Après 15 000 articles sur le support papier et sur Internet, deux vecteurs d’information complétés par les réseaux sociaux, le Journal des Deux Rives est devenu une sorte d’institution, malgré lui.
Cela nous conforte dans notre démarche engagée pour la liberté d’expression et la démocratie locale. Quel chemin parcouru ! Il a été parsemé de nuits longues pour boucler des numéros, de repas philosophiques pour fixer la ligne éditoriale et, surtout, évaluer le degré d’engagement sur tel ou tel dossier d’aménagement, sur des décisions politiques dans les communes couvertes par la rédaction.
L’idéal de donner une information « objective » et vérifiable était l’un des nos moteurs, lors du départ en 2001 et de la refondation de 2008 (version couleur et Internet). Certes, nous avons pris parti dans le débat public et dans les dossiers chauds du moment : bétonnage des coteaux de l’Hautil, projet de port industriel à Carrières-sous-Poissy, projets d’infrastructures routières inutiles et de centres commerciaux inadaptés, préservation de l’agriculture et de la nature en général.
En somme, le J2R est devenu un journal exigeant, s’engageant et indépendant. Cependant, personne ne veut endosser le coût de l’information. Avec Internet et les réseaux sociaux, nous carburons au système D et au bénévolat, sans trop d’illusions. Le J2R est fragile et le restera si rien ne change.
Personne n’a la recette miracle pour sortir le journalisme local de cette impasse, mais nous conservons notre idéal, qui peut se résumer dans la pensée d’Albert Camus dans ses premières années au sein de la rédaction du Soir républicain d’Alger (en 1939) : « […] Et pour peu qu’on connaisse le mécanisme des informations, il est facile de s’assurer de l’authenticité d’une nouvelle. C’est à cela qu’un journaliste libre doit donner toute son attention. Car, s’il ne peut dire tout ce qu’il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu’il ne pense pas ou qu’il croit faux. Et c’est ainsi qu’un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas. Cette liberté toute négative est, de loin, la plus importante de toutes, si l’on sait la maintenir. Car elle prépare l’avènement de la vraie liberté. »(1)
La rédaction et l’équipe du J2R s’engagent, comme jadis leurs prédécesseurs, à continuer à servir la liberté d’expression dans la mesure de leurs forces humaines.
1. Le manifeste censuré de Camus, Cahier du Monde, 17 mars 2012, page 1.
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