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Hommage à un Muriautin

Jean-Pierre Mocky, actuellement en tournage, et Patrice Dard, fils du papa de San Antonio, qui a repris l’écriture des aventures de ce commissaire de police un peu spéciale, furent invités ce soir pour évoquer la mémoire de Frédéric Dard, entourés de François Garay, le maire, et Marianne Cantau, première Maire-adjointe.
Frédéric Dard fut l’un des plus illustres habitants de la commune des Mureaux. Patrice Dard a indiqué que sa famille s’est installée aux Mureaux en 1949, date de naissance des aventures du Commissaire San Antonio. Eh oui, San Antonio est né muriautin. Le cinéma des Mureaux fut décoré d’affiches, de dessins, de coupures de presse parlant de Frédéric Dard ou de San Antonio.
Et comme l’a dit Monsieur le Maire durant cette soirée hommage : « Nous sommes tous des provocateurs aux Mureaux », à l’image de Frédéric Dard.

Dard par Mocky

« J’ai connu Frédéric lorsqu’il était chez vous (en parlant des Mureaux) » a déclaré Jean Pierre Mocky pour commencer à parler de Frédéric Dard. Puis, il a continué en parlant de leur collaboration cinématographique. Le film de ce soir, qui date de 1992, est l’adaptation du roman éponyme de Frédéric Dard « Le mari de Léon ». C’est une histoire d’amour non homosexuel entre deux hommes : un artiste à succès et son secrétaire. Mocky appelle cela « une homosexualité intellectuelle » : entre la dévotion et la fascination. « C’est une espèce de chose indéfinissable ! Et c’est ce qu’on essaye de traduire dans ce film ». Le livre de Dard était une sorte de biographie de la vie de Robert Hossein, autre grand ami de Frédéric Dard, à la sauce de ce dernier. D’ailleurs, Mocky présente ce film, avant projection, comme « du pur Dard ! » et « du pur Mocky ! » pour Patrice Dard.
Il se met à évoquer cette communion qui existait entre lui et Frédéric Dard lorsqu’ils écrivaient des dialogues.
C’était la deuxième fois que Jean-Pierre Mocky et Frédéric Dard travaillaient ensemble sur l’adaptation de l’un de ces livres. Le premier était « Y a-t-il un français dans la salle » qui a eu un grand succès. Le film de ce soir a eu moins de chance malgré une projection au festival de Cannes. Le résultat, que le public a adoré ce soir, a ému Frédéric Dard à sa sortie. C’est un film culte, selon les critères de Mocky : « Les films cultes sont des films, qui n’ont pas fait de spectateurs ! » « C’était un homme de cinéma », dit Jean-Pierre Mocky en parlant de Dard. Etant romancier, il explique que Frédéric Dard a commencé par écrire des dialogues. Puis, certains ont voulu adapter « San Antonio » sur grand écran. Le plus dur était de trouver un acteur capable être le « commissaire San Antonio ». « Pour Bérurier, c’était facile ! Mais pour San Antonio ! C’était comme-ci nous avions un acteur pour jouer Watson et personne pour jouer Sherlock Holmes ». Des quatre adaptations cinématographiques, aucune n’est vraiment une réussite. La question de l’acteur pour jouer un personnage de Dard est l’un des problèmes de « Le mari de Léon ». « Frédéric dépeignait les êtres humains très efficacement ». Jean-Pierre Mocky a du jouer le rôle principal car beaucoup d’acteurs ont eu un peu peur de le jouer. Il y a beaucoup d’émotion dans les personnages de ce romain. « Les personnages de Dard ne sont pas très loin de ceux de Victor Hugo », déclara t-il.

Dard par Dard

Depuis la mort de Frédéric Dard, il y a maintenant 10 ans, les aventures de « San Antonio » se poursuivent sous la plume de Patrice Dard, son propre fils. Ce dernier a déjà écrit une vingtaine de romans mettant en scène le personnage créé par son père. La famille Dard est arrivée aux Mureaux en 1949. Patrice Dard avait alors 5 ans. Il a grandi ici. « Mon père était très solitaire dans son travail. » Cela ne l’empêchait pas de réaliser de belle collaboration avec Jean-Pierre Mocky ou Robert Hossein. Frédéric Dard n’était pas seulement un romancier. Il fut dialoguiste, scénariste et réalisateur de génie.

Parmi le public, venu très nombreux pour cette soirée hommage, il y avait des Muriautins, qui étaient amis d’enfance de Patrice Dard, avec lesquelles, il a évoqué des souvenirs, et les membres de l’Association « Les Amis de San-Antonio ». Ces derniers sont venus voir le film, prendre des photos et filmer les interventions de Jean-Pierre Mocky et Patrice Dard. Ce dernier leur a signé des dédicaces avec une gentillesse incroyable.