Pour ses 10 ans, l’Observatoire Régional de l’Agriculture Biologique (ORAB) animé par le GAB IdF peut se prévaloir d’un bilan positif ! Avec près de 6000 hectares supplémentaires et plus d’une centaine de nouvelles fermes installées ou converties en 2020, la région Ile de France totalise 546 fermes bio qui représentent près de 30.000 hectares engagés en AB dans tous les types de productions..
« A mon âge, j’aurai pu continuer en conventionnel, mais on allait dans le mur », explique Bruno, 52 ans, marié et père de 3 enfants à la tête d’une ferme céréalière de 163 hectares achetées par son grand-père. Il a fait le choix du passage en bio pour transmettre un outil viable à ses enfants. Sa ferme est l’une des 69 fermes conventionnelles converties, sur les 102 nouvelles exploitations recensées par l’ORAB au 31 décembre dernier, en Île-de-France .
Si elle reste un challenge et est souvent rapportée comme un changement de métier, la conversion vers l’agriculture biologique ne fait plus peur. « Je tire mon chapeau à ceux qui se sont lancés il y a 20 ans. Aujourd’hui, j’arrive dans une filière en place », poursuit Bruno. La conversion vers l’AB apparaît comme une solution pour aller vers de nouveaux débouchés, un moyen de valoriser davantage sa production, de moins dépendre des fluctuations du marché, d’être parfois plus en accord avec ses valeurs, et enfin de répondre à une demande croissante des consommateurs à la fois pour des produits de qualité, mais aussi, et c’est l’un des effets de la crise sanitaire, d’une production de proximité. En somme, l’agriculture bio renforce les liens économiques entre acteurs locaux consolidant ce concept d’économie circulaire.
Les engagements 2020 supplantent la dynamique des deux dernières années tant en nombre de fermes, qu’en surfaces. Avec près de 6000 hectares nouveaux, la Région Île-de-France atteint les 29 770 ha cultivés en AB au 31 décembre 2020. La surface moyenne engagée est de 54,7 ha par ferme en 2020, légèrement supérieure à 2019. Contrairement à ce que certains écologistes avaient dénoncé lors de l’arrivée au pouvoir régional de Mme Pécresse, la filière bio se porte bien et cela continuera, Covid oblige.
Ces nouvelles fermes sont réparties sur toute la région : 49 en Seine-et-Marne, 27 dans les Yvelines, 16 dans l’Essonne, 7 dans la Petite Couronne et 3 dans le Val‑d’Oise. Tous les types de productions sont représentés avec une majorité d’exploitations en grandes cultures (54), 14 en maraîchage, 6 en apiculture, 6 en élevage, 6 en arboriculture, 5 en PPAM (Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales) et 3 en viticulture. Plusieurs exploitations ont un profil d’exploitation mixte (biologique et conventionnel), ce qui représente un potentiel de terres à convertir dans les années à venir.
Sur 102 nouvelles exploitations, 59 (58%) se situent sur des Aires d’Alimentation de Captage d’eau potable. L’absence d’engrais chimique de synthèse fait de l’Agriculture biologique un bon allié des gestionnaires de l’eau. L’Agence de l’Eau Seine Normandie et Suez soutiennent le GAB spécifiquement pour le développement de l’AB dans ces zones.
Animé par le GAB IdF, grâce au soutien du Conseil Régional d’Ile de France, l’ORAB produit chaque année un état des lieux de la production et des filières bio francilienne. En février, sont publiés les chiffres de la production bio d’Île-de-France au terme de l’année écoulée ; en juin, l’Observatoire de l’amont et en septembre celui de l’aval de la filière.
En 10 ans, la région est passée de :
152 à 546 fermes bio
7000 à près de 30.000 hectares.
1,2% de la SAU (Surface Agricole Utile) en 2010 à 5,2% en 2020
En 2010, l’agriculture biologique représentait 2,7% des exploitations agricoles, 11,4% des fermes en 2020. Avec ces chiffres, l’Observatoire régional de l’Agriculture biologique en Île-de-France peut fêter ses 10 ans avec une certaine satisfaction.
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