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Publié : 31 mars 2010

Festival des Juniors : « Plan Large » et résultat

Mardi 30 mars 2010, à 18h30 au cinéma Frédéric Dard de la commune des Mureaux, ce fut la cérémonie de clôture du Festival des Juniors 2010. Jeudi 18 mars 2010, Madeleine Georganidis, présidente de l’association « Plan Large », avait accepté une entrevue avec le Journal. Elle a présenté son association, qui gère ce festival, ainsi que ses objectifs, présents et futurs.

Le Grand Vainqueur du Festival !

Hier soir, au cinéma Frédéric Dard, le nom du vainqueur du Festival des Juniors 2010 fut donné ; c’est « le concert  » de Radu Mihaileanu qui a remporté le Grand Prix. Ce film sera, par conséquent, l’objet du “Concours de Critique” pour la sélection du jury 2011 du festival. Il sera projeté aux scolaires qui participeront à ce concours, qui débutera en novembre 2010. Par conséquent, ce rendez-vous attend déjà les amateurs en « culotte courte » du cinéma.

Le Festival expliqué par le Présidente de “Plan Large” !

Comme la magie du cinéma le permet, il est possible de faire un retour en arrière et de revenir au commencement du Festival des Juniors 2010 dans le but de mieux le comprendre. C’est pour cette raison, que l’interview, qui suit, donne la parole à Madeleine Georganidis, présidente de l’association « Plan Large », qui est la plus qualifiée pour présenter, dans les détails, ce festival.

Damien Delerin.- Avant d’en venir au Festival des Juniors 2010, parlez nous un peu de l’association « Plan Large » ?

Madeleine Georganidis.- « Plan Large » fut créée il y a 8 ans. Les deux personnes à l’origine de l’association sont Philippe Alexandre et Michel Carrière. Ils travaillaient, avant, avec une autre association, qui avait proposé aux Mureaux un festival, qui s’appelait « Cannes Juniors ». Il fut impossible de continuer avec ce label, car la ville de Cannes s’y est opposée. Cette association dut disparaitre. Mais, comme ce premier festival s’était super bien passé, il était vraiment dommage de ne pas continuer. Nous avons créé cette association « Plan Large » et moi, à ce moment là, j’en ai pris la présidence. Nous avons proposé au maire de continuer à organiser le festival, qui, je le rappelle, est aussi un travail d’éducation par l’image. Il y a les fameux trois temps, qui sont : le concours de critique, le festival, lui-même, et le voyage à Cannes, qui est la partie la plus festive. Cette association a pour objectif de développer une pratique du cinéma dans la ville. La Mairie était fortement intéressée, en raison de l’existence d’un cinéma municipal, que nous voulions absolument maintenir ouvert et qui avait un gros problème de fréquentation. Il fallait lancer un travail de fond sur la pratique du cinéma et sur l’utilisation de la salle comme vecteur d’initiation culturelle. Nous avons commencé avec ça. Petit à petit, le festival s’est développé. Nous étions partis avec une quinzaine de films, maintenant, nous en avons quarante. Nous avions 2 enfants dans le jury, maintenant ils sont 13. Nous étions partis avec une seule ville, Les Mureaux, maintenant, nous avons étendu notre activité à la communauté de communes de Vexin Seine et aux communes environnantes.

