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Publié : 23 septembre 2010

Réforme des retraites

Le débat d’avant la grève !

Jeudi 23 septembre 2010, c’est la grève nationale contre la réforme des retraites. Entre 1 et 3 millions de manifestants se sont mobilisés.
Les Causeries du vendredi 17 septembre était d’actualité. Le thème du débat de cette édition était « La réforme de la retraite : pourquoi, comment, pour qui ? ». Le projet de réforme des retraites du gouvernement fut adopté par les députés le 15 septembre.

Manifestation pré-débat !

Avant même, que ne débutent les débats, sur le pont de Meulan, prés du rondpoint situé aux Mureaux, des membres du Collectif de défense retraite des Yvelines, opposé à la réforme, ont distribué plus de 3000 tracts de 17h à 19h. Ils ont lancé des appels à la grève avec des slogans tels que « La retraite par répartition est le système qui résiste le mieux à la crise ! » ou « Les jeunes ne connaîtront pas la retraite que nous connaissons  ! »

Débat

Au foyer municipal de Meulan en Yvelines, le débat fut animé par des acteurs du système : Pierre-Yves Chanu, représentant CGT, Gérard Cornilleau, directeur adjoint de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et François Charpentier, auteur de « La retraite en France et dans le Monde » et l’un des fondateurs de la Tribune. Ces deux derniers encadraient Guy Poirier, le maire de la commune, sur l’estrade. Cependant, le débat contradictoire sur les retraites n’a pas eu lieu. Le représentant du MEDEF n’est pas venu. Cela n’a pas empêché le débat de s’installer.
Tour à tour, ils ont pris la parole. François Charpentier a précisé qu’il n’y avait pas de « solutions pérennes par cette réforme ». Le gouvernement a fait un choix, selon lui de ne pas baisser les pensions ni d’augmenter les cotisations. Il a évoqué la question du travail des séniors, de la croissance et de l’emploi. Gérard Cornilleau est revenu sur la « réforme Fillon » de 2003, qui est suffisante selon lui pour rééquilibrer le système jusqu’en 2060. La réforme actuelle est là pour combler le déficit lié à la crise de 2008, qui va se creuser entre 2010 et 2020. Selon lui, cette réforme « n’a rien à voir avec la démographie et le système des retraites ». Cette politique est liée celle de la réduction des dettes et déficits que le gouvernement mène pour sortir de la crise. Il se positionne en faveur d’une politique à l’américaine basée sur la relance de la croissance et de l’emploi, avant d’aborder la question du déficit. Le départ à 67ans, comme en Allemagne, n’est pas la solution pour la France, explique t-il, puisqu’il n’y a pas le même contexte socio-économique. François Charpentier fut d’accord. Pierre-Yves Chanu a donné la vision de son syndicat. « La CGT ne veut pas cette réforme, mais d’une réforme qui pérennise le système par répartition ! » Il a émis le souhait de voir la création d’un système piloté en fonction de choix sociaux explicites, mais non automatique, en fonction de critères.

L’assemblée a assisté à ce que certains appellent un « débat d’experts ». Ce dernier a survolé quelques thèmes que l’assistance attendait, tels que : la question de l’espérance de vie, de la santé, des inégalités, du maintient du système par répartition et des pensions, par exemple. Les questions, posées aux intervenants, ont permis, toutefois, d’obtenir des réponses.
François Charpentier a trouvé que le débat a bien fait le lien entre l’emploi et la retraite, en ajoutant que « La question des retraites est la plus complexe. C’est la question de la société qu’on veut ! »