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Publié : 27 janvier 2012

Débats de la présidentielle 2012

Dr Lehmann : « Depuis 5 ans, c’est la catastrophe !"

Le 19 janvier soir à Vernouillet a eu lieu un débat sur le thème "Vernouillet, quel avenir pour notre santé, démographie médicale et offre de soin". Deux des invités vedettes, J-M Le Guen et Claude Evin, ont déclaré forfait aux dernières nouvelles ; cela n’a pas empêché les intervenants présents de soumettre un avis et de développer un diagnostic sur le secteur de la Santé.

Le thème du débat s’intitulait "Vernouillet, quel avenir pour notre santé : démographie médicale et offre de soin" mais la déception a été vite perceptible : deux absents de marque, Claude Evian et Jean-Marie LE GUEN, député de Paris, maire-adjoint de Paris, chargé de la santé publique et des relations avec l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris). Dommage pour ceux qui ont acheté son livre pour le faire dédicacer.

Violente charge contre Sarkozy

On retient le réquisitoire contre la réforme néo-libérale de Dr Lehmann, auteur du livre "Les fossoyeurs". Arnaud Richard, le député UMP, qui était pris dans une situation inconfortable, a souligné que la Santé "dépense beaucoup" de nos ressources en raison des taux de natalité et de la longévité des Français.

En effet, le diagnostic-réquisitoire du Dr Lehmann a clairement surpris par sa violente charge contre les réformes entreprises depuis 2004 et notamment contre le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
(Voir la vidéo sur l’article du Journal des deux rives)

Les défis sont devant nous

Pour en débattre sur les enjeux de la Santé des professionnels (1), la parole a été donnée au député Arnaud Richard qui a expliqué que "le système français a des limites dans une période de crise". Contrairement à l’analyse du Dr Lehmann, Arnaud Richard voyait plutôt le verre à moitié plein car la longévité et les taux de natalité sont des facteurs importants qui affectent le système actuel. Il a préconisé une politique axée sur la prévention, sur la sécurité, sur l’efficience et le rapprochement entre la recherche et l’industrie. Implicitement, il a contredit l’analyse du Dr Lehmann. Sauf que quatre Français sur cinq interrogés ont estimé que "le système de Santé s’est dégradée et que "la désertification sanitaire" est un phénomène à la fois rural que péri-urbain, comme ici dans les Deux Rives.

En somme, le modèle économique s’est avéré être faux, selon M. Lehmann. L’APA était une bonne idée qui a fait exploser les budgets des collectivités territoriales, notamment les Conseils généraux. La loi de la dépendance était un faux espoir "qui s’est évaporé".

Quoi faire ? Ce n’était pas si facile de choisir entre la contrainte (et donc une dose de réglementation) et l’incitation. Arnaud Richard a préféré parler d’incitation pour réduire la fracture sanitaire territoriale. "Non à la coercition" , oui à un programme de santé basé sur des expérimentations telle que la maison de santé.

M-H Certaine, médecine généraliste, a emboîté le pas : grâce à une refonte du service public, la proximité devrait être une priorité : les jeunes généralistes veulent travailler en équipe et disposer des moyens humains et financiers (un cabinet avec la technologie moderne...). "Il faudrait une autre méthode d’organisation" a indiqué Mme Certaine. Et évidemment, les collectivités locales ont un rôle important à jouer... dans les urgences et les "maisons de garde".

En outre, les défis sont devant nous : comment gérer la future explosion des maladies neuro-génératives (dont l’Alzheimer) ? Comment financer cette surcharge en ressources humaines et techniques ? Qu’en est t-il de la recherche et de son coût ? La soirée n’a pas permis de trancher ; mais au moins les enjeux de la problématique ont été mis sur la place publique.

En conclusion, Dr. Foulon a réitéré que la fracture sanitaire s’est amplifiée en raison des coupes budgétaires. Mais la politique publique de la Santé devrait s’appuyer sur une double logique : incitation et coercition ! Pour lui, un bon dosage en fonction d’un diagnostic partagé par les acteurs de la Santé pourrait être une solution "pragmatique".

Notes de bas de page

(1) M-H Certaine, médecine généraliste ;

  • Dr Foulon, Dr à Mantes la Jolie ;
  • Dr Horowitz, membre de la fédération des généralistes ;
  • Dr Lescot, président de l’Agence régionale de la Santé ;
  • M. Laspugas, collectif pur l’hôpital public.