Le 13 mai, à la salle Julien-Green d’Andrésy, la Ligue des Droits de l’Homme a invité Jan Robert Suesser, personnalité du Forum Civique Européen pour expliquer « Comment marche l’Union européen ». Tant bien que mal, c’est la seul issu qu’il nous reste selon cet expert.
A l’espace Julien-Green d’Andrésy, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), section de Conflans, Andrésy, Chanteloup et Maurecourt a organisé une soirée Europe le 13 mai. Une cinquantaine de personnes ont fait le déplacement pour « apprendre » comment ça marche au niveau de l’Union européenne : des quizz, des ateliers découverte et une conférence animé par le staff de la LDH locale.
Avant la conférence-débat, des questions ont été élaborées par le public présent afin de compléter les propos et les analyses de Jan Robert Suesser, vice-président du Froum civique Européen et responsable Europe à la LDH France. Quel est le mandat de l’Union Européenne ? Quels ont été les secteurs qui influent sur le quotidien en France comme dans les 26 autres pays de l’UE ? On se perd dans des conjonctures et analyses entre ce qui se passe et ce qu’il faudra faire ! En effet, la complexité du débat ne permet pas de présenter le comment sans oublier ses dysfonctionnements inhérents à une grande bureaucratie bruxelloise.
Pour l’intervenant Jan Robert Suesser, la clé réside sur la mise en œuvre du concept de l’état de droit. Autrement dit, un ensemble de règles régissent les citoyens, les élus et les institutions européennes… dont le Parliament et le Conseil européen (composé des exécutifs des 27 pays membres). Quatre volets ont été ciblés comme priorités : la corruption, la concurrence libre et loyale, l’immigration et la diplomatie. Certes, il est difficile de faire appliquer l’état de droit dans des pays ayant des traditions institutionnelles diverses et variées. Surtout que certains pays (Hongrie, Pologne) se sont mis en marge du droit européen notamment dans les domaines de la liberté d’expression et la diplomatie. Pis pour la construction européenne, l’émergence d’un nouveau type de régime, l’illibéralisme, complexifie de plus en plus la coopération et la concertation entre pays membres de l’Union européenne.
A quoi sert l’UE ? Pourquoi ce hiatus entre ce qui est représenté et la réalité du terrain. Certains dysfonctionnements plombent l’image de l’Europe et de son avenir : les directives de l’UE se mêlent dans le quotidien sans examiner les particularités de chacun des pays. Les contradictions entre les chefs d’État et la présidente de l’UE conduisent à constater une Europe vacillante, voire défaillante. Cependant, M. Suesser a défendu l’Union européenne car « elle ne dysfonctionne ni plus ni moins que nos démocraties et/ou les autres institutions nationales ».
Quant à l’avenir de l’Europe, il se dessine avec les élections de juin 2024. Pour le conférencier, l’offre politique pour ces élections européennes est extrêmement large : 705 députés siègent actuellement au parlement européen ; après la prochaine élection, ce dernier en comptera 720, soit 15 de plus. La LDH n’a pas la habitude de donner de consignes de vote ; mais elle encourage les citoyens d’aller votre pour réduire le taux fort de l’absentéisme. Pour la LDH, il faut voter pour que l’UE garantisse l’accès aux droits fondamentaux, pour toute les personnes qui résident sur son territoire, sans distinction ; pour que chacune des politiques européennes soit inclusive et pour que l’Europe soit un espace de libertés, d’état de droit et de démocratie.
Pour M. Suesser, l’extrême droite exclue et nie des légitimités démocratiques. Au contraire, la LDH est ouverte mais inclusive… mais cela ne suffit pas pour redonner un nouveau élan à la construction européenne.
En clair, le message « bienveillant » de la LDH existe et mérite d’être diffusé ; mais l’UE traverse une crise à la fois de légitimité démocratique et géo-politique. Cela n’a pas été débattu lors de cette soirée LDH. Peut-être dans le prochain débat, on pourrait examiner pourquoi cette double crise et comment s’en sortir de cette impasse. Quant à la géo-politique, l’Ukraine semble être un point clé pour l’avenir de l’UE si la Russie est défaite…
Denis Ferré dans « Les Français et l’Europe, de Schuman à Macron, entre rêves et réalités » conclut sur un ton pessimiste : « A 27 États, nous sommes trop divers pour fusionner dans une EU démocratique dans laquelle les Français, pour ne parler que d’eux, se reconnaîtraient. Cet espace à 27, c’est 24 langues officielles, autant de cultures, de pratiques et de régimes politiques avec leurs spécifiés, des mœurs et des mentalités différentes. La fuite en avant à la recherche d’un impossible démocratie européenne nous détourne de l’essentiel : construire entre peuples et entre États une coopération de tous les instants et dans tous les domaines nécessaires, dans le respect de chacun, avec une coalition des intérêts et une reconnaissance des valeurs mutuelles. » [1]
En conclusion, pour paraphraser Ferré, les outils de l’actuelle UE ne suffirent pas à « faire un peuple ». La monnaie unique a été facile, mais faire un peuple unique… on est là pour « des siècles et bien des péripéties et des vicissitudes. » [2]
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