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Publié : 9 juin 2012

Législatives 2012

Gaël Callonnec (EELV) entre pédagogie et calcul politique

Les réunions publiques du candidat écologiste, challenger dans la 7ème circonscription, ont permis de présenter les projets de développement du territoire. Gaël Callonnec connaît ses dossiers.

Mais sa stratégie offensive tant contre le candidat sortant UMP que contre la candidate socialiste, Estelle Rodes, est peut-être risquée pour le second tour.

Le challenger de la 7ème circonscription, Gaël Callonnec, a multiplié les rendez-vous avec les populations durant cette campagne. Deux grands rendez-vous, à Conflans puis Andrésy, ont ponctué la dernière semaine. Ces deux dernières réunions ont eu lieu dans les communes dont le vote écologique a progressé lors des dernières élections. Plus d’une centaine de personnes se sont déplacées pour écouter l’analyse du candidat EELV sur les « enjeux locaux  ».

Gaël Callonec, secondé par sa remplaçante, Sylvie Goldfain et entouré par le conseiller général des Yvelines, Joël Tissier et la conseillère régionale et maire d’Evecquemont, Ghislaine Sénée, a développé les divers projets qui toucheront la circonscription et proposé un modèle alternatif de développement et d’aménagement de la vallée de la Seine, de Conflans à Meulan – territoire de cette 7ème circonscription.

S’il manque un peu de brio quand il s’agit d’appeler à voter pour lui, Gaël Callonnec a fait preuve, durant ces réunions publiques, de pédagogie. Agrégé d’économie,il connaît ses dossiers.

"L’asphyxie de la Confluence"

Le territoire Seine-Aval est stratégique dans le Grand Paris, voté par les deux grands partis, UMP et PS. Les projets autour de la Confluence inquiètent le candidat vert : « ils sont en train d’organiser l’asphyxie de la confluence  », avec des projets d’urbanisation sur la plaine de Chanteloup, jusqu’aux coteaux de l’Hautil.

Gaël Callonnec reprend un à un les grands projets structurants du territoire. Le port d’Achères : « plus grand que celui de Gennevilliers avec une île du Devant [face au vieux Conflans] qui sera éventrée pour créer la darse du port, de 80 mètres de large. Il s’agira d’un port international qui doublera le tonnage en Ile-de-France. Plus de 1000 camions jour chargeront et déchargeront les milliers de containers en provenance de Chine ».

A 104 : les socialistes critiqués

Projet d’envergure, il doit être irrigué par une route : la A104. Gaël Callonnec déterre un courrier du sénateur-maire de Conflans, Philippe Esnol, favorable à l’autoroute, à destination du président François Hollande dans lequel il souhaite « la réalisation de la A104, vu l’ampleur du port d’Achères  ». Le candidat EELV ironise : « M. Esnol désire tellement l’autoroute dans sa ville qu’il en oublie de préciser dans son courrier "en souterrain"  » ! ». Mais Gaël Callonnec n’épargne pas non plus son adversaire socialiste dans cette législative : « Estelle Rodes veut une "remise à plat" du dossier A104 en souhaitant une autoroute hors zone urbanisée, comme Arnaud Richard. Comment faut-il interpréter cette "remise à plat" ? Veut-elle exhumer le funeste tracé rouge qui zigzaguait entre Andrésy, Chanteloup et Carrières sur les coteaux de l’Hautil ? Le problème c’est que toute la 7ème circonscription est urbanisée  ».

Le député sortant, sur ce dossier, en prend aussi pour son grade : « Arnaud Richard faisait partie du cabinet Borloo. Il était informé de tous les projets de la confluence. Et maintenant, il ose affirmer qu’il n’était pas au courant !  », s’exclame Gaël Callonec, qui poursuit : « budget national, contrat de territoire, Grand Paris : Arnaud Richard a tout voté ! ».

Blanc bonnet et bonnet blanc ? Les adversaires PS et UMP sont logés à la même enseigne, par l’écologiste... Mais ce dernier ne tombe t-il pas dans le piège du « tout sauf le développement » comme se demande un Conflanais venu écouter l’écologiste ? Le candidat EELV réfute cette « caricature » : « nous désirons un port non de 410 ha mais de 120 ha, interconnecté au rail pour relancer la gare de triage d’Achères. Voilà un projet bien plus créateur d’emplois non délocalisables », estime t-il. De même, Gaël Callonnec n’est pas contre un projet d’écoZAC dans la plaine de Chanteloup, « mais basé sur les énergies renouvelables et le bois et non sur les déchets comme le propose la communauté d’agglomération (CA2RS) » dirigé par Pierre Cardo. Pour le candidat vert, « les déchets sont une filière du passé puisque nous avons la volonté de les réduire. Prenons l’exemple de Cergy, équipée d’une chaudière au bois qui chauffe 30 000 logements  ».

"Des députés indépendants au sein de la majorité présidentielle"

Pour finir, Gaël Callonnec a tenté de convaincre la salle de voter écologiste : « nous serions des députés indépendants au sein de la majorité. Nous garderions une liberté de vote  », alors qu’un député socialiste « sera obligé de voter comme la majorité  ». Et puis, localement «  un député écologiste sera un symbole fort pour signifier que les projets du Grand Paris ne sont pas les bienvenus, ici sur le territoire Seine-Aval ».

Avec assurance, Gaël Callonnec martèle ses convictions. En tant que challenger, il est de bonne guerre de critiquer la candidate socialiste, Estelle Rodes. Les militants EELV locaux sont manifestement portés par une dynamique issue de la victoire incroyable de Joël Tissier, en mars dernier aux Cantonales, face au sortant UMP et dans le fief de Pierre Cardo. Mais, de là à comparer Estelle Rodes au député UMP sortant...

Le courage politique du candidat écologiste ne risque t-il pas de menacer un accord local entre EELV et le PS pour le second tour ? Ce serait alors Arnaud Richard, le candidat de la droite, qui en sortirait finalement vainqueur...