le 17 décembre, qu’on arrive sur les lieux, la première chose que l’on remarque est le petit carton expliquant la fermeture (Voir photos : « Closed until 04/01/2016  »). La veille, une douzaine de personnes avaient pourtant obtenu leur ticket pour pouvoir s’y présenter au 17 décembre. Il y avait une longue queue où certains étaient là depuis une journée, pour être sûrs d’y entrer dès l’ouverture des grilles ; d’autres sans domiciliation attendaient seulement de pouvoir prendre leur courrier. Tout le monde se bousculait et ça a bien failli tourner en une bagarre générale. Il faut en outre noter qu’il n’y avait, bien sûr, ni toilette ni banc pour s’assoir.

On n’a vu aucune personne de chez COALLIA

Depuis novembre, le comité de soutien aux réfugiés des Tilleuls (à Triel) est sollicité par les réfugiés qui affirment que trouver une place dans le pré-accueil de demandeurs d’asile géré par l’association COLLIA à Limay est quasi impossible pour cause de trop longues files d’attente.

Pour dénoncer ces retards et la fermeture inopinée, une lettre a été envoyée au Préfet le 18 décembre, dont voici un extrait :

« Cette situation, outre qu’elle est inacceptable sur le plan humanitaire, est particulièrement préjudiciable aux droits des demandeuses et demandeurs d’asile, de même qu’à l’intérêt général :

- Elle retarde l’enregistrement de leur demande, et donc allonge le temps pendant lequel ils/elles n’ont aucun statut donc aucun droit. Par exemple, tant qu’ils/elles ne sont pas enregistré(e)s, il leur est très compliqué d’accéder à des soins médicaux.

- Elle allonge le temps nécessaire à l’obtention du statut de demandeur d’asile (ou à son refus).

- Pour les personnes hébergées temporairement en foyer d’urgence (Triel, Mézy, etc.) à qui une durée maximum a été impartie pour régler leur situation, les semaines (voire les mois ?) passées à attendre d’être enregistrées s’impute sur le temps qui pourrait être efficacement consacré à leurs démarches »

A l’évidence, la fermeture de COALLIA risque de leur faire dépasser le délai de 120 jours après leur arrivée en France au-delà duquel leur demande risque d’être considérée comme « tardive ». En plus, le manque d’explications en direction des intéressé(e)s provoque une perte de confiance envers l’administration française, poussant des personnes souhaitant demander l’asile à des décisions inappropriées (par exemple quitter leur hébergement provisoire pour rejoindre la jungle de Calais...)

Ainsi, les bénévoles du cercle de silence de Mantes attirent l’attention des pouvoirs publics sur l’urgence de la situation et demandent donc de prendre immédiatement des mesures pour reprendre très rapidement l’enregistrement des demandes d’asile et augmenter de manière très importante le nombre de demande enregistrées.