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Publié : 8 décembre 2020

Religion&Covid

Comment nos paroisses continuent-elles à vivre durant la crise sanitaire ?

La Covid-19 a lourdement contraint les catholiques à réorganiser leurs célébrations ainsi que leur vie communautaire. Le Journal des deux rives a rencontré le Père Amaury du Fayet de la Tour, curé de la paroisse de Verneuil-Vernouillet, ainsi que le Père Éric Duverdier, curé du groupement paroissial Triel-Meulan, afin d’évoquer les deux confinements vécus par ces deux paroisses.

Les catholiques font partie des grands perdants de cette crise sanitaire. Ils ont été touchés de plein fouet par les mesures restrictives annoncées par le gouvernement, une première fois fin mars et une deuxième fois fin octobre. Plus de messes, plus de regroupements de fidèles. Des célébrations d’obsèques, de mariage limitées ! Alors, comment les prêtres et les curés ont-ils fait pour permettre, malgré tout, une continuité de leurs actions religieuses et communautaires ?

Une communauté très soudée

Le Père Amaury, en charge de la paroisse Verneuil-Vernouillet, a insisté sur la solidité de sa paroisse, déjà très développée et solidaire. Un ensemble de dispositifs a été mis en place pour, dans un premier temps, permettre aux personnes en ayant le plus besoin de pouvoir communier et se recueillir. Les équipes paroissiales continuaient à rendre visite aux malades et aux personnes en éprouvant le besoin. Ces dispositifs permettaient également aux fidèles souhaitant recevoir la communion de pouvoir continuer à le faire. Le curé de Verneuil nous a expliqué que le téléphone a, néanmoins, joué un rôle essentiel durant cette période : « J’étais au téléphone tous les jours avec certains paroissiens qui éprouvaient le besoin de parler et de se confier, notamment pour les personnes seules  ». Le Père Éric note, pour sa grande communauté catholique, ce même lien d’entraide et de solidarité qui a pu exister, de manière encore plus forte que d’habitude, durant le confinement. Certaines équipes actives comme le MCR (Mouvement Chrétiens des Retraités) à Triel et à Meulan qui a, notamment, joué un rôle important de relai auprès des personnes âgées confinées chez elles avec les équipes paroissiales, comme nous l’a expliqué le curé, arrivé il y a un an à la paroisse de Triel.

Une communication religieuse axée logiquement sur les réseaux sociaux et Internet

Durant plus de trois mois et demi de confinement, en additionnant celui d’avril à mai et celui de fin octobre à début décembre, les paroisses ont dû réorganiser la poursuite de leurs missions spirituelles. Même si le Père Éric Duverdier note une plus grande sobriété des prêtres sur les réseaux sociaux durant le second confinement, souhaitée par l’évêque des Yvelines monseigneur Éric Aumônier, l’essentiel de la communication ainsi que la continuité des activités paroissiales se sont déroulés en ligne. Pour le Père Éric, «  le plus difficile a été le temps qu’il a fallu pour certaines personnes à nous rejoindre sur les réseaux sociaux. La communication s’est en grande partie réalisée par mail, sur Internet et via les réseaux sociaux  ». Ne pouvant pas vivre en communauté, il a fallu, pour les curés, axer leur communication sur ces outils. Le Père Amaury du Fayet de la Tour a également réalisé une partie de sa communication à travers des vidéos postées sur la page Facebook ainsi que d’une lettre paroissiale diffusée chaque week-end sur le site Internet et Facebook pour permettre aux paroissiens de vivre pleinement leur dimanche consacrée au seigneur. Les fidèles catholiques pouvaient retrouver, dans cette lettre, des idées de chants ainsi qu’une liturgie dominicale de la Parole de Dieu. La catéchèse de la paroisse de Triel proposait également aux familles des supports permettant de vivre de véritables temps de prières chez eux. Le Père Éric a insisté sur le fait qu’il a eu la volonté de maintenir le maximum d’activités ayant lieu en temps normal dans l’agenda des gens : «  J’ai pris comme option d’essayer de garder le maximum de choses qui auraient du être présentes dans l’agenda des gens, comme le passage à l’Église le dimanche, le temps du caté le mercredi matin, les différentes réunions sur Zoom aux dates et lieux habituels ». Pour lui, il était nécessaire et vital de garder les différents évènements de la vie religieuse dans la tête des gens pour que les fidèles restent en lien avec la communauté paroissiale.

Les paroissiens, par ailleurs étaient encouragés à venir, ne serait-ce qu’un bref instant se recueillir à l’Église, tout en veillant à ne pas être trop nombreux pour ne pas former une assemblée. Les temps d’adoration ont pu continuer dans chaque église notamment à Triel et à Verneuil, où le saint sacrement comportant le corps du Christ était exposé le mardi après-midi, le mercredi matin ainsi que le dimanche à l’église saint Martin de Verneuil et le samedi et le dimanche de 13 h à 17 h à Triel pour permettre aux fidèles de se recueillir en silence. Autrement, tous les jours pendant le second confinement, le Père Éric allait chez les sœurs vietnamiennes de Vaux-sur-Seine pour enregistrer les lectures du jour et l’homélie avant de mettre tout cela en ligne sur la page Facebook de la paroisse alors que, pendant la première période de confinement, il présentait la messe en ligne et en direct depuis l’église de Triel. Le curé de Verneuil a préféré ne diffuser aucune messe en direct, estimant que cela ne pouvait remplacer une véritable célébration au sein d’une église et qu’il préférait donner des supports aux familles plutôt que de mettre en place des messes virtuelles qui n’ont, pour lui, rien à voir avec l’esprit de la messe qui doit se vivre en communauté et partagée avec l’ensemble des paroissiens.

Des activités pour les plus jeunes

Pour continuer d’entretenir le lien avec la jeunesse, un nombre important d’activités, de réunions a été maintenu. Pour Verneuil-Vernouillet, le Père Amaury a mis en place des petits jeux, des activités pour les plus jeunes en rapport avec la religion. Toutes les semaines, le Père Amaury partageait également, durant quelques minutes, une partie de la vie d’un saint par vidéo, sur la chaine YouTube de la paroisse. Autrement, les réunions d’aumônerie et de catéchisme ont pu continuer en visioconférence grâce à l’implication des équipes de catéchèse. Pour la paroisse de Triel, c’est le Père Éric qui a fait, lui-même, les séances de catéchisme et d’aumônerie pour les jeunes. Tous les mercredis matins, ils étaient invités à se connecter, à leurs horaires habituels, pour retrouver le curé de Triel qui leur faisait une lecture de la parole du jour. Cela a permis une continuité spirituelle pour ces jeunes enfants et ados. Pour la paroisse de Verneuil-Vernouillet, un « blog caté » a été mis en ligne pour les jeunes catéchistes vernoliens et vernolitains.

Le Père Éric a dressé un bilan positif des différentes activités paroissiales mises en place, en s’estimant satisfait de la bonne réactivité des gens qui ont joué le jeu et y ont été présents. Un constat similaire est fait à Verneuil où le Père Amaury s’est notamment réjoui de voir, en mai lors du déconfinement, le retour de la quasi-totalité de sa communauté paroissienne. Il espère la même chose pour le retour des messes dans les prochaines semaines.

En attendant, avec la reprise autorisée des messes depuis quelques jours, les paroisses doivent se réorganiser pour un accueil limité des fidèles. D’après les dernières informations provenant du gouvernement, deux sièges libres devront être laissés libres entre les places des fidèles.