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Publié : 13 août 2022

ARS Île-de-France

Présentation du plan de lutte de l’ARS Ile-de-France contre la variole du singe

Vendredi 12 août 2022, l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France a publié une information, qu’elle a transmise à la rédaction, qui présente son plan régional de lutte contre le virus de la variole du singe. Un plan, appelé : "Variole du singe : Quel plan de lutte régional ?", qui repose sur 4 piliers, déclinant la démarche nationale et les connaissances disponibles dans une approche adaptée à la région la plus touchée :
1. Une information en direction des personnes concernées y compris les personnes les plus précaires, non stigmatisante et construite en lien avec les associations
2. Des outils épidémiologiques et de suivi de la vaccination adaptés à chaque phase de l’épidémie
3. Une campagne de vaccination réactive
4. Une attention aux effets de la maladie sur les personnes les plus précaires, notamment à la rue

Le plan de lutte contre le virus de la variole du singe de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France s’appuie sur quatre piliers, déclinant la démarche nationale et les connaissances disponibles dans une approche adaptée à la région la plus touchée. Voici les quatre piliers dont la présentation est extraite de la publication de l’ARS Île-de-France, intitulée : Variole du singe : Quel plan de lutte régional ?, qui est à retrouver sur son site.

1. Une information en direction des personnes concernées y compris les personnes les plus précaires, non stigmatisant et construite en lien avec les associations

Le premier objectif fut de rendre toutes les informations et les outils accessibles. Un espace internet dédié sur le site de l’ARS Île-de-France a été mis en place, et est réactualisé en temps direct.
L’ARS a voulu mettre en place des canaux d’échange direct avec les associations communautaires. Elle a , dès les premières alertes, organisé des réunions permettant de repérer les principales difficultés, et de mettre en place des réponses communes.

• 31 mai : message d’information aux associations communautaires

• 10 juin : première réunion d’information des associations communautaires

• 27 juin : présence sur la Gay Pride (non ciblée exclusivement sur MKP, en accord avec les associations)

• 7 juillet : réunion large sur la préparation de l’extension de la vaccination

• 13 juillet : groupe de travail sur une communication « prévention combinée »

• 29 juillet : seconde rencontre avec les associations

• 12 aout : appel à projet pour le renforcement des actions de médiation communautaire, nouvelle rencontre prévue le 17 aout
L’ARS a réalisé des flyers en 5 langues (anglais, espagnol, portugais, arabe, chinois). Une information en direction des associations intervenant avec les travailleurs du sexe ou en leur direction a été initiée.

2. Des outils épidémiologiques et de suivi de la vaccination adaptés à chaque phase de l’épidémie

La démarche de sensibilisation et de mise en alerte a été initiée le 17 mai par la Direction générale de la Santé (DGS) suite aux alertes européennes. Le 1er cas déclaré en France l’a été par le Service de Maladies Infectieuses et Tropicales (SMIT) de Bichat le 19 mai.

Après une première phase de prise en charge et de dépistage des cas au niveau des établissements de santé de référence (Bichat et la Pitié Salpêtrière), le dispositif a été étendu à l’ensemble des Services Médicaux Interentreprises du Travail (SMIT) et des laboratoires P3 hospitaliers de la région Île-de-France.

Une nouvelle phase, actuellement, permet une prise en charge des cas en ambulatoire avec un diagnostic clinique. Selon le besoin, un diagnostic biologique peut être réalisée par les laboratoires P3 des centres hospitaliers ou depuis le 30 juillet, par les laboratoires P3 de ville.

Dès le début de l’épidémie, l’ARS a piloté le « contact tracing ». Au cours des premières semaines, le contact tracing était réalisé sur l’ensemble des cas confirmés, afin d’orienter les cas contact vers la vaccination. Avec le déploiement de la vaccination prophylactique, le contact tracing a évolué :

• Contact warning pour les cas confirmés sans complication : les cas confirmés sont sensibilisés à l’enjeu de contamination de leur entourage et sont chargés de prévenir les personnes avec lesquelles ils ont été en contact afin de les appeler à faire de l’auto-surveillance et à consulter au moindre doute ;

• Le contact tracing est quant à lui orienté sur les cas confirmés avec des formes graves, les femmes, les enfants et 1/5ème des formes HSH classiques pour assurer une surveillance épidémiologique.

3. Une campagne de vaccination réactive

L’objectif est d’atteindre le niveau maximum de couverture de la population cible. La population éligible pour la vaccination est la suivante :

• Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires multiples et les personnes transgenres rapportant des partenaires sexuels multiples ;

• Les personnes en situation de prostitution ;

• Les usagers des lieux de consommation sexuelle.