Le festival est le cœur de notre activité, mais nous avons monté d’autres actions. J’en citerai deux. « Les journées du jeune cinéma Européen », où nous avons travaillé avec des lycées, comme François Villon, ainsi que des lycées Européens ; un italien, un allemand et un polonais. Le but était de mettre en relation des lycéens, qu’ils choisissent des films, qu’ils les défendaient et qu’ils se les montrent. Nous avons beaucoup de chance, car nous avons pu voyager, ainsi, dans ces pays. Cela ne se fait plus car nous n’avons plus le financement pour le faire. Par contre, nous avons trouvé des financements pour autre chose. Actuellement, nous travaillons sur des concours de courts métrages, qui s’appellent « Inter-visions Urbaines des jours et des nuits pour un court ». Cela fait trois années que nous faisons ceci, avec des financements différents, européens par exemple. Ici, le financement se fait dans le cadre du plan banlieue de Fadéla Amara. Et nous allons également partir en Italie pour participer à un autre concours de courts métrages, qui est pareil au nôtre. Ceux sont des actions que nous organisons nous-mêmes en allant chercher des subventions, partout où il est possible d’en trouver : Mairie, conseil général, conseil régional, etc…. Par ailleurs, nous collaborons à tout ce qui se fait autour du cinéma et de la photo ici. Nous avons monté des programmes dans le cadre de la « réussite éducative ». Nous avons travaillé également avec le lycée sur des projets Comenius. Cela fait quatre ans, que nous travaillons avec eux sur ce genre de projets. Cette année, il y aura des délégations, d’Hongrois par exemple, qui vont venir à la soirée d’ouverture.

Ce que nous voulons faire, ce n’est pas forcément de continuer à tout organiser nous-mêmes, mais à être présenter sur toutes les activités qui se font autour du cinéma et de la photo. Après, si d’autres personnes continuent à faire des choses de leurs côtés, pour nous, c’est bien ! Cela signifierait que se développe aux Mureaux une véritable activité autour de l’image.

D.D.-En quoi cette édition du Festival est-elle différente des précédentes ?

M.G.- Chaque année, nous ne sommes pas dans la nouveauté absolue, mais dans la progression. Nous sommes dans une boucle d’amélioration permanente. Au départ, c’était des enfants du quartier qui venaient. Cela n’était pas bien perçu par la population. Notre travail était de faire en sorte que tous ces gens se rencontrent. Nous avons monté des partenariats avec des associations. Nous l’avons fait avec l’association des commerçants et avec l’association des anciens combattants. Nous avons organisé un concours avec les commerçants, et avec les anciens combattants, nous leur avons organisé une soirée spéciale ! Chaque année, nous essayons de trouver de nouvelles associations. Ce n’est pas toujours les mêmes chaque année. Tous les ans, nous faisons quelques choses avec les Lumières de la Ville, puisque c’est une association de cinéphiles. Nous leur donnons une soirée. Nous programmons le film, nous finançons et nous organisons la soirée. Nous organisons toujours quelques choses avec l’association Fleurs en Seine. Cette année, la Communauté de Communes Vexin Seine amène également des personnes, avec des soirées sous le chapiteau. Il y aura une journée complète avec le GAMS(Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles).Nous sommes plutôt dans la continuité et comment faire en sorte d’associer un maximum de nouvelles associations et de personnes à cet événement pour que toute la ville en parle et le partager.

Depuis l’an dernier, nous avons demandé la participation du lycée François Villon et notre action a permis la création d’un atelier du cinéma. Notre souhaite serait le voir revenir la classe cinéma avec une BAC cinéma. Il y en avait une avant, mais le professeur, qui s’en occupait, est parti ailleurs. Cet atelier cinéma a programmé deux des séances de 18h. Notre objectif est que les lycées programment toutes les séances de 18h tous les ans. Que les élèves présentent les films et qu’ils fassent leur propre communiqué. Chaque année, ils en feront un petit peu plus.

D.D.- L’association a participé à la sélection des films de la programmation. Sur quels critères vous êtes vous basés ?

M.G.- Dans le programme, il y a plusieurs sélections. Il y a la sélection dite « Films du Monde ».Dedans, nous voulons montrer aux jeunes des Mureaux, que les problématiques, qui les perturbent, sont des problématiques mondiales. Nous cherchons, dans la filmographie du Monde entier, des thématiques qui peuvent intéresser, avec des regards extérieurs. Le but est de leur montrer qu’ils ne vivent pas que dans leurs quartiers. Nous sommes dans un environnement mondial.

