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Publié : 13 octobre 2017

Désertification médicale

Le paradoxe de la désertification médicale

Mercredi 18 octobre 2017, une importante manifestation va se dérouler entre les Mureaux et Meulan-en-Yvelines contre la fermeture du service de réanimation de l’hôpital intercommunal voulu par l’Agence Régionale de Santé, alors que les travaux de la Maison de Santé Pluriprofessionnelle va ouvrir prochainement pour lutter contre le désertification médicale. Un paradoxe qui est fort intéressant.

« Cela fait trois qu’on discute et qu’on nous donne des garanties. Notre sentiment c’est d’avoir été pris pour des imbéciles !  » a déclaré Madame Cécile Zammit-Popescu, maire de Meulan-en-Yvelines, conseillère départementale des Yvelines et présidente du conseil de surveillance du Centre Hospitalier Inter-communal de Meulan-Les Mureaux (CHIMM) lors de la manifestation du 20 septembre dernier.
Le CHIMM doit perdre son service de réanimation fin octobre 2017 par décision d’Agence Régionale de Santé (ARS). Depuis cette annonce, le personnel, les élus et les patients se mobilisent contre ce départ. Le mercredi 18 octobre prochain à 11h va partir de la mairie des Mureaux une manifestation qui s’annonce suivie. Cette dernière va se rendre sur le site de Meulan-en-Yvelines de l’hôpital intercommunal. De nombreuses personnes pensent que cela sonne la « glas » du CHIMM. Du coup, tout le monde proteste pour sauver le CHIMM et pour éviter que cela n’aggrave pas le désertification médicale qui s’installe ici. Effectivement, la désertification médicale ne concerne pas que le monde rural. Pour preuve, Paris a perdu en 10 ans 20% de ses généralistes.

Contre la désertification

Ce vendredi 13 octobre, le gouvernement annonce son plan contre la désertification médicale et se base sur la création de Maison de la Santé afin d’attirer les jeunes praticiens et pour améliorer l’offre de soins. Une solution qui est déjà à l’œuvre aux Mureaux avec l’ouverture prochaine, les travaux étant presque finis, d’une Maison de la Santé Pluriprofessionnelle dans la rue Aristide Briand. Sur 450 m2, cette structure va accueillir, du lundi au samedi et de 8h à 20h, les habitants avec dans ses murs sept médecins généralistes, quatre infirmières libérales, un podologue, une diététicienne, deux psychologues, deux kinésithérapeutes et trois psychomotriciennes. Cette maison est le résultat d’un projet porté par l’association Santé pour Tous, Mureaux Val de Seine et les pouvoirs publics que sont l’État, le Conseil Régional d’Île-de-France et la ville des Mureaux. Les travaux commencés en avril 2016 font prochainement se terminer.

Ces deux informations ou événements sont assez paradoxaux. Effectivement d’un côté, l’ARS semble, pour les opposants à la fermeture du service de réanimation, mettre en danger les service de soins locaux et de l’autre, afin de lutter contre une désertification médicale qui s’installe ici, une Maison de la Santé ouvre ses portes. Si une désertification médicale est présente pourquoi aggraver les choses en précipitant le CHIMM vers sa fermeture ? La fermeture du service de réanimation est une question économique. Est-ce que le sacré saint « € » serait-il plus important que l’offre des soins ou la santé des habitants ? Le personnel, les élus et les patients le pensent de plus en plus. Comme les élus l’ont dit lors de la première manifestation contre la fermeture du service de réanimation : « Ce service est une nécessité ! »