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Publié : 18 octobre 2018

Environnement et santé publique

Les anciens épandages ont pollué la plaine mais il n’y a pas trop d’inquiétude selon l’étude ARS

L’étude sanitaire commanditée par l’ARS et par le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) ainsi que celle réalisée par Santé publique France ont été publiées le 15 octobre 2018. Ces études portent sur les possibles conséquences sur la santé des anciennes pratiques d’épandage sur des zones agricoles qui ont été urbanisées au fil du temps et sur la pertinence de réaliser un dépistage du saturnisme infantile lié à la présence de plomb. Elles ne permettent pas d’exclure un risque sur la santé en lien avec la pollution des sols, même s’il n’a pas été observé à ce jour d’impact sanitaire dans la population générale. La présence de cette pollution appelle l’adoption de quelques mesures de précaution, en particulier pour certains types de population.

L’Île-de-France est une région marquée par des pollutions environnementales dont certaines sont anciennes. Les plaines d’Achères, de Carrières-sous-Poissy et Triel-sur-Seine (Yvelines) et celles de Méry-sur-Oise et Pierrelaye (Val d’Oise) ont fait l’objet d’épandages d’eaux usées brutes, puis partiellement traitées, à partir de 1890, jusqu’à 2006 pour certains secteurs. Dès le début des années 2000, par précaution, les préfectures des Yvelines et du Val d’Oise ont pris des arrêtés interdisant certaines productions agricoles à visée commerciale dans la zone. L’Agence régionale de santé d’Île-de-France (ARS), la préfecture de région, la préfecture des Yvelines, la préfecture du Val d’Oise et Santé publique France ont coordonné, ces dernières années, leurs travaux autour des anciennes plaines d’épandage d’eaux usées à l’origine d’une pollution au plomb dans les départements des Yvelines et du Val-d’Oise.

L’ARS et le SIAAP se sont engagés à partir de 2007 dans la réalisation d’une étude sanitaire (lien vers étude ARS/SIAAP). L’objet de cette étude était d’identifier si les zones urbanisées de ces territoires, lorsqu’elles comprennent des habitations, des écoles ou des jardins potagers, présentent des concentrations en polluants susceptibles d’avoir un impact sur la santé des populations exposées. Cette étude, dont le large périmètre couvert et sa diversité ont nécessité le déroulement sur plusieurs années, a été finalisée en 2018.

Les résultats de cette étude ont mis en évidence la présence de plomb dans les sols superficiels à des teneurs supérieures aux valeurs-repères en Île-de-France. Ces teneurs restent, pour autant, à des niveaux très inférieurs à ceux rencontrés sur d’anciens sites industriels pollués. L’exposition au plomb peut provoquer une maladie appelée le saturnisme. Les populations les plus à risque, en cas d’exposition à ce polluant, sont les jeunes enfants, les femmes enceintes ainsi que certaines plus spécifiquement exposées du fait de leurs conditions de vie (populations vivant notamment dans des campements sur des terrains en friche).

Santé publique France a évalué, à la demande de l’ARS, la pertinence de réaliser un dépistage du saturnisme infantile sur ces sites d’épandage de boues et d’eaux usées (lien vers Santé publique France). Il en résulte que la survenue d’un effet sanitaire lié à cette exposition au plomb ne peut être complètement écartée, en particulier pour les enfants jusqu’à 6 ans (par l’ingestion de particules de terre via le contact main-bouche). Cependant, les autorités sanitaires n’ont pas détecté de différences dans les plombémies dans la population générale de la zone concernée (système national de surveillance). Les rares cas de saturnisme identifiés concernent des enfants dont le mode de vie (campement sur un terrain en friche des Yvelines) les expose plus spécifiquement, appelant une action sanitaire spécifique.

La situation d’ensemble, tout en étant rassurante d’un point de vue sanitaire, appelle néanmoins certaines précautions pratiques afin de réduire les expositions et d’inciter au dépistage du saturnisme infantile au cas par cas et dans un dialogue avec le médecin traitant (lien vers synthèse et recommandations).

Afin de diffuser les informations relatives au dispositif de vigilance et de prévention à adopter, sont mises en œuvre :

  • des réunions organisées par les préfectures des Yvelines et du Val d’Oise avec les maires des communes concernées ;
  • une sensibilisation des professionnels de santé de ces zones les invitant à identifier les risques d’exposition liée à la contamination des sols par le plomb chez leurs patients les plus sensibles (tels que les enfants et les femmes enceintes) ;
  • une plaquette d’information destinée au grand public rappelant notamment les mesures d’hygiène générale à adopter afin de limiter les expositions au plomb (lien vers synthèse et recommandations ).