L’association basée à Chanteloup-les-Vignes célèbrera cet été ses 30 ans. Une école de cirque qui s’adresse à tout public, en particulier vers les jeunes de quartiers. Elle œuvre pour initier les jeunes aux pratiques culturelles, artistiques et théâtrales, en les préparant à toutes les disciplines du cirque.
Installée depuis 1993 à Chanteloup, la Compagnie des Contraires existe et résiste malgré la pandémie actuelle et les nombreux obstacles auxquels elle a dû faire face. Fondée en 1991 par Neusa Thomasi, brésilienne d’origine, française d’adoption, la compagnie s’est désormais largement intégrée dans le paysage humain. Elle a réussie a poser de solides bases culturelles pour la ville de Chanteloup-les-Vignes. Au départ, en 1993, la compagnie arrive dans la ville pour y jouer la pièce de théâtre Dis-moi des mots d’amour. A présent, elle est un vivier d’activités et d’évènements aussi riche que varié pour les chantelouvais, notamment auprès de ceux issus de la cité voisine à leur chapiteau, la cité de la Noé, ainsi que pour les villes avoisinantes.
Une école de cirque sociale pour tous
Des ateliers de découverte et d’initiation aux arts du cirque ont lieu pendant toute l’année. Les cours réguliers se déroulent le mercredi et le samedi pour les plus jeunes. Les plus expérimentés, ont quant à eux des cours de perfectionnement qui leurs sont proposés. Par ailleurs, Neusa et sa troupe développent des cours de cirque et handicap, toujours dans une optique d’intégration sociale par l’art, pour tous sans exception. Le dimanche, les activités continuent. Cirque en famille, jardin thérapeutique, animations de proximité… l’expression artistique bouillonne sous le chapiteau Le Repaire des Contraires.
Un engagement social pour l’inclusion des publics les plus fragiles qui tient particulièrement au cœur de sa fondatrice et directrice Neusa Thomasi. « Lorsque j’étais âgée de 18 ans, pendant mes études universitaires, j’ai travaillé dans les écoles nocturnes au Brésil pour aider à l’alphabétisation des adultes vivant en périphérie des villes, en marge de la société. C’est de là que vient mon combat contre la souffrance, la maltraitance infantile ainsi que les discriminations de toutes sortes » explique cette dernière. Effectivement, dans les années 1990, la ville de Chanteloup-les-Vignes n’était pas vraiment préoccupée par ce sujet. Mourad Mirsad, médiateur faisant le lien entre les jeunes de quartiers et l’association l’affirme. « En 1993, à Chanteloup-les-Vignes il n’y avait rien de mis en place au niveau culturel. C’est la compagnie qui a semé les premières graines ».
Plus les années passent, plus la Compagnie des Contraires s’installe et se fait une réputation au sein de la ville et à plus grande échelle au sein du département. Elle est aujourd’hui reconnue dans toute la région Île-de-France. Elle se fait connaître pour ses projets artistiques innovants ainsi que pour ses actions de prévention par l’art. Une équipe d’artistes qui est dirigée par Julio do Nascimento. Un éveil culturel progressif réalisé au fil du temps et qui permet à l’association de compter en 2021, 87 élèves et plus de 355 adhérents. Au total, ce sont plus de 5 000 personnes qui sont en lien avec l’association culturelle aujourd’hui.
Une compagnie qui a toujours su rebondir et s’adapter
En plus des cours hebdomadaires, Neusa Thomasi avec ses employés et partenaires proposent différents évènements. Depuis, 2008, la troupe se déplace dans les écoles d’Île-de-France pour du théâtre de prévention sur le thème de la santé. Le but étant de sensibiliser les jeunes sur différentes thématiques comme les addictions, le harcèlement, l’hygiène ou encore l’hyper-sexualité entre autre. Des projets subventionnés par l’ARS et en partenariat avec l’Association Addictions France et la mission interministérielle MILDECA.
Le 2 novembre 2019, un terrible évènement va bouleverser la Compagnie des Contraires. Leur chapiteau en bois, appelé « L’Arche », infrastructure municipale érigée en 2008, va être victime d’un incendie criminel perpétré par des jeunes lors de violences urbaines à Chanteloup-les-Vignes. Un acte perçu et vécu comme un « attentat à la culture » comme le décrit sa directrice, Neusa Thomasi. Des années d’investissements qui partent en fumée. Luana Tessier, office manager au sein de la compagnie explique : « Il a vite fallu se remobiliser et faire en sorte que la compagnie se relève. Nous nous sommes relevés seuls ». La région Île-de-France se mobilise alors pour financer le nouveau chapiteau inauguré mi-mars 2020, juste avant le confinement. L’association des Contraires n’a jamais baissé les bras et s’est toujours relevée malgré le doute et l’incertitude. Résistance, révolution, renaissance ne sont par leurs maîtres-mots pour rien.
Pendant la période du premier confinement, les artistes se sont eux aussi adaptés. Ne pouvant plus accueillir leurs élèves au sein de leur chapiteau en raison des restrictions gouvernementales, ce sont eux qui sont allés à la rencontre de la population de Chanteloup confinée. Des spectacles de rue ont eu lieu, sous le regard depuis leurs fenêtres des chantelouvais ravis par cette initiative.
Une « grande fête » pour les 30 ans à partir de juillet
Tout au long de l’été, la Compagnie des Contraires a prévu de marquer le coup pour célébrer leur 30ème anniversaire. Des parades auront lieu dans la ville à partir de début juillet à l’occasion de la cinquième édition du festival « Sillon d’Art » du 2 au 11 juillet. 12 compagnies de cirque de toute la France seront conviées à cette grande fête, pour notamment y présenter un spectacle propre à chaque compagnie.
Un film retraçant l’histoire de la compagnie est également en cours de finalisation. Réalisé par Léa Rinaldi, Le Repaire des Contraires, du même nom que le chapiteau aura pour but de revenir sur l’action culturelle et sociale menée par Neusa Thomasi auprès de la population de Chanteloup depuis désormais 28 ans.
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