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Publié : 22 septembre 2021

PLUi

A Triel, l’opposition fustige le choix urbanistique du maire

Depuis quelques jours, des projets urbains ressortent à la lumière, suite à la pause Covid et à la période de grâce après les élections municipales. Depuis la présentation de la nouvelle mouture du projet Gallieni, près de la gare, tout s’accélère, notamment du côté du quartier des Châtelaines : le projet Feucherêts-Basins fait l’objet de critiques de la part de l’opposition, alors que le maire n’a pas officiellement présenté le projet à la population.

Avant les élections municipales, le document réglementaire(1) qui fixe les règles d’usage du sol avait été modifié sous l’égide de la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise. Une zone agricole avait fait l’objet d’apres débats entre certains qui voulaient bétonner et d’autres qui voulaient préserver les terres de la plaine entre Triel et Chanteloup-les-Vigneset, qui sont fertiles et n’ont subi aucune pollution. Au total, environ seize hectares avaient échappé au bétonnage ambiant.

Cependant, environ quatre hectares entourant les terrains du COSEC, les tennis, une partie du collège et le petit centre commercial du quartier de Châtelaines avaient fait l’objet d’un projet d’urbanisation.

Le 17 septembre 2021, Cédric Aoun, maire de Triel, a informé les membres de la commission « urbanisme » de la possibilité d’un projet de construction de 225 logements, dont 160 à caractère social. Le transfert de la propriété foncière semble se préparer(2). Selon nos sources, une résidence intergénérationnelle de 119 logements serait, également, construite. Comme d’habitude, un plan pluriannuel ferait l’objet d’une convention entre l’Etat et la commune puisque la commune souffre d’un retard en matière de logements sociaux (environ 10 points par rapport au pourcentage de 25 % exigé par la loi Duflot).

Dans un communiqué du 21 septembre, l’opposition, dirigée par Yvon Rosconval, dramatise : « Comment ne pas faire le lien entre cette opération immobilière et le Plan local d’urbanisme intercommunal ? » En effet, le PLUi prévoit une densité urbaine qui conduirait à construire entre 200 et 300 logements, donc « la création d’un nouveau quartier d’immeubles, de 5 étages pour certains, adossé au secteur résidentiel des Châtelaines. »

Ces projets soulèvent trois questions :
- Comment intégrer le nouveau quartier par rapport au tissu urbain existant ?
- Comment équiper cette nouvelle entité urbaine, alors que la ville de Triel est, depuis longtemps, sous-équipée en matière de crèches, d’écoles et d’infrastructures sportives ?
- Qui va payer l’ensemble des équipements nouveaux ?

Dans son rôle d’opposant au pouvoir municipal actuel, M. Rosconval fait part des « contradictions » de l’ancien candidat, devenu maire : «  [M. Aoun] prétendait lors de la campagne électorale vouloir arrêter la densification des constructions à Triel et desserrer la contrainte de la loi SRU (25 % de logements sociaux) via une demande d’exemption en raison des contraintes environnementales à Triel. »

En outre, l’opposition déplore le manque de transparence car le maire «  n’a pas informé les riverains et les Triellois ». « Pas de faux-fuyant », explique-t-elle car « le choix de ce programme de densification et l’absence de transparence relèvent de la seule responsabilité de M. Aoun  ».

En attendant la présentation officielle de ce projet par la municipalité trielloise, il est intéressant de constater des comportements classiques dans le jeu politique local : l’opposition amplifie toujours la capacité et le pouvoir du maire tandis que l’exécutif local est confronté à la réalité des règles d’urbanisme et la pression de la part des instances supérieures, sans oublier la pression foncière et immobilière.

Post-scriptum

Notes

1. Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi)

2. Le promoteur Nacarat a proposé, début septembre, un nouveau projet Gallieni, moins dense, sous réserve de pouvoir construire 225 logements dans la zone Feucherets-Basins comme la loi oblige Triel afin de rattraper le déficit de logements sociaux.