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Publié : 14 juin 2016

Inondations

La Seine n’a pas épargné les maraîchers yvelinois(Webtélé2R/SeineTv)

Les inondations ont frappé toutes les communes près de la Seine. Les dommages directs et collatéraux ne sont pas encore chiffrés. Cela dit, la déclaration de catastrophe naturelle est une condition sine qua non pour indemniser les exploitants suite aux dégâts causés par les inondations. Le maraîcher Picard de Gargenville s’interroge comment faire pour continuer... "Je n’a jamais vu cela en juin" nous a-t-il fait remarquer.

La nature a repris ses droits ; certains politiques semblent avoir oublié cette donne mais pas les agriculteurs, notamment le maraîcher Picard qui exploite à Gargenville environ trois hectares près de la Seine en zone inondable. M. Picard a vu d’autres inondations, mais elles se produisaient habituellement au mois de février ; cette fois-ci, en juin, le plus gros du travail (plantation, traitement, suivi...) a été effectué pour la production de légumes, de fraises et de tomates. « Tout est fichu », nous a-t-il déclaré le 11 juin lors de notre reportage vidéo sur place. Pour lui, la perte sèche pourrait atteindre 50 % du chiffre d’affaires de la saison. Les productions anéanties devaient être vendues sur les marchés de Poissy, Vernouillet et Elizabethville.

Tout perdu !

La totalité des exploitants près de la Seine a été frappée par les inondations. L’exploitant de Vernouillet a, entièrement, perdu son exploitation de 12 hectares. M. Cédric Bourain a déclaré desabusé : « Sans [aucune] indemnisation, je préfère arrêter tout de suite et fermer l’exploitation.  » Sept employés en dépendent. Au Mesnil-le-Roi, Jean-Claude Guéhennec a vu 30 de ses 32 hectares engloutis par la Seine. «  J’ai tout perdu », a-t-il résumé, en estimant son préjudice à 500 000 euros. Quant à la visite et à la possible aide des élus du Département des Yvelines et de la Région Île-de-France, tout s’est accéléré. C’était la pluie des aides et de futurs "cadeaux" aux inondés. Par exemple, le dimanche 5 juin, Valérie Pécresse est venue à Carrières-sous-Poissy pour prendre conscience de l’ampleur des dégâts et elle a promis des aides à venir. Cette première réunion de crise a permis d’identifier les plus grandes urgences qui apparaissent dans les exploitations franciliennes dont les terres ont été inondées. Les décideurs politiques (Mme Valérie Pécresse et Christophe Delrieu, maire de Carrières-sous-Poissy) se sont accordés à souligner que les secteurs les plus lourdement impactés sont ceux du maraîchage et de l’horticulture, certaines exploitations ayant été submergées en totalité.

Aides promises mais...

C’étaient les cas de l’exploitation des bords de Seine à Vernouillet et de celle de M. Picard à Gargenville. Si Valérie Pécresse décide de venir en aide aux exploitations dont la survie est en jeu, elle doit rendre universelle cette aide et ne pas la réserver à certaines exploitations, fussent-elles très médiatisées. La région a proposé, par la suite, l’élargissement du dispositif Rebonds d’aide aux entreprises en difficulté aux exploitations agricoles gravement touchées et supportant des pertes non assurables.

Dans la foulée et pour ne pas rester inactif, Pierre Bédier, le président du Département des Yvelines, a aussi promis une aide pour les inondés. «  Une aide exceptionnelle à la chambre interdépartementale d’agriculture d’Île-de-France sera soumise au vote à l’assemblée départementale le 17 juin prochain  », a conclu Pierre Bédier suite au déplacement médiatisé à Vernouillet, à la rencontre de plusieurs exploitants agricoles.

Pour revenir à Gargenville, M. Picard est resté dubitatif face à cette surenchère, constatant les faits sur le terrain : les dégâts sont immenses et ne font pas actuellement l’objet d’indemnisations par les assureurs classiques. En attendant l’accalmie, M. Picard est dans une impasse : que faire et comment procéder à la relance de son exploitation ? Le Gouvernement et l’administration territoriale de l’État ont établi une première liste de communes déclarées en catastrophe naturelle : Villennes, Vernouillet y figurent. Gargenville n’y est pas malgré des lettres de la mairie de Gargenville auprès des autorités compétentes. Il est indispensable que le Gouvernement prenne les dispositions nécessaires pour que les agriculteurs puissent effectuer leurs travaux dans leurs exploitations. Il est temps de faire reconnaître en état de catastrophe naturelle toutes les communes ayant été touchées par la Seine, tout particulièrement celles où des exploitations agricoles ont été inondées.