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Publié : 31 août 2017

Roms de la plaine

Une éviction sans trouble à l’ordre public(Webtélé2R)

Le mercredi 30 août 2017, une dizaine de cars CRS se sont déplacés pour veilleur au bon déroulement de l’éviction du campement des roms de la plaine entre Chanteloup-les-Vignes, Carrières-sous-Poissy et Triel-sur-Seine. Depuis dix ans ce site interstitiel avec son émanation (site de Carrières) ont fait l’objet de tout les fantasmes et débats chez les habitants de la Plaine. En réalité, on ne fait que déplacer le problème ailleurs.

Arrivé très tôt le matin du 30 août sur un site qui accueillait environ 200 personnes, on est surpris de voir la quiétude totale de la plaine. Rien ne bouge, ni de bruits d’enfants, ni le cris des gens qui rechignent à partir. Tout le monde (environ 200 personnes) est parti la veille pour des destinations inconnues...

En revanche, lorsque l’on se déplace à Carrières-sous-Poissy, au bout de la rue Louis-Armand, à 300 mètres par un chemin de terre qui est dans le prolongement, on voit un dizaine de cars CRS qui veillent au bon déroulement d’une éviction qui n’est pas de goût des certains membres de la communauté roms. « Le maire de Carrières-sous-Poissy ne nous a pas aidés » explique-t-on. Les évacués vont être déplacés à Marne-la-Vallée ou à environ 3/4 d’heures de trajet en RER. Cela n’est pas possible pour certains : « Nous sommes en famille, avec des enfants, des vieux, des cousins.. et nous allons rester sur place même s’il faut dormir à la bonne étoile ». Impossible a retoqué le sous-préfet des Yvelines, Stéphane Grauvogel, qui a garanti que tous les 42 membres du campement de Carrières-sous-Poissy seront étudiés et examinés « d’une manière sereine ». « Vous ne pouvez pas rester dans la nature » a-t-il conclu l’échange. Dans un jeu classique, on se renvoie la responsabilité : pour Romyvelines, « c’est choquant que ces familles étaient en voie d’intégration et appréciées du voisinage. Il n’est prévu de leur proposer aucune autre solution que l’hébergement d’urgence minimum. La mairie et la sous-Préfecture se renvoient mutuellement la balle concernant la décision de cette expulsion. »

Christophe Delrieu, maire de Carrières-sous-Poissy, a refusé la domiciliation des roms et la possible scolarité des enfants de roms. Pour Christophe Delrieu, au contraire, l’éviction est devenu urgent car depuis « avril 2017 on a constaté que la plaine est devenu une grand décharge à ciel ouvert ». Cela n’est pas possible de continuer à admettre. Le maire et son conseil municipal ont fait adopter un arrêté pour l’éviction de ces installations illicites.

La suite a été automatique : les forces de l’ordre étaient au rendez-vous à partir du 7 heures du matin pour tout dégager. Quelques membres de la Ligue des droits de l’homme (LDH) et du Secours catholique se sont déplacé pour porter un coup de main aux déplacés. Selon le collectif Romyvelines, le sous-préfet a garanti que « que toutes les familles et personnes répertoriées comme vivant sur ce terrain bénéficieraient d’une solution. » La vigilance reste de mise.

En réalité, une trentaine de caravanes du bidonville principal se sont déplacés à Triel (terrain du Conseil départemental des Yvelines) et ils ont négocié avec le maire de Triel pour un « sort de SAS » qui permettra de résoudre le problème à long terme. Joël Mancel a souligné le caractère « temporaire » de cette décision, qui semble être un passage de la patate chaude aux autres instances de décision. La question se pose de savoir si cette solution provisoire durera-t-elle dix ans ou plus !