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Publié : 12 janvier 2010

Campagne Front de gauche

Le « Front de gauche » lance sa campagne autour de Pierre Laurent

L’une des composantes de la gauche a lancé sa campagne pour les élections régionales, dimanche après-midi : il s’agit du Front de gauche, l’alliance des communistes et des amis de Jean-Luc Mélenchon, sans compter des militants du NPA en rupture de ban.

« On nous a reproché d’être en retard au démarrage. Nous sommes prêts, nous sommes unis, et c’est nous qui faisons le premier meeting de la campagne régionale !  » s’est félicité Jean-Luc Mélenchon devant un palais des congrès comble où était réunis 3 700 personnes.

C’est donc avec fierté que Jean-Luc Mélenchon a lancé la campagne du Front de gauche en lançant : « vote, vote ! Car dans le secret de l’isoloir le vote du subordonné peut annuler celui du patron ». Le président du Parti de gauche (PG) est revenu sur les difficultés qui ont traversé le Front de gauche (qui est l’alliance entre le PG et le PCF) lors de la constitution des listes pour les régionales : «  Unité ! J’y ais pris ma part et j’adresse mes félicitations à Pierre Laurent comme tête de liste en Île-de-France  », revenant sur les discussions houleuses entre les deux partis sur la première place dans la région capitale.

Pierre Laurent, tête de liste du Front de gauche en Île-de-France, Céline Malaisé dans les Yvelines

C’est bien Pierre Laurent, coordinateur national du PCF (numéro 2 du Parti et probable successeur de Marie-George Buffet en juin) qui sera tête de liste en Île-de-France. Le Parti de gauche tiendra, quand à lui, trois têtes de liste départementales dont Paris, le PCF également, se réservant les deux départements communistes de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, ainsi qu’un troisième département. Dans les Yvelines, la tête de liste est dévolue à une représentante de Gauche Unitaire, formation constituée par des militants du NPA ayant rejoint l’alliance Front de gauche. Céline Malaisé tiendra donc la première place suivie par Clément Ortega-Pelletier, numéro 2 du PCF des Yvelines et en troisième place Bénédicte Bauret, Conseillère Régionale sortante et Maire-Adjointe à Mantes-la-Ville, non-encartée dans un parti politique.

Non au débat sur l’identité national d’ « Éric Le Pen et de Marine Besson »

Revenant à la politique nationale, Marie-George Buffet en voulant s’adresser « à ceux et celles qui n’ont pas de Rolex  » a taclé « la bande du Fouquet’s » (Nicolas Sarkozy et ses amis, ndlr) qui « au pouvoir vous démolit le portrait et en campagne électorale vous propose de vous refaire les dents.  » La secrétaire nationale du PCF a également critiqué le débat sur l’identité nationale en affirmant qu’ « il y avait plus de points communs entre un ouvrier français et un ouvrier immigré, qu’entre cet ouvrier français et les membres du Gouvernement de Nicolas Sarkozy  ». Elle a fustigé la télévision publique qui donnait encore du temps de parole au débat sur l’identité nationale lors d’une émission jeudi soir où débattront « Éric Le Pen et Marine Besson  » alors que candidats du Front de gauche seront des « invisibles » (discours de François Delapierre, du PG). Marie-George Buffet a conclu sur l’identité nationale en demandant aux téléspectateurs d’ « éteindre leur poste  » lors de ce débat.

Les adversaires identifiés : la résignation à gaucheet la « bande du Fouquet’s »

Lors de leur conférence de presse finale, les trois représentants du Front de gauche et Pierre Laurent, tête de liste en Île-de-France sont revenus sur leur objectif : « battre la droite et Valérie Pécresse ». Sous-entendu notre adversaire n’est pas le Parti socialiste. Jean-Luc Mélenchon (PG), Marie-George Buffet (PCF) et Christian Picquet (GU) ont d’ailleurs souligné : «  notre seul ennemi à gauche, c’est la résignation  », prévenant quand même le PS contre « la maladie de la grosse tête. Ils sont persuadés qu’ils vont gagner 30 régions sur 22 ! C’est très dangereux. » « Le vote pour nos listes sera le vote de « l’antisarkozysme utile », c’est-à-dire une sanction qui se transforme en action » promet Marie-George Buffet. « L’objectif est de mettre une pilée (à la droite, ndlr). Qu’elle ressorte en short !  » attaque même Jean-Luc Mélenchon.

« Rassembler à gauche, sans le MoDem ! »

Reste la question du MoDem. Les trois formations ont insisté sur leur volonté de « rassembler la gauche au second tour  » mais sans le MoDem. Le président du PG affirmant : « nous ne méprisons pas le MoDem, au contraire ! Nous prenons les idées qu’il avance pour ce qu’elles sont et nous ne pensons que nous pouvons le mettre n’importe où  », c’est-à-dire pas à gauche, allant jusqu’à détailler le programme de celui-ci. En tout cas le message est clair pour le PS ou Europe Ecologie, si ces formations étaient tentées de rassembler au-delà des alliances traditionnelles à gauche et alors que François Bayrou semble tendre la main à ces alliances et que d’autres, à gauche, semblent également vouloir lui répondre favorablement.

Une zone unique avec un seul tarif dans les transports

Le meeting s’est conclu par la prise de parole des candidats en Île-de-France et bien sur de Pierre Laurent venu présenter son équipe pour la région- capitale. Il a donné l’une des mesures qui constituait l’un des changements qu’il voulait porter jusqu’à la présidence de région : l’instauration d’un tarif unique des transports en Île-de-France par la fusion des zones franciliennes et ce au prix des deux premières zones (un peu moins de 300 €).

Sur la scène se sont succédés tous ceux qui participeront au rassemblement de l’ « autre gauche » pour ces élections régionales : Parti communiste, Parti de gauche, Gauche Unitaire donc (tous trois membres du Front de gauche) mais aussi les Alternatifs, la Fédération pour un Alternative Sociale et Ecologique (FASE avec Clémentine Autain), le PCOF, République et Socialisme (issu du MRC de Jean-Pierre Chevènement) ou encore des formations du milieu associatif comme le M’PEP (Mouvement Politique d’éducation Populaire) et les Comités citoyens des quartiers populaires. Les listes rassemblant toutes ces formations s’appelleront : « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologistes et citoyennes ». Des représentants des mouvements sociaux ont également pris la parole : transports, hôpitaux (sur le recul du droit à l’IVG notamment), sans-papiers, grévistes de la faim à GrDF…

Mars 2010 avant d’attendre 2012…

L’union à la gauche de la gauche sera-t-elle toujours d’actualité pour l’élection présidentielle de 2012 ? Car après les régionales, ce sera la prochaine élection nationale qui va déchaîner les passions d’un bout à l’autre de l’échiquier politique, avec beaucoup de nouvelles têtes. Un tremplin pour Jean-Luc Mélenchon ? Car celui qui n’a pas eu la tête de liste en Île-de-France a su reprendre la balle au bond en affirmant qu’il fera « campagne partout ». Entre la convention du PS, qui doit fixer les modalités des primaires, et l’arrivée probable de Pierre Laurent à la tête du PCF lors de son congrès de juin, l’actualité liée à la présidentielle de 2012 et à la refonte de la gauche risque d’être intense, de quoi donner à réfléchir…