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Publié : 29 août 2016

Tourisme & Seine

La Roche-Guyon, un site qui vaut le détour !

Il n’y a qu’à voir la surprise des visiteurs les plus matinaux rencontrés dans les dédales du château de La Roche-Guyon pour réaliser l’intérêt du détour. Nous l’avons visité par une chaude journée d’été à l’invitation de Yves Chevallier, ordonnateur des lieux et des évènements pour encore quelques semaines.

Il faudrait une sorte de fil d’Ariane pour ne pas se perdre dans les innombrables salles et recoins de ce musée resté « dans son jus », comme épargné par les nouvelles modes qui ne manqueront pas de changer son visage dans l’avenir. Cependant, on peut encore y apprécier une exposition temporaire à dominante « art contemporain » consacrée aux sièges d’hier et d’aujourd’hui, tels que ceux imaginés par Philippe Starck ou Niki de Saint Phalle.

Visite guidée, du XIe siècle à la Deuxième Guerre mondiale

Les thèmes et les motifs de visite se bousculent et le contenu comme le contenant de l’endroit sont pareils à un capharnaüm : Les amateurs de « Blake et Mortimer » y viennent comme en pèlerinage pour revivre l’album « Le Piège diabolique » ; les férus d’histoire y trouveront pêle-mêle : les vestiges d’un château troglodytique édifié vers 1066 pour défendre l’Île-de-France, un escalier souterrain d’une centaine de marches creusé dans le flanc du plateau qui mène au donjon, puis ils feront un saut dans le temps surement trop rapide pour les médiévistes, au XVIIIe siècle où le château va prendre sa forme actuelle avec une entrée monumentale baroque. On apprend au détour, avec regret, la disparition du contenu d’une magnifique bibliothèque de 12 000 livres anciens, dispersée en 1987 pour des raisons successorales… Arrêtons-nous sur la figure, non pas de l’auteur des maximes, François de La Rochefoucauld, dont les descendants occupent encore une partie des lieux, mais sur la duchesse d’Enville, devenue citoyenne de La Roche-Guyon. Pour des raisons d’absence d’enfant mâle, elle commença au début de son existence par faire exception à la loi salique mais fut, également, rebelle à son origine ; elle était une ardente partisane des idées nouvelles, à tel point qu’elle survécut à la folie meurtrière de la terreur grâce à une pétition des citoyens de La Roche-Guyon. Enfin les connaisseurs de la Deuxième Guerre mondiale se souviennent que le château fut temporairement occupé par le maréchal Rommel en charge du mur de l’atlantique juste avant que son implication dans le complot contre Hitler ne mette fin à sa carrière… du rififi chez les nazis !

L’avenir est au tourisme fluvial

Les aménagements de la Seine mobiliseront de plus en plus nos décideurs ces prochaines années. La Roche-Guyon n’y échappe pas puisqu’à été décidée la construction d’une escale fluviale qui sera opérationnelle en 2017. Tout ceci dans la perspective de l’ouverture, un peu plus lointaine mais certaine, du Canal Seine Nord Europe qui reliera l’Escaut à la Seine. Le château de La Roche-Guyon accueille actuellement 70 000 visiteurs par an.

Cet ouvrage permettra l’accostage des bateaux de croisière de 200 personnes et de plus de 100 m de long, ce qui déjà soulagera la halte de Vernon et augmentera la capacité touristique du Vexin : le château, mais aussi Giverny, le domaine de Villarceaux, la vallée de l’Epte... Un afflux de touristes, estimé entre cinq et vingt milles par an, est à espérer ou craindre, c’est selon ! Le pari est réussi puisqu’il y a un financement (par Ports de Paris) et il n’y a pas d’opposition car les préventions écologiques habituelles ont été levées et les études préalables effectuées. Si on se rapproche de l’est de GPS&O, on se dit subitement que la halte fluviale au niveau de l’île de Platais à Médan, mise entre parenthèses compte tenu des multiples recours de riverains soucieux de leur tranquillité et d’autres motivations, interdit pour l’instant toute relance économique de ce lieu naguère très dynamique (piscine restauration, etc.). Chacun devrait comprendre que la croissance du tourisme fluvial peut aussi profiter par chez nous.