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Publié : 27 mars 2012

Gaz de Schiste

La fracturation hydraulique de nouveau sur le devant de la scène

D’après un article publié dans le JDLE, jeudi 22 mars 2012, après la création de la commission nationale sur les gaz de schiste, le gouvernement vient de publier un rapport traitant de l’ensemble des techniques d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. L’emploi de la fracturation hydraulique y serait préconisé malgré la loi du 13 juillet 2011 par laquelle la France interdit d’explorer et d’exploiter les gaz et huiles de schiste par la technique de la fracturation hydraulique.

L’objet de cette commission

Avant d’entrer dans les conséquences de ce rapport, il faut revenir sur l’objet de cette commission. Elle a été créée par décret le jeudi 22 mars. Sa mission est d’évaluer les risques environnementaux liés aux techniques de fracturation hydraulique ou aux techniques alternatives.
La commission va être composée de 21 membres titulaires (cinq représentants de l’Etat, un député et un sénateur, trois représentants des collectivités locales, un représentant de l’association des maires de France, un des conseils généraux et un des conseils régionaux, ainsi que douze membres nommés par les ministères des mines, de l’industrie, de l’énergie et de l’écologie incluant trois représentants d’associations « agréées pour la protection de l’environnement », trois des entreprises des secteurs gazier et pétrolier, trois représentants des personnels de ces industries et trois personnalités scientifiques). Ses membres, nommés pour trois ans, ne le seront pas avant les prochaines élections, selon le JDLE.

Des ONG, du réseau Sortir du Nucléaire à ATTAC en passant par Greenpeace, les Amis de la Terre et France Libertés entre autres, ont dénoncé « l’hypocrisie du gouvernement qui contourne en douce une interdiction mise en scène à travers la loi ». Les écologistes mettent en doute « la nécessité d’une évaluation par une telle commission alors que tant d’études scientifiques indépendantes démontrent de manière certaine la dangerosité de la fracturation hydraulique ». Des risques connus et reconnus surtout depuis la projection du film « Gasland » qui a montré l’envers du décor. Cette technique est nuisible à l’environnement à court et long terme.

Une alternative à la technique de la fracturation hydraulique ?

Le rapport complémentaire de la mission interministérielle a été publié par les ministères de l’écologie et de l’énergie. Il porte sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux des gaz et huiles de schiste. Cette mission a pour objet de passer en revue l’ensemble des techniques disponibles, d’évaluer leur efficacité, de mieux qualifier le potentiel économique que pourrait générer l’exploitation, en France, des gaz et huiles de schiste et de proposer un cadre organisationnel et juridique des expérimentations des différentes techniques d’exploration et exploitation.

Ce rapport juge « qu’il serait dommageable, pour l’économie nationale et pour l’emploi, que notre pays aille jusqu’à s’interdire, sans pour autant préjuger des suites qu’il entend y donner, de disposer d’une évaluation approfondie de la richesse potentielle. Accepter de rester dans l’ignorance d’un éventuel potentiel ne serait cohérent ni avec les objectifs de la loi POPE (loi de programmation fixant les orientations de la politique énergétique), ni avec le principe de précaution. Mais, pour ce faire, il est indispensable de réaliser des travaux de recherche et des tests d’exploration ». La mission remarque que dans ses échanges avec des experts industriels étrangers ou avec les autorités administratives polonaises, aucun interlocuteur n’a évoqué l’utilisation dans un futur proche d’autres technologies que la fracturation hydraulique. Dans la conclusion, la mission estime qu’« Aucune technologie alternative n’est soit mature, soit adaptée à ce type de production ».

Pour les réserves françaises en hydrocarbures non conventionnels, la mission estime qu’il faut se donner « les moyens de disposer rapidement d’une évaluation de la réserve basée sur des forages in situ pour mieux apprécier la géologie des bassins ». Pour les huiles de schiste du Bassin parisien, les connaissances de la ressource semblent être plus précises mais la mission mentionne que des forages vont être réalisés dans les prochains mois.

Pour information et sensibilisation, le mercredi 11 avril 2012, à la Biocoop d’Epône, une soirée ciné-débat est organisée à 20h30 autour du film « 40 ans de l’histoire du Schiste », avec Julien Renault du Collectif "citoyen d’Ile-de-France non aux gaz et huiles de schiste" et Brigitte Bouchet-Fabre physicienne, candidate EELV aux Législatives dans la 2e circonscription des Yvelines.