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Publié : 15 février 2013

Voeux 2013

Alain Schmitz, président de l’EPAMSA : "Notre réseau de transports reste médiocre !"

Pour la première fois, l’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval (EPAMSA) a organisé le 30 janvier ses voeux dans le territoire de l’interco’ des Deux Rives. Alain Schmitz, président de l’EPAMSA, bras séculier de l’aménagement dans le cadre de l’Opération d’intérêt général (OIN) a tiré les enseignements de l’année 2012 et lancé les défis pour 2013 dont l’amélioration du système de transports qui reste un des handicaps des 51 communes de l’OIN dont les communes de l’interco’ des Deux Rives.

Devant un parterre d’élus et d’acteurs économiques(1), Alain Schmitz, président de l’EPAMSA et président du conseil général des Yvelines, s’est adressé à un public nombreux lors de la cérémonie de voeux de l’EPAMSA le 30 janvier 2013 à la "Fabrique 21", lieu symbolique de la "valorisation du territoire" dans l’interco’ des 2 Rives. Symbolique car le président Schmitz était conscient que beaucoup de convives étaient venues en retard en raison de la médiocrité du réseau de transports ici dans les 2 Rives. En plus, et cela d’une manière conjoncturelle, une "voie alternée" plus un accident sur la RD 190 a ralenti le flux de voitures y compris celles qui voulaient avoir accès au rond point de "Fabrique 21" sur la commune de Carrières-sous-Poissy.

Symbolique aussi car le lieu de la cérémonie - organisé par le staff de l’EPAMSA (49 collaborateurs) et ses communicants parisiens - était une des cellules mises en location pour les présents et les futurs acteurs de l’éco-construction. Ce premier programme - Fabrique 21 - représentait la vitrine du projet Ecopôle dans son ensemble : ce projet a été porté par la Communauté d’agglomération des 2 Rives de Seine et largement financé par l’Etat, la Communauté Européenne, la Région, le Conseil général des Yvelines. Créer, à terme, deux mille cinq cents emplois reste un des défis pour la crédibilité de tous les acteurs impliqués dans ce projet en commençant par l’intercà’ et ll’EPAMSA.

Deux choix sont possibles

Pour le président, ce projet Ecopôle rentrait dans les priorités fixées par l’ancien et le nouveau gouvernements : l’emploi ! En plus avec la Centralité, le logement viendrait compléter le dispositif des acteurs de l’aménagement pour fournir des logements dans un contexte de crise de logement (70.000 logements sont nécessaires pour l’ensemble de l’Ile-de-France). Selon l’analyse du président Schmitz, un problème de taille contrarie les efforts pour valoriser le territoire : "Les chefs d’entreprises demandent certes des logements pour les employés mais aussi sont demandeurs d’un réseau de transport " fiable et organisé convenablement par les autorités compétentes. Et Alain Schmitz de marteler le message : "Notre réseau de transports reste médiocre !"

Dans un contexte de forte exigence environnementale, deux choix sont possibles : soit on augmente les liaisons routières dans un cercle vicieux (plus de routes engendre plus de voitures et par conséquent plus de bouchons), soit on met en place les moyens pour fournir des transports en commun (trains, tramways, bus... ). Pour le président Schmitz, qui semble hésiter entre ces deux choix stratégiques, l’engagement de l’EPAMSA est "tangible" pour les priorités fixées depuis la création de l’OIN : aux deux mamelles - emploi, logement - s’ajoute le transport dans un contexte de développement durable. Concrètement, 85% des objectifs en matière de logements ont été atteints. Bravo ! Monsieur le président mais à quel coût environnemental ? Notamment lorsque les habitants ne sont pas écoutés durant les phases de concertation ? D’une manière factuelle, l’EPAMSA s’est mis au travail pour fournir environ 7.000 logements par an (en lieu et en place de 3.500 par an fixés au début de l’OIN).

Deux casquettes

En juxtaposant ses deux casquettes (président de l’EPAMSA et président du Conseil général des Yvelines), M. Schmitz a évoqué les projets de Mantes Université, le projet urbain de Bonnières et de Carrières-sous-Poissy. Il a souligné la mise en oeuvre d’un dispositif qui remplacera le CDOR : le CDOR +, qui est en fait un subvention par logement dans le cadre d’un contrat d’objectifs signé par chaque commune. Une véritable prime aux maires-bâtisseurs.

Des projets pour 2013 ont été aussi annoncés : en matière de formation, l’Université de Versailles-Saint-Quentin ouvrira une antenne dans le Mantois ; le pôle Energie des Mureaux et le pôle d’aide à la personne au CHIMM porteront ses fruits d’ici à 2013 ; l’Eco-construction dans les 2 Rives se consolidera à condition que "la croissance soit au rendez-vous... et pour cela il faut lutter contre la morosité ambiante."

La DUP pour le lancement d’EOLE

Justement, on a trouvé un président assez pessimiste : "Sans transports, on ne peut pas réaliser (les) projets économiques" mais en plus "la population n’est pas en mesure d’attendre" 10 ou 15 ans lorsque les pouvoirs publics - dont l’Etat, la Région et le Conseil général des Yvelines- promettent de construire le RER EOLE, la Tangentielle Ouest et la Tangantielle Nord... sans oublier la persistance de la technocratie de "boucler l’A104". Un des convives présents disait que "le barreau liant l’A104 et l’A13 est nécessaire pour le développement économique !"

Enfin, terminons par une bonne nouvelle : Philippe Castanet, secrétaire général de la Préfecture des Yvelines, a lancé le train de signatures en vue de la déclaration d’utilité publique (DUP) du RER EOLE : tous les départements concernés devraient signer d’ici là pour acter la DUP. Tout le monde était confiant. Et cela marquera peut-être une étape vers la fin de la médiocrité de notre système de transports francilien à l’Ouest.

Post-scriptum

Notes

(1) Etaient présents (sans être exhaustif) : Dominique Braye, Eddie Aît, Philippe Tautou, Joël Mancel, Hugues Ribault, François Gourdon, Franck Bernard, J-F Solignac, Philippe Portal, Philippe Castanet, David Morgan. Notons aussi la présence des représentants de nombreuses associations locales.