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Publié : 18 août 2013

Bloc note de l’Histoire

L’aérodrome de Verneuil-Les Mureaux et l’histoire de l’aviation

L’industrie aéronautique aux Mureaux, on connaît, son histoire mérite d’être contée. Les « Usines Charles Pélabon et Ateliers des Mureaux », un terrain d’aviation, le plan d’eau sur la Seine utilisé pour les essais des premiers hydravions et aujourd’hui « Astrium »…

Avant que l’Aérodrome ne soit construit, les hydravions et les avions se côtoyaient dans la Vallée de la Seine. Effectivement, c’est à partir 1902, que l’aviation fit son apparition aux Mureaux. A l’époque, cette vallée présentait une situation privilégiée, avec un large bras de fleuve dégagé, non urbanisé et plan sur quelques kilomètres. D’ailleurs, c’est pour ces mêmes raisons, qu’une autre base vit également le jour à Sartrouville.

Des évènements ont été enregistrés comme par exemple en 1933. Une année, qui raisonne dans les esprits des passionnés d’aviation de la Vallée de la Seine. C’est durant cette année là, que fut construit l’Aérodrome des Mureaux, qui se situe sur cette commune et celle de Verneuil-sur-Seine et qui vit les époux Lindbergh, Charles et Anne Morrow, amerrirent sur le plan d’eau de la Seine, juste à côté, avec leur hydravion, le Lockheed Sirius rouge.

De Pélabon à l’Aérospatiale.

L’industrie aéronautique finit par s’installer aux Mureaux en 1912, avec l’usine Pélabon, qui fabriqua de nombreux appareils. L’activité fut importante sur le site et les moteurs étaient déjà signés par un futur grand constructeur automobile : Renault. En 1921, la société Pélabon-Les-Mureaux est fondée et elle se lance dans la remotorisation de certains appareils, comme un Vickers Vimy pour la Compagnie des Grands Express Européens. Par la suite, cette société fut appelée pour modifier des Bréguet XIV, des biplans français ayant servis pendant la première guerre mondiale et qui devaient être adaptés au marché civil.

En 1929, la société Pélabon-les-Mureaux absorba la société Besson, qui produisait des hydravions. Le lien fut fait ! Les Ateliers des Mureaux virent le jour au moment de la fusion des Ateliers des Mureaux avec les Ateliers de Construction du Nord de la France (ANF) en 1930, l’ingénieur, André Brunet de l’ANF, travaillait sur un projet de biplace de reconnaissance et d’observation répondant à un programme lancé en 1928 par l’Etat. Le résultat fut un monoplan parasol de construction entièrement métallique, biplace en tandem à postes ouverts et train classique fixe tracté par un moteur Hispano-Suiza de 12 cylindres refroidis par eau. Deux prototypes, appelés Mureaux 110 à moteur Hispano-Suiza, furent construits. Le premier vol de ce prototype eut lieu en avril 1931. Le second prototype fut converti en ANF Les Mureaux 112

Les Ateliers de Construction du Nord de la France et des Mureaux furent nationalisés en 1936 et intégrés à la SNCAN (Société nationale de constructions aéronautiques du Nord). L’usine resta aux Mureaux. En 1940 et surtout après la seconde guerre mondiale, c’est l’Aérospatiale qui s’y installe. La fusée Ariane remplace alors les avions et les hydravions par la suite. Mais le lien est toujours là, car le site de EADS Astrium est situé juste à côté de l’Aérodrome.

Le Laté 300.

Parallèlement à cette histoire industrielle liée à l’Aérodrome, la base des Mureaux fut connue pour être un lieu d’amerrissage de nombreux hydravions. Le plus célèbre d’entre eux n’est pas celui de Lindbergh, il s’agit d’un Laté 300. Sous ce nom de fabrication réduit se cache le Latécoère 300, plus connu sous le nom de « La Croix du Sud ». Il est le dernier appareil piloté par Jean Mermoz (1901-1936). Le célèbre aviateur qui a disparu avec au-dessus de l’Atlantique Sud le 7 décembre 1936. A ce sujet, le Musée de l’air et de l’espace situé à Biscarosse dans les Landes, musée historique de l’Hydraviation par excellence, a dédié une place à la base des Mureaux dans son exposition permanente. Car c’est du Lac de Latécoère, siège du constructeur, prés de cette ville landaise, qu’est parti le Laté 300 pour les Mureaux qui était alors l’arrêt de la ligne Bordeaux-Paris en hydravion.

Un livre, des souvenirs.

1952, le premier Noratlas (avion de transport militaire) fut fabriqué dans l’usine de l’Aérospatiale des Mureaux. Après, c’est l’histoire de la conquête spatiale et des lanceurs Ariane qui prend le pas sur celle de l’aviation. EADS construit encore des avions, mais ce n’est plus le même esprit de conquête. Un livre, « Histoire de l’aéronautique aux Mureaux 1912 — 2002  » de Gérard Rooss conte cette histoire de l’aéronautique des Mureaux. L’auteur s’est servi de son expérience d’ancien ingénieur et administrateur de l’association Aérospatiale-Matra pour l’écrire.

Le souvenir de cette période est également présent sur de nombreuses cartes postales et timbres commémoratifs. Les aéroclubs basés sur l’aérodrome des Mureaux témoignent de l’importance de l’aviation, aujourd’hui encore, dans l’histoire de la Vallée de la Seine.

Les villes des Mureaux et de Verneuil-sur-Seine sont liées par l’aérodrome et par l’activité qui s’établit autour du développement de l’industrie aéronautique en France. Pourtant, s’il n’y a pas un seul musée dans ces deux communes qui est dédié à l’aviation, chaque année « La fête de l’air  » réuni amateurs de baptêmes de l’air, acrobaties aériennes et expositions de qualité pour une journée qui est fixée en 2013 au Samedi 7 septembre 2013.

Post-scriptum

Le coin des expositions

L’APCCT (Association Philatélique et Cartophile du Canton de Triel-sur-Seine) présentera «  L’aventure de l’Aéropostale 1919-1936  » ainsi qu’une collection unique de photos anciennes de l’aérodrome.

Les planeurs seront à l’honneur dans l’exposition sur le vol à voile.

« Nomades en Seine », une exposition à découvrir.

Les enfants du primaire au lycée présenteront leur exposition sur un thème planant et original : « Les Mureaux vus du ciel ».