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Publié : 28 février 2016

Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise

Françoise Descamps-Crosnier : "Cette intercommunalité peut échouer ou réussir"(Webtélé2R/SeineTV)

On connaît mal le Mantois. La création ex-nihilo de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPSO) nous conduit à rencontrer des élus qui étaient à l’origine de ce mastondonte de 404 000 habitants, 73 communes. Mme François Descamps-Crosnier, députée PS des Yvelines, a décortiqué avec nous les premiers (faux !) pas de l’intercommunalité.

Mme François Descamps-Crosnier est une députée agitée par les projets de loi car elle siège dans la commission des lois et surtout elle suit le projet de loi sur le renseignement. Elle ne désespère pas d’être présente et, peut-être, élue aux élections législatives de 2017... mais cela est une autre histoire. Le J2R était là pour l’interroger sur l’élaboration et la mise en œuvre de la communauté urbaine GPSO.

Depuis LA réunion de Villennes-sur-Seine, le 4 novembre 2014, Mme Descamps-Crosnier a été cohérente : oui, elle a favorisé la naissance des intercommunalités à condition de concevoir un périmètre pertinent et d’élaborer d’une manière concertée un projet. En bonne connaisseuse des lois Chevènement (1999) et Voynet (2000), elle a fait campagne pour cette intercommunalité même si les élus aux commandes avaient « exclu Bonnières-sur-Seine et ses environs ». Que l’on choisisse 200 000 ou 400 000 habitants, le seuil n’est pas déterminant pour la réussite de la suite de cette expérience unique en France.

Pas une tâche facile

Unique car le bassin «  économique  » est multi-polaire (Poissy, Les Mureaux et Mantes) et cela requiert de jouer sur des synergies et d’abandonner des concurrences stériles du territoire pour tel ou tel projet créateur d’emplois. On pourrait adhérer à cet argumentaire, mais l’expérience de l’Opération d’intérêt national de Seine-Aval (OIN qui couvre 51 communes sur 73 du GPSO) n’a pas porté ses fruits... sur les trois mamelles de l’aménagement : l’emploi, le transport et le logement. La donne changera-t-elle avec le GPSO ? Oui, semble dire Mme Descamps-Crosnier car les débuts ont été durs : porter à la fois une fusion des intercommunalités et des conversions des communautés de communes ou d’agglomération à une et unique communauté urbaine a été rarement une tâche facile.

En écoutant Mme Françoise Descamps-Crosnier, il est trop tôt pour juger sur la réussite ou non de cette intercommunalité et cela passe par la mise en place d’une « gouvernance solide » et une synergie à la fois ascendante et descendante : autrement dit, les 73 communes doivent faire remonter l’information et aussi faire descendre les outils et les actions de la communauté urbaine GPSO. « Elle [l’intercommunalité] peut bien fonctionner ou échouer », selon la méthode de gouvernance et l’implication des acteurs, économiques et sociaux de la CU. Quant à la situation actuelle que certains jugent comme un grand « bazar », Mme Descamps-Crosnier a estimé qu’il est important de surmonter ces premiers faux pas et d’utiliser les compétences notamment dans l’ancienne CAMY (communauté d’agglomération de Mantes-en-Yvelines). C’est un problème d’organisation car le fait intercommunal n’est pas en cause ici. Plutôt c’était la « méthode choisie » de l’exécutif qui fait grief.

Il reste à élaborer un projet intercommunal

En ce qui concerne l’élection du président et le choix des 15 vice-présidents et des six délégués, elle a implicitement décrié cette mascarade de démocratie : « C’était une démocratie pré-organisée », a laché la députée des Yvelines. Elle a rappelé aussi que le projet reste à concevoir en concertation avec les maires et les élus communautaires. Selon la députée, « la somme des six projets des anciennes intercommunalités ne donne pas » forcément le projet intercommunal pour le GPSO. « Les élus doivent être à la fois des relais des besoins à satisfaire, a-t-elle estimé, et des relais de la gouvernance de la communauté urbaine. » Si cela ne marche pas, cela équivaudra à un dysfonctionnement de la communauté urbaine dans sa configuration actuelle.

Les élus de droite et de gauche se sont partagés « le gâteau intercommunal  » et cela pose des interrogations pour le commun des mortels. Mme Descamps-Crosnier a défendu l’idée d’un exécutif « pluraliste » sans avoir à recourir à une pression quelconque. «  La personne qui siège doit être en adéquation avec la compétence à exercer...  », a-t-elle conclu.