Ce samedi 16 novembre 2019, malgré la pluie et le froid, 230 personnes se sont déplacées pour montrer leur opposition à cette déviation ni fait ni à faire.
Selon les organisateurs, 230 personnes ont fait le déplacement au centre ville de Verneuil-sur-Seine pour manifester contre cette rocade d’une autre âge. Pour mémoire, le coût est considérable : entre 24 et 30 millions d’Euros ! Certes, les conditions météo n’ont pas été propices pour attirer plus de monde, mais, à la fin, cette manifestation a été une réussite totale : des revendications claires (non à la déviation... et plus d’écologie). D’ailleurs, plusieurs candidats à la mairie de Verneuil-sur-Seine ont fait le déplacement.
État des lieux du projet
Ensuite, on est où du projet tant rejeté par les habitants depuis des lustres : Au printemps 2019, il y avait eu des travaux archéologiques dans la Plaine de Vernouillet et beaucoup de monde avait pensé que les travaux de la déviation était lancés ; en fait, la zone a été remise en culture et les travaux de construction de la déviation n’ont pas commencés. Alors pourquoi les travaux ne commencent ils pas ?
Eh bien, pour l’instant, le département n’a pas exproprié l’ensemble des propriétaires ni des familles présentes sur la déviation. Le département doit attendre que le Tribunal de grande instance de Versailles fasse des propositions financières puis qu’il exproprie en cas de désaccord. Comme un certain nombre de propriétaires n’acceptent pas la proposition du département, cela va prendre encore un certain temps.
Mais ce qui retarde vraiment le département, c’est le revers qu’il a subi sur le dossier de dérogation pour destruction d’espèces protégées : le bois de Verneuil est un bois très riche au point de vue biodiversité et il abrite de nombreuses espèces protégées. Pour construire la route, il faut obtenir une autorisation du préfet qui s’appuie sur l’avis d’une commission nationale. L’avis de la commission nationale a été défavorable à la demande de dérogation du Département, donc un point négatif pour le projet. Le préfet aurait pu passer outre cet avis et signer l’arrêté permettant de commencer les travaux dans le bois de Verneuil mais il ne l’a pas fait. Par conséquent, de temps précieux pour les défenseurs de la nature.
Au final, selon les organisateurs, « le préfet des Yvelines attend le résultat des élections municipales et c’est pourquoi [ils ont) organisé cette manifestation le 16 novembre 2019. En cas de victoire d’une liste clairement s’opposant à la déviation RD 154, la donne politique aurait changé ! »
Philippe Tautou, le maire actuel de Verneuil-sur-Seine, a porté le projet de déviation de la RD154 depuis son entrée au conseil municipal en 1989. Il est également président de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise et a des bonnes relations avec Pierre Bédier le président du conseil départemental des Yvelines. De plus, pendant toute cette période, tout le monde pensait qu’à l’avenir, il y aurait une augmentation continue de la circulation automobile. Autant dire que depuis 30 ans, il y avait toutes les conditions pour que le projet avance.
Un projet inutile
La situation a totalement changé quant aux besoins de déplacement des habitants de Verneuil et ses environs. Les habitants considèrent maintenant qu’il est plus important de garder nos derniers espaces naturels et agricoles plutôt que de gagner 40 secondes sur un trajet en voiture ; la dernière enquête mobilité en Ile-de-France a montré que la circulation automobile a commencé à diminuer ; la mobilité est en train de changer et on le constate tous les jours ; les décideurs même le préfet, certains élus commencent à douter sérieusement de l’intérêt de cette déviation.
Pour le président de l’Adiv environnement, Bernard Destombes, « il ne faut donc pas croire que c’est plié et qu’on ne peut plus rien faire comme on l’entend quelquefois. C’est maintenant qu’il faut montrer aux candidats aux élections municipales de mars prochain que la population rejette ce projet. Et si la population est contre le projet, le prochain maire sera contre le projet. Et si les maires sont contre le projet, le président du département devra en tenir compte pour sa propre réélection aux élections départementales de 2021. »
Le président de l’Adiv a conclu en exhortant les habitants présents à agir : « C’est notre dernière chance pour arrêter ce projet. Il faut dire autour de vous que vous être contre la déviation ; Il faut que vos amis et voisins en soient aussi convaincus. Les candidats aux élections municipales en tiendront compte. Nous allons continuer à faire des actions jusqu’au printemps prochain mais ne pourrons pas avancer sans vous. »
Après le premier tour des élections de mars, on verra si son pronostique se concrétise, après cela sera trop tard pour les opposants à la déviation de la RD 154.
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