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Publié : 29 février 2012

Une étude de la Région et de Natureparif

Seine Aval : une flore sauvage menacée

Le conseil régional d’Ile-de-France et Natureparif tirent la sonnette d’alarme : le quart de la flore sauvage francilienne est menacé par l’urbanisation et les herbicides. Les coteaux de la Seine Aval (et notamment l’Hautil) sont des territoires à préserver prioritairement.

Un état des lieux inquiétant au moment où la plaine et le massif de l’Hautil sont concernés par des projets de développement et des projets routiers.

Grand Paris, Opération d’intérêt national Seine-Aval, Confluence, projet de développement de la communauté d’agglomération des Deux Rives, urbanisation de l’Hautil, projets routiers… Au moment où notre territoire fourmille de projets de développement, le conseil régional d’Ile-de-France, en collaboration avec l’agence nationale pour la nature et la biodiversité& en IDF (Natureparif), vient de publier une longue étude listant les espèces naturelles indigènes menacées dans notre région.

L’état des lieux est si inquiétant que le quotidien Le Monde (1) a même titré que « les plantes sauvages disparaissaient  » en IDF. En effet, la lecture des 86 pages du rapport fait froid dans le dos, au moment où certaines terres naturelles franciliennes sont menacées par les projets de développement du Grand Paris.

L’Île-de-France : une biodiversité méconnue

D’abord l’Ile-de-France est une région méconnue dans le sens où les milieux urbains ne représentent « que  » 21 % des surfaces. Pour le rapport, notre région est bien d’une « extrême diversité », dont les milieux boisés représentent 24 % de la surface totale et les milieux agricoles la moitié.

Par contre, « la consommation d’espace » entre 1982 et 2003 est liée majoritairement à l’urbanisation (près de la moitié) et à 35 % par les transports et les équipements. Ces proportions sont encore plus fortes s’agissant de la future consommation d’espace dans notre intercommunalité, avec le développement de l’écopôle sur la plaine et, bien sûr, les deux grands projets routiers (A 104 et connexion routière Achères/Pont de Triel).

Les apiculteurs de l’Hautil souffrent aussi

Le massif a de moins en moins de ruches, car les abeilles disparaissent. Les quelques apiculteurs de l’Hautil l’affirment : les produits chimiques répandus sur les terres agricoles de l’Hautil sont les seuls responsables de leur extinction sur notre massif…

Le conseil régional et Natureparif estiment que parmi les 1 537 espèces sauvages répertoriées en IDF, 400 sont « menacées » (26 % du total, dont 8 % en « risque majeur d’extinction ») et 46 sont « quasi menacées », auxquelles il faudrait ajouter les 85 espèces qui ont disparu (6 %).

Urbanisation et agriculture intensive

Si les espèces forestières sont relativement épargnées, la flore des « pelouses, prairies et landes » est la plus touchée (44 % des menaces).

Outre l’urbanisation et l’essor de zones économiques qui « fragmentent les espaces naturels, qui supprime de nombreux corridors écologiques », le rapport pointe aussi les méfaits d’une « agriculture intensive qui ne laisse plus de place aux espèces commensales non cultivées. L’utilisation massive d’herbicides, l’enrichissement des sols et les nouvelles techniques de labour profond ont, en quelques dizaines d’années, fait disparaître nombre d ‘espèces compagnes des cultures  ».

Les coteaux de la Seine pointés du doigt

Natureparif prône donc de fortes « mesures conservatoires  ». Certains sites sont « à préserver en priorité ». Et parmi ces sites, il y a notre territoire : « les coteaux de la Seine Aval » - rive gauche et surtout rive droite, avec l’Hautil.

Cette étude aux sombres résultats prend une tonalité toute particulière dans le contexte de développement de la plaine de Chanteloup et des coteaux de l’Hautil.

La fameuse « couronne nord-urbaine » du schéma de développement de la CA2RS, entre Triel, Chanteloup et Andrésy rogne nettement sur les espaces naturels de l’Hautil et sur le corridor écologique prévu par le SDRIF de la région IDF. Le changement de position du maire d’Andrésy qui a déclaré vouloir classer ses coteaux en espaces naturels sensibles va dans le bon sens.

(1) Le Monde du 18 janvier 2012