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Publié : 29 novembre 2023

Inflation

Inflation : les habitants des zones rurales en première ligne

En France, la précarité énergétique concerne 5,6 millions de foyers (selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE)) et les habitants des zones rurales y sont particulièrement confrontés. Face à ce constat et à l’occasion du Salon des Maires et des Collectivités Locales qui se tient à Paris du 21 au 23 novembre, Hellio, acteur de référence en France de la maîtrise de l’énergie, a mené une étude en partenariat avec l’IFOP, l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF) et Bouge ton Coq, pour cerner et mesurer les attentes des Français et notamment des habitants des communes rurales, concernant les moyens à mettre en œuvre par les maires pour réduire la facture énergétique.

Bien que l’étude démontre une satisfaction des ruraux pour leurs édiles, quelles sont les craintes suscitées par la hausse du coût de l’énergie ? Présentation des principaux enseignements :

● 54% des ruraux ont déjà renoncé à chauffer leur logement par manque d’argent, contre une moyenne nationale de 42% ;
● 91% des ruraux sont également inquiets quant à l’évolution des prix de l’énergie (moyenne nationale 74%) ;
● 84% des ruraux sont favorables au retour du bouclier énergétique sur le gaz (76% pour l’ensemble des Français) ;
● 86% des habitants des communes rurales sont satisfaits de leur maire (71% pour l’ensemble des Français) ;
● 53% des habitants des communes rurales estiment que leur maire devrait agir en priorité pour la transition énergétique et la maîtrise de la consommation d’énergie ;
● 83% des ruraux estiment que les écoles doivent faire l’objet d’une rénovation prioritaire (85% pour l’ensemble des Français).

Un contexte économique contraignant à l’approche de l’hiver, notamment dans les territoires.

L’arrivée de l’hiver et notamment la flambée des prix de l’électricité inquiètent les Français et plus particulièrement les habitants des territoires ruraux.

Si le bouclier tarifaire de l’électricité est encore maintenu, le bouclier tarifaire du gaz, quant à lui, a été levé en juillet dernier. 91% des ruraux expriment clairement leur inquiétude quant à l’évolution des prix de l’énergie (contre 74% pour l’ensemble des Français).

En effet, en milieu rural, l’usage du fioul pour le chauffage, associé à des logements moins isolés, plus grands, et donc plus énergivores, ou encore l’utilisation plus régulière de la voiture, sont des facteurs pouvant engendrer des situations de précarité énergétique. D’ailleurs, 54% des habitants des territoires ruraux ont déjà renoncé à chauffer leur logement par souci budgétaire, contre une moyenne nationale de 42%.

Pour enrayer ce phénomène, les Français espèrent pouvoir bénéficier d’un soutien financier de la part de l’État ou des collectivités. Si 86% des habitants des communes rurales sont satisfaits de leur maire (c’est le cas pour 71% de la population française), 55% des ruraux demeurent tout de même mécontents des aides de leurs collectivités face à la hausse des coûts de l’énergie.
En ce sens, 84% des ruraux sont favorables au retour du bouclier énergétique sur le gaz. C’est également le cas pour 76% de la population française.

Transition énergétique : en milieu rural, une prise de conscience face aux défis à mener

Le poids des dépenses en énergie étant particulièrement important en milieu rural, les habitants et les communes sont conscients des efforts à déployer pour réduire la consommation énergétique. Au cours des trois dernières années, 86% des personnes habitant dans les territoires ruraux ont réduit la température de leur logement (contre 76% pour la moyenne nationale). 42% des Français vivant en zone rurale ont également procédé à des travaux de rénovation énergétique (contre 35% pour la moyenne nationale).

Les Français n’en attendent pas moins de leur maire. En effet, 53% des habitants des communes rurales estiment que leur maire devrait agir en priorité pour la transition énergétique et la maîtrise de la consommation d’énergie.

Si l’attente est moins forte dans les villes de plus de 100 000 habitants, c’est tout même le cas pour 43% des Français y résidant.

La rénovation énergétique des écoles et des bâtiments publics, une priorité dans les zones rurales :

En France, le secteur du bâtiment est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre. La rénovation énergétique du bâti existant représente donc un levier majeur de décarbonation. L’objectif étant de réduire de 40% la consommation énergétique des bâtiments d’ici à 2030, selon le Décret Tertiaire.

La rénovation énergétique des bâtiments publics est d’ailleurs l’une des mesures particulièrement attendues par les Français. C’est le cas de 80% des habitants des zones rurales et de 82% de l’ensemble de la population française.

92% des habitants des territoires ruraux (88% pour l’ensemble des Français) souhaiteraient également que les communes puissent mettre en place l’éclairage public avec des ampoules basse consommation.
La pose de panneaux solaires est aussi attendue par 85% des Français des communes rurales (84% pour l’ensemble des Français).

Le bâti scolaire, la priorité :

Parmi les bâtiments publics devant faire l’objet d’une rénovation prioritaire, l’école arrive en première position au regard des sondés. C’est le cas pour 83% des habitants des communes rurales (85% pour l’ensemble des Français).

Suivent la rénovation énergétique des salles des fêtes (pour 45% des Français des territoires ruraux contre 34% de la moyenne nationale), des locaux municipaux (45% pour les résidents des communes rurales, tout comme la moyenne nationale), et des gymnases (44% des Français vivant en zone rurale et 55% pour la moyenne nationale). La rénovation des piscines municipales fait également partie des priorités. C’est le cas pour 43% des Français vivant en milieu rural et 56% pour la population française dans son ensemble.

Annoncé par le Gouvernement en septembre dernier, le plan de rénovation des écoles doit accélérer la rénovation des bâtiments scolaires dans tout l’Hexagone. L’objectif étant d’avoir rénové 40 000 écoles en 2034.

Pour aider les collectivités territoriales à renforcer leur performance environnementale, le Gouvernement s’appuie sur le fonds d’accélération de la transition écologique des territoires, le « Fonds vert  », doté de 2 milliards d’euros. 500 millions d’euros devraient être entièrement dédiés à la rénovation des écoles.

Dès 2024, les travaux visant à améliorer le confort d’été dans les établissements scolaires seront d’ailleurs éligibles au Fonds vert. Fin 2024, 2000 écoles devraient avoir été rénovées dans tout l’Hexagone.

Post-scriptum

Pour en apprendre plus sur les entités ayant participé à cette étude, suivre les liens suivants :
https://particulier.hellio.com/
https://www.amrf.fr/
https://bougetoncoq.fr/
https://www.ifop.com/