Il y a une deuxième sélection qui est « Toujours recommencer ». Nous s’y reprogrammons des films qui ont beaucoup de succès les années précédentes, afin de faire un fil conducteur pour que les générations voient les mêmes films. Le but est qu’elles puissent en parler entre-elles. La troisième sélection est « Les visions d’enfance », c’est pour les tous petits. Et des documentaires, lorsqu’il y en a.

Ca, c’est le chemin global. Enfin, nous essayons de trouver des films, qui sont vus généralement à Cannes ou dans d’autres festivals. Ceux sont des films, qui ont eus de très bonnes critiques et qui furent très mal distribués. La cause est que lorsqu’ils sont achetés, ils restent une semaine ou deux dans les salles, généralement qu’à Paris, et ils disparaissent. L’idée est de donner une chance à ces films. Nous essayons de trouver des films classiques, qui méritent d’être revus par les nouvelles générations. C’est le cas d’ « Affreux, Sales et Méchants ».

Notre choix, c’est ça, des bons films, qui sont mal distribués, mais qui ont eus de bonnes critiques et qui rencontrent un certains succès. Désormais, il y a des gens qui viennent de très loin pour assister au Festival, afin de voir ces films.

D.D.- Le Président d’honneur de cette année, c’est Patrick Chesnais. Qui l’a contacté pour qu’il le soit ?

M.G.-C’est l’association. Patrick Chesnais est une personne que nous connaissions. Michel Carrière et Philippe Alexandre ont eu des activités autour du cinéma pendant très longtemps. Ils ont rencontré un certain nombre de personnes, et parmi elles, il y avait Patrick Chesnais.

D.D.- Est-ce vous ou Patrick Chesnais, qui a proposé l’idée de diffuser les clips de l’ « association Ferdinand » créée par ce dernier ?

M.G.- Nous en avons parlé ensemble. Notre intermédiaire Françoise Petit, qui a contacté Patrick, nous a informé qu’il avait perdu son fils, lors d’un accident de voiture lié à l’alcoolisme. Et lorsque nous avons contacté l’agent de Patrick et puisque que se sont des clips, nous étions totalement d’accord pour les passer. Nous lui avons donc proposé et il a accepté.

Cela fait parti de nos objectifs. Nous avons une programmation classique, mais s’il nous est proposé des œuvres décalées, nous les acceptons. Actuellement, nous recherchons sur la ville des personnes qui ont une pratique cinématographique pour les mettre en avant. Nous commençons à y voir plus clair à travers « Inter-visions ». Nous avons proposé, ainsi, à Eric Tréhel, qui habite les Mureaux, une avant-première pour son film « Glaces Flottante ». C’est un réalisateur local et c’est normal que, dans le cadre d’un festival, nous lui donnions sa chance et que nous présentions son œuvre. Si d’autres personnes, comme lui, nous contactent, afin que nous présentions leurs œuvres, nous accepterions. Cela nous permettrait d’organiser une nuit particulière. Nous sommes à fond pour ça !

D.D.- Qu’attendez-vous, au fond, de ce Festival des Juniors ?

M.G.- L’idée est de développer et de susciter des pratiques culturelles, mais aussi de la création. Le cinéma est, quand même, un moyen tout à fait fantastique et facile pour découvrir le Monde, de rêver et de se projeter. Et si nous passons du côté de la pratique, il y a de nombreux métiers autour. Ce n’est pas facile d’y accéder, mais à titre personnel, nous pouvons filmer, réaliser et faire des montages. C’est un moyen de passer son temps très sympathiquement. C’est un moyen de voyager et de faire des choses extrêmement différentes ! C’est, aussi, un moyen de répondre à la « oisiveté » des gens. Si dans les cités, tout le monde faisait des films, je pense qu’ils se passeraient des choses !

Rendez-vous en 2011 pour le prochain Festival des Juniors, avec un nouveau jury et une nouvelle sélection, qui fera vivre cette partie de la Seine au rythme du cinéma !