Le dispositif pour l’Île-de-France a été construit en s’appuyant le plus possible sur les parcours de prévention et de soins les plus adaptés : la vaccination a été organisée de manière privilégiée, en plus des SMIT parisiens, au sein de Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) et centres de santé communautaires.

Cette mise en œuvre de la vaccination tient compte des contraintes importantes qui résident dans la logistique d’approvisionnement et la mobilisation de ressources humaines.
L’évolution de la stratégie de vaccination en trois étapes :

• Étape 1 : la vaccination des sujets contact à risque a débutée le 28 mai 2022. Les personnes identifiées par l’ARS et SPF ont été adressées aux SMIT des deux Établissements de Santé de Référence (Bichat et La Pitié Salpêtrière) pour le risque biologique.

• Étape 2 : la vaccination des personnes contact déclarées : à partir du 3 juin, il a été possible pour les personnes se sachant sujets contacts à risque (ou identifiées comme telles par les infectiologues lors de l’entretien avec le patient) d’être vaccinées. Les capacités de vaccination ont alors été augmentées avec l’intégration de l’ensemble des SMIT de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (APHP), la mobilisation des CEGIDD, des centres de santé et des centres de vaccination internationaux.

• Étape 3 : le déploiement de la vaccination préventive ou en pré exposition vient compléter la vaccination post exposition : dans son avis du 8 juillet, la HAS retient une vaccination préventive. Le 11 juillet, la vaccination préventive est déployée en Ile-de-France.

Au sein de cette campagne de vaccination, l’Agence est mobilisée sur 4 plans

• Piloter l’ensemble de la vaccination sur le territoire francilien ;

• Accompagner les centres retenus pour la vaccination : pilotage et animation du réseau des centres de vaccination franciliens pour assurer la qualité et la sécurité de la vaccination (partage de bonnes pratiques, diffusion des instructions, etc.)

• Coordonner l’approvisionnement en vaccins des centres ;

• Soutenir le recrutement des RH : en communiquant pour relayer les besoins des centres et faire connaître les mesures ministérielles, et en finançant les recrutements complémentaires nécessaires.
Depuis début juillet, le nombre de lieux de vaccination est en augmentation constante et un approvisionnement stable et sécurisé depuis le stock stratégique État est assuré

Centres ouverts : 31 au total

Répartition selon les structures :

• Au sein des hôpitaux :

• APHP : 11 sites

• Hors AP : 4 sites

• En ambulatoire (CeGIDD, CVI, Centres de santé) : 16 sites

Répartition selon les départements :

• 75 : 19 sites

• 77, 91, 93, 94, 95 : 2 sites / département

• 78, 92 : 1 site

Injections réalisées :

Au 11 juillet, 500 vaccinations de personnes cas contact avaient été réalisées en Ile-de-France.

Dès la semaine du 11 juillet, plus de 1 200 injections ont été réalisées en préventif. Ce volume a été porté à 5 000 la dernière semaine de juillet soit une multiplication par plus de 4 en 2 semaines, et à près de 5 500 la première semaine d’août.

Il convient de noter que l’effort est partagé entre l’hôpital qui a porté ses capacités de plus de 800 à près de 3 000 sur la période (essentiellement à l’APHP qui représente la quasi-totalité de l’activité en établissement de santé) et l’ambulatoire passant de 400 la semaine du 11 juillet à plus de 2 500 la 1ère semaine d’août.


L’Agence poursuit ses efforts pour ouvrir davantage de créneaux de vaccination afin de proposer des rendez-vous aux personnes qui le souhaitent dans un délai raisonnable. Plusieurs ouvertures de centres sont prévues au cours du mois d’août, ainsi qu’une montée en puissance des centres existants.

Le concours de deux pharmacies d’officine parisiennes, dans le cadre de l’expérimentation nationale, est engagé depuis le 11 août.

4. Une attention aux effets de la maladie sur les personnes les plus précaires, notamment à la rue

La maladie peut atteindre des personnes isolées ou très précaires. Il est indispensable de leur assurer non seulement les soins, mais aussi un isolement dans des conditions acceptables, et de les protéger de toute réaction d’exclusion ou de stigmatisation.

Le nombre de cas rencontrés est actuellement très faible (deux personnes), mais il est possible qu’il soit sous-estimé. L’ARS travaille actuellement à structurer un circuit de signalement des cas et d’orientation des personnes concernées en partenariat avec SOS Solidarité pour les personnes à la rue. L’ARS a également travaillé avec la Direction régionale et interdépartementale de l’Hébergement et du Logement (DRHIL) pour informer et sensibiliser les gestionnaires de centres d’hébergement aux consignes de conduite à tenir et à la prévention des situations d’homophobie. Enfin, un appel à candidature a été lancé pour renforcer des actions de médiation spécifique en « aller vers » est actuellement lancé, et permettra de soutenir les associations dès la semaine prochaine.