Seul contre le Tsunami macroniste ! Arnaud Richard, candidat sortant (LR/UDI) de la 7e circonscription des Yvelines tente l’impossible par une rhétorique en deux temps. D’abord, sur le plan national, il décrédibilise son adversaire, Michèle de Vaucouleurs et sur le plan local ; ensuite il critique le parachutage, l’inexpérience et surtout l’incohérence de son adversaire Modem. Enfin, il fait appel à une mobilisation générale pour réaliser l’exploit et déjouer tous les pronostics. Pourrait-on sauver le soldat Richard ? Sauf dans le foot (et à Triel ?) ce type d’exploit est rare pour ne pas dire impossible.
« Le J2R est désolé car on n’a pas pensé que notre canard aurait pu avoir une telle influence sur le vote du 11 juin. Certains militants du député sortant ont tenu le J2R comme responsable de cette débâcle. Or, il s’agit d’un Tsunami national qui a été difficile pour les députés sortants. Pour « se racheter », on a demandé et (enfin) obtenu une interview exclusive avec Arnaud Richard, le 13 juin. Cela a été positif car on a clarifié notre démarche journalistique auprès de lui et de son entourage. Alors, peut on voir une inversion des votes entre les 1e et 2e tours des législatives de juin 2017 ? Voilà la question posée par cet article. »
Attaques classiques et paradoxales
Arnaud Richard a critiqué son adversaire de l’élection législative 2017 dans la 7e circonscription sur plusieurs points. D’abord, Michèle de Vaucouleurs est une parachutée, inexpérimentée, et incohérente politiquement, notamment sur le plan national. M. Richard a accusé Mme de Vaucouleurs de ne pas « connaître la circo ». Elle n’a jamais été élu à un mandat national ; en matière de convictions politiques, son opposante « ferait du slalom géant ou spécial ». Autrement dit, Mme De Vaucouleurs a passé des accords locaux avec le PS à Poissy (2008-2012), pour ensuite tricoter une alliance avec la droite LR de Poissy avec le nouveau maire Karl Olive. Quid de l’allégeance de Mme De Vaucouleurs à Pierre Bédier depuis 2016 ? Elle a tout voté et en plus elle en assume ! En réalité, à l’Assemblée nationale, Mme De Vaucouleurs serait, selon M. Richard, une députée « godillot » dans une sorte de chambre d’enregistrement. Voilà pour une première salve de critiques et d’attaques classiques d’un opposant au poste envié de parlementaire à l’Assemblée nationale.
Ensuite, en matière de convictions politiques, Mme De Vaucouleurs n’aurait pas de convictions. Justement, c’est l’attaque classique contre les centristes de droite et de gauche. En outre, il est paradoxale, cette fois-ci, de voire la provenance de ces critiques : le centriste UDI dans la 7e circonscription des Yvelines. La seule différence, notamment sur des dossiers locaux, que l’on voit est le prolongement ou non de l’A104. Pour l’adjointe au maire de Poissy, Mme De Vaucouleurs, c’est une nécessité tandis que le député sortant A. Richard a pris position contre cette autoroute en zone urbanisée. Pour le reste, les deux sont des centristes bon teint qui obéissent à la logique du groupe quelque soit l’échelle de compétence de l’assemblée délibérante.
Analyse sans concession
Ainsi, la fragilité des arguments d’Arnaud Richard semble évidente : critiquer le parachutage, l’inexpérience et surtout l’incohérence de son adversaire Modem relèverait d’un oubli de la carrière politique du même Richard. D’où vient-il ? Quel a été son parcours depuis son arrivée dans nos contrées (à Meulan !). Le slogan « I love Meulan » avec Jean-Louis Borloo en 2007 (vidéos circulent sur Internet) a été écarté de l’histoire contemporaine politique locale. Ces faits personne ne pourrait les effacer des mémoires des ordinateurs ni des adversaires politiques à l’échelle locale du député sortant.
Justement, avant la « bérézina » du 11 juin 2017, la campagne politique pour les municipales de Triel-sur-Seine a été son erreur stratégique après une victoire serrée aux législatives de 2012. M. Richard avait perdu Triel par 34 voix contre le sortant Joël Mancel qui s’est ligué, au deuxième tour, avec M. Frédéric Spagenberg (liste Divers gauche à l’époque, mais qui est devenu un "marcheur" depuis 2016). M. Richard avait une avance confortable qui s’était diluée ; tandis que M. Mancel avait fait une « remontée inexplicable » jusqu’à ce jour. Se mettre à dos tous les acteurs locaux et notamment le maire, Joêl Mancel (réélu sans étiquette LR à l’époque) pour une ville non stratégique en termes politiques avait été et restera comme la marque de fabrique de M. Richard. Pourquoi ? Personne n’en saura la raison. Philippe Paillet, conseiller municipal de Triel a la mémoire d’éléphant, fait une analyse sans concession : « Après Rouen , Meulan , Triel , et maintenant Paris , le Saumon remonte la Seine ...... il est attendu à Langres prochainement ! »
Enfin, M. Richard a reçu, le 13 juin, l’appui de Jean-Louis Borloo, ancien ministre d’Etat, et « père » de la politique de réhabilitation urbaine, en particulier dans les quartiers populaires. La rencontre avec Jean-Louis Borloo a été organisée, à Chanteloup-les-Vignes, par Catherine Arenou et Pierre Cardo, qui reste désormais discret, mais actif politiquement en coulisse. M. Borloo est venu à Chanteloup-les-Vignes pour se montrer et montrer que « son dauphin » avait été efficace et mérite d’être réélu. Cela suffira-t-il ?
Pour inverser les résultats catastrophiques (écart de 20 points entre Mme De Vaucouleurs et lui), M. Richard tente une mobilisation générale de « son électorat » pour réaliser l’exploit et déjouer tous les pronostics. Pourrait-on sauver le soldat Richard ? Sauf dans le foot avec la remontada de Barça contre le PSG en 2017 (et à Triel en 2014 par l’adversaire de M. Richard) ce type d’exploit est rare pour ne pas dire impossible. Qui sait, peut-être que les astres vont coïncider pour un exploit de M. Richard qui marquera, à jamais, les annales de l’histoire politique yvelinoise.
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