Les Français sont des râleurs ; le président de la République le sait ! Dans le cas du changement de la collecte des déchets intervenu le 1er janvier dans la Communauté urbaine Grand Paris Seine&Oise, tout le monde s’accorde à dire que l’on a manqué de concertation et d’information préalables. Trois pétitions, dont les origines sont disparates, font ressortir l’absence de réflexion avant de réformer un service, par définition, de proximité : le service de collecte, de tri et de gestion de déchets.
Dès les premiers jours du changement des horaires et des modalités de la collecte des déchets, tout le monde a réagi sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux. C’était la grande pagaille qui a provoqué des réactions hostiles des élus et de la population.
Rapidement, des acteurs locaux (politiques, associatifs et commerçants) se sont mis à échanger sur l’idée de lancer une pétition, voire plusieurs, sans qu’il y ait une convergence, ni un front commun. Ainsi, Denis Faist, conseiller municipal d’Andrésy, s’est rapidement mis à cogiter pour lancer la première pétition contre la méthode de GPS&O. Ensuite, Pierre-François Degand, élu villennois et par ailleurs suppléant de la députée des Yvelines Natalia Pouzyreff (LREM), a mis sur la plateforme Change.org sa pétition avec un accent villennois. En troisième place, la gauche « Confluence » s’est mise à travailler avec une pétition plus centrée sur la gouvernance de la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Ois, en mettant en exergue des propositions claires et cohérentes. Le seul point commun entre les pétitions de M. Faist, de M. Degand et de la Gauche Confluence est qu’elles sont, toutes les trois, hébergées par la plateforme Internet Change.org.
Leur origines et leur portée ont rapidement montré que le manque d’unité ou de convergence a atténué l’efficacité de ces pétitions. La première n’a récolté que 257 pétitionnaires pour « exiger un moratoire sur la collecte des déchets de la CU GPSeO » ; et ces premiers pétitionnaires demandaient :
• Un moratoire d’un an de la mise en œuvre de ces modifications ;
• La mise en œuvre d’un accompagnement municipal et intercommunal auprès des Andrésiens durant ce moratoire ;
• La mise en œuvre préalable d’une harmonisation de la TEOM.
Toujours tourné vers la commune d’origine de la pétition, M. Degand a expliqué que « Le nouveau calendrier vient de rentrer en vigueur sans concertation, nos besoins ne sont pas pris en compte au risque de voir des décharges sauvages souiller à nouveau le sol de notre département. Parce que nous sommes attachés à la qualité de notre environnement, parce que nous sommes pour une concertation entre les besoins des Villennois et les services qui leur sont rendus, nous vous proposons de signer et faire signer cette pétition. »
Seulement 53 personnes ont signé la pétition (objectif affiché le 28 janvier : 100 !), proposée par la liste « Avenir Villennes » qui cherche à se relancer dans la concurrence municipale en attendant la décision de justice sur le scrutin contesté par M. Degand et son équipe. Cette pétition est également adressée à GPS&O pour demander « une suspension de la réforme de la collecte des ordures ; [et] propose une remise à plat de la collecte des déchets verts pour Villennes et un accompagnement municipal en concertation avec les Villennois. » Optimiste !
En troisième lieu, la pétition plus militante, voire plus politique, a été conçue par la Gauche Confluence, une myriade d’associations et d’habitants qui cherchent à renverser la gouvernance de la communauté urbaine GPS&O.
« NON à la nouvelle politique de gestion des déchets par GPS&O » illustre le sens de cette troisième pétition qui a su ratisser large et a mobilisé 553 pétitionnaires. Certes, ce sont des aguerris de la contestation. La pétition a aussi des arguments et des principes à faire valoir : « Ce n’est pas en réduisant les poubelles que nous réduirons les déchets mais en réduisant les déchets que nous réduirons les poubelles ! » Les signataires de cette pétition demandent :
Que GPS&O revienne sur ces dispositions afin d’améliorer dans nos communes le tri sélectif des déchets, et a minima rétablisse la fréquence de collecte 2020 ;
— Que GPS&O améliore sa politique « déchets » par plus de recyclage, ou de réemploi, et réalise des investissements dans une flotte de camions de collecte à énergie propre ;
— Que les dysfonctionnements de GPS&O soient l’objet d’un débat de façon à rétablir le lien entre la gouvernance de GPS&O et les citoyens.
C’est une prise de position ferme envers GPS&O des élus de la droite qui affirment publiquement ne pas cautionner la décision de la communauté urbaine.
En somme, les trois pétitions, qui ont le mérite d’exister, démontrent la vivacité de la vie publique à l’est de la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise. En revanche, ces pétitionnaires et leurs organisateurs ont manqué d’efficacité pour mobiliser davantage du monde car 863 signataires ne représentant pas grand monde aux yeux des vice-présidents et des gestionnaires de l’intercommunalité en charge de la gestion des déchets.
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