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Publié : 3 février 2021

Covid 19

Premier bilan du dispositif francilien Covid Stop Ensemble

Ce mercredi 3 février 2021, l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France, par communiqué, a fait un retour global sur les premiers mois du dispositif francilien "Covid Stop Ensemble".
Voici l’intégralité de ce bilan tel qu’il a été transmis par l’ARS d’Île-de-France.

Covid Stop Ensemble : retours sur les premiers mois du dispositif francilien

L’ARS Ile-de-France a lancé en septembre 2020 le dispositif « Covid STOP Ensemble ». Il vise à mettre en place des actions de prévention face à la Covid-19 au plus près des habitants. Retour sur les premiers mois d’application avec les témoignages de représentants des structures participantes.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, l’Ile-de-France est particulièrement touchée par la circulation du virus, notamment dans certains territoires et chez certains publics fragilisés, renforçant ainsi les inégalités déjà fortement marquées dans la région.

Pour lutter contre la propagation du virus, l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, les associations et collectivités partenaires se sont mobilisées autour d’une démarche de promotion de la santé : le programme régional « Covid Stop ensemble » lancé dès le mois de septembre 2020.

A travers ce programme, des messages de prévention sur les gestes barrières, le port du masque, le dépistage sont renforcés auprès des habitants les plus exposés au virus.

Covid STOP Ensemble : miser sur des actions concrètes au plus près du terrain

Covid STOP Ensemble a, de manière éloquente, permis la mobilisation d’équipes mobiles pour intervenir sur certains points d’espaces publics, celle d’équipes de prévention pratiquant l’aller-vers, ainsi que des actions innovantes sur le plan numérique pour sensibiliser et renforcer l’information et l’adhésion des populations aux messages de prévention en direction des territoires et publics prioritaires.
Les chiffres essentiels du dispositif (septembre – décembre 2020) :

· 44 926 personnes rencontrées

· 1 560 interventions réalisées

· 38 000 masques chirurgicaux distribués

· 10 000 flyers attribués

· 28 sessions de formation réalisées par le CODES 93

· 35 partenaires engagés

· 589 professionnels et bénévoles formés

· 11 infolettres diffusées à plus de 600 partenaires

Le retour d’expérience des acteurs associatifs mobilisés dans le dispositif

« Depuis 2005, l’association Ensemble Pour Le Développement Humain œuvre dans les domaines de l’éducation, de la santé et du social sur le territoire de Villiers-le-Bel et des villes limitrophes avec une équipe polyglotte et multiculturelle de formateurs expérimentés.

Nous sommes intervenus dans de nombreux "hotspots" (foyers de jeunes travailleurs, hôtels sociaux, gares, QPV, marchés, universités...) en cherchant par tous les moyens à nouer le dialogue afin de sensibiliser les populations aux gestes barrières.

Les actions de porte à porte menées dans les villes de Persan et d’Argenteuil ont été de francs succès. Outre l’efficacité des messages transmis, nous avons pu relever les nombreuses précarités qui frappent les populations des Quartiers prioritaires de la ville (hygiène, santé, économie, éducation, isolement). C’est la prise en charge élargie de ces problématiques qui peut permettre, en améliorant le quotidien des habitants, une responsabilisation accrue de chacun dans la lutte contre la propagation du coronavirus. »

Naghmana Kayani, directrice d’Ensemble pour le développement humain (95)

«  Migrations Santé contribue à la promotion de la santé des migrants, des réfugiés et de leur famille et à l’accès aux soins et aux droits pour une meilleure intégration. L’association intervient au sein des foyers de travailleurs migrants et résidences sociales, les hébergement d’urgence des demandeurs d’asile, les squats…

Les actions de distribution de masques et de prévention sur les gestes barrières réalisées dans les structures d’hébergement ont eu un impact fort. Elles ont permis d’une part de répondre aux besoins de masques et d’information de ce public précaire, et d’autre part de poursuivre nos missions dans une période de confinement durant laquelle il était difficile de toucher les personnes en situation de précarité dans les lieux publics.

Néanmoins ces interventions nous paraissaient bien insuffisantes par rapport aux besoins essentiels des personnes en accueil de jour, dont la précarité s’est accrue durant cette crise sanitaire. Nous avons alors proposé des temps d’écoute, d’échanges plus importants, en effectuant des orientations quand cela était possible.

Lors du confinement, nous avons également renforcé les visites à domicile des personnes âgées immigrées malades ou en mobilité réduite pour rompre l’isolement, veiller à l’observance des traitements et s’assurer du bon fonctionnement de la chaîne d’entraide des voisins …

L’aller-vers et le porte à porte restent les seuls moyens pour rappeler les gestes barrières de prévention de la Covid-19, éviter le renoncement aux soins et déconstruire les fausses idées »

Meryem Salwate, coordinatrice des actions de terrain de Migrations Santé France (93)

Covid-19 : une crise sanitaire qui invite à réinterroger les modes d’intervention de l’action publique ?

Pour Luc Ginot, directeur de la santé publique de l’ARS Île-de-France, ce programme a aussi été une occasion de proposer de nouveaux modes d’intervention sur le territoire.

« Le plan de prévention du COVID, ça a l’air très simple, mais c’est le cœur de la santé publique : une coalition très concrète entre des militants, des acteurs de quartiers, des associations, des collectivités, des professionnels de santé, où l’Agence impulse et joue son rôle de catalyseur. Je crois que nous partageons une méthode assez claire : pour lutter contre cette épidémie, terriblement inégalitaire, qui frappe d’abord les franciliens les plus fragiles et les moins favorisés, il faut inventer ou ré-inventer des façons d’agir dans les quartiers, les espaces publics, les réseaux sociaux, qui tiennent compte des conditions de vie de chacun : de son travail, de son logement, de ses contraintes sociales ou familiales. Et ces façons d’agir, que nous définissons en commun, devraient partir d’abord des expériences et savoir-faire de tous les acteurs, et notamment des habitants eux-mêmes. »