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Publié : 6 octobre 2020

Rénovation urbaine

Jean-Louis Borloo a inauguré la Maison du projet de rénovation urbaine à Chanteloup-les-Vignes

Le ministre d’État Jean-Louis Borloo mérite cet hommage car il a fait le job. Nommer un équipement public à son nom démontre que le « père » de la rénovation urbaine a marqué son temps. Cependant, nous souviendrons-nous de lui, après le macronisme ?

Juste après une bourrasque, le soleil est apparu pour briller afin d’accueillir le « père » de la rénovation urbaine. C’était le temps de la perfusion d’argent public afin de rénover les grands ensembles en France après quarante ans d’échecs. M. Borloo et les siens avaient eu l’idée, nous dit-on à Chanteloup-les-Vignes : le pauvre maire de l’époque n’avait même pas l’argent pour acheter des ampoules électriques pour sa mairie !

Une salle rénovée mais trop petite

Quelle trajectoire ! Le 1er octobre 2020 à 17 h, toute la crème de la crème de la rénovation urbaine et du bétonnage à la papa étaient présente pour inaugurer, en lui donnant une nouvelle dénomination, le rez-de-chaussée d’un bâtiment qui avait été rénové, grâce à la politique de M. Borloo. En effet, d’un coup de baguette magique, le centre de documentation, qui sert aussi de salles de réunion pour les usagers de la ville, est devenu la Maison du projet de rénovation urbaine. La ville, le département et la région Île-de-France ont participé au financement de la «  Maison Borloo, père de la rénovation urbaine.  »

Après la visite d’usage, guidée par Catherine Arenou, maire et vice-présidente de la Communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise, conseillère départementale, les hôtes se sont réunis dans une salle trop petite pour le grand nombre de visiteurs et d’invités. Chacun risquait de devenir «  un cas contact  » de ce fichu virus qui nous pourrit la vie ! Outre Jean-Louis Borloo, Catherine Arenou a accueilli Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, Pierre Bédier, président du Conseil départemental des Yvelines, Raphaël Cognet, président de la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPS&O), maire de Mantes-la-Jolie.

Étaient également présents Pierre Cardo, ancien maire de Chanteloup-les-Vignes, Jean Veil, fils de Simone Veil, Mounir Satouri, député européen et conseiller régional EE-LV, Raphaël Sodini, préfet délégué à l’égalité des chances et plusieurs acteurs associatifs locaux.
Marquer son temps

Catherine Arenou a manié l’éloge jusqu’à l’épuisement car sa commune est devenue « plus belle en se métamorphosant  » grâce aux investissements et aux financements venant de toutes les collectivités locales et de l’État. Pour elle, il fallait marcher avec détermination pour contrer « la bureaucratie  » ; la rénovation urbaine a été théorisée à Chanteloup, suite à la pratique locale. En raison de la volonté politique et « le grand dessein  » de Borloo tout a été possible ! Au contraire, depuis l’arrivée du macronisme, «  les territoires portent une vision en lieu et place de l’État ! » Qui assumera le coût ? « Comment combattre la pauvreté qui s’accroît par la double crise économique et sanitaire ? » , a questionné Raphaël Cognet au nom de GPS&O.

Cette interrogation était pertinente car le plan Borloo n’a pas résolu le problème de fond. La population de ces quartiers continue à pâtir, malgré les investissements massifs. C’est un puits sans fin car la question sociale ne peut pas se résoudre à coups de millions d’euros. Il faut investir dans l’éducation, la formation et, peut-être, revoir le sacro-saint dogme libéral de l’économie. Une dose de réglementation peut être une des réponses à cette équation insoluble pour le moment. D’ailleurs, Jean-Louis Borloo a une fibre sociale ; il s’est battu pour créer des emplois dans sa ville de Valenciennes.

Quelle sera la suite après la macronie ?

La politique de rénovation est dans l’impasse : Valérie Pécresse a affirmé qu’il reste 40 millions d’euros non dépensés de côté de la région car l’État n’avance pas ses millions. Pierre Bédier, du côté du département des Yvelines, a corroboré : « L’ANRU c’était une bonne idée qui ne marche plus parce que personne ne porte cette affaire politiquement. » Question affaires, il a raison !

Plus poétique, Mme Pécresse a utilisé une métaphore : « On a secoué le cocotier, mais les fruits ne sont pas encore tombés ». Pire, le président Macron n’a pas donné suite à un deuxième plan de rénovation urbaine proposé par Jean-Louis Borloo, expliquant que l’échec était visible au quotidien dans les quartiers défavorisés. Humilié, M. Borloo est parti voir ailleurs mais la République le ramène sur la scène médiatique. C’était 24 heures avant la venue de M. Macron aux Mureaux pour parler des banlieues exemplaires et de « l’islamisme politique  » !

Jean-Louis Borloo est allé à Chanteloup défendre son bilan car la République avait été « sauvée  » par le lancement, en 2003, du premier plan Borloo. Tout avait été mobilisé pour la rénovation urbaine. En 2020, on est, selon lui, dans «  la stupidité politique » car l’on s’attarde sur l’outil, le thermomètre. La question est de savoir si « nous tous étions prêts à faire nation ». S’il y avait en France plus de femmes et d’hommes tels que Mme Arenou, Mme Pécresse et M. Bédier, on arriverait sans aucun problème. Remarquons, toutefois, que la droite classique n’est plus au pouvoir depuis 2012 ! Jean-Louis Borloo, sera-t-il candidat en 2022 ?