Le conseil municipal de Triel-sur-Seine, le 25 septembre 2024, était court par rapport aux années 2000, mais il est devenu insupportable pour les acteurs politiques et pour ceux qui tentent de s’intéresser au fonctionnement démocratique de la ville. Les faits sont têtus : Cédric Aoun, le maire de Triel n’a plus de majorité depuis deux ans et il a tenté de passer par la force.
La démocratie n’est pas facile à faire vivre. Sans aller faire un tour du monde, le cas du conseil municipal de Triel-sur-Seine, le 25 septembre dernier, a illustré un état de confusion, de négation de son adversaire, voire d’une hostilité pernicieuse pour celui ou celle qui ne pense pas comme l’autre.(1) C’est la triste réalité de ce groupe de 33 conseillers élus qui se répartissent comme suit : 16 sont pour la méthode solitaire et unilatérale de prise de décision municipale et le restant, soit 17, contre cette méthode. Donc on est devant un cas classique d’un maire en difficulté car devenu minoritaire.
Au départ, après l’appel aux présents, un double hommage est rendu à deux triellois méritants décédés récemment. Les élus devaient par la suite examiner, échanger et décider sur 15 délibérations inscrites à l’ordre du jour. A cela s’est ajouté un point relatif à la fête du Flan (versement des recettes au CCAS). Dans son ensemble, le conseil municipal a adopté neuf des 16 délibérations proposées.
En premier lieu, le procès verbal du précédent conseil municipal n’a pas été adopté par la majorité. Pour la suite, des délibérations sur un cession du foncier appartenant à la ville, sur des implantations d’antennes et sur la transparence (financière et de prise de décision) ont permis d’observer et de constater que ce conseil municipal est loin d’être exemplaire sur le plan démocratique. Ainsi, on a constaté que des élus triellois se méfient mutuellement, se moquent, voire s’insultent d’une manière métaphorique…
Sur la cession d’un terrain non constructible à un tiers, le maire a voulu une deuxième fois (car cette délibération avait été déjà présenté et non adoptée) expliquer les arguments pour la vente ; les 17 élus qui se sont opposés l’on fait savoir par une fin de non recevoir. Tout était confus entre le maire et ses opposants sur ce point, mais l’essentiel réside sur le fait que la majorité de l’assemblée délibérante n’était pas d’accord pour la vente. Chacun a campé sur ses positions et aucun n’a cédé un millimètre pour trouver un accord.
Sur la délibération 2 relative à un contrat d’un bail avec la société HIVORY pour la pose d’une antenne téléphonique, le maire l’a emporté par l’abstention d’un des conseillers municipaux car le vote a produit une égalité parfaite (16 pour et 16 contre) ; mais la voix du maire était prépondérante (et non pas double comme disent certains). Sur des délibérations moins importantes (numérotées de 3 à 10), un certain apaisement s’est installé qui a permis des votes favorables.
Le point culminant de cette soirée était le débat farouche sur l’instauration de la vidéo-verbalisation (à ne pas confondre, selon le maire, avec la vidéo surveillance). « Cela suffit le flicage » a lancé l’élu Fernando Mendes, un ancien pilier du maire. De côté de la municipalité, le maire a fait témoigner le chef de la Police municipale sur le bien-fondé du « maillage » de la vidéo-verbalisation pour lutter contre les dépôts sauvages : ces treize caméras et puis les autres à venir permettraient de prendre les gens en flagrant délit et de verbaliser les contrevenants. Des habilitations permettraient une efficacité d’action entre la PM et la Police nationale sans oublier les instances judiciaires. Le maire a insisté : ce maillage est un outil « pour prévenir les dépôts sauvages » qui sévissent dans les quartiers. Malgré tous ces arguments, la majorité s’est opposé en raison du « manque » d’information en amont, de la non transparence et de l’absence de stratégie globale. Yvon Rosconval, élu d’opposition, mais faisant partie de la majorité « conjoncturelle » a rappelé le fait politique à Triel depuis deux ans : « (M. Aoun) est minoritaire au sein du conseil municipal » ; ainsi, les débats sur ces délibérations devraient l’inciter à plus d’écoute et plus de transparence dans les affaires municipales.
Mmes Bérangère Voillot et Sophie Karignard, élus de la « majorité conjoncturelle » ont également pointé la nécessité de respecter l’état de droit et les élus d’opposition qui sont accusés par le maire d’obstruction dans les affaires de la ville.
En conclusion, M. le maire a continué à fustiger cette opposition stérile qui ne « cherche qu’à lui nuire. » Entre ces deux mondes, il n’y a rien à espérer car le dialogue n’est plus possible et les réunions du conseil municipal triellois sont devenus insupportables pour le quidam de base.
Note
1. Etant donné que l’auteur de ces lignes était un ancien conseiller municipal d’opposition et qui avait appelé à voter pour le maire actuel, le ton restera neutre et sans complaisance pour l’opposition.
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