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Publié : 3 octobre 2013

Conditions de travail

Grève de la faim sur le site PSA de Poissy

Depuis le 18 septembre dernier, sept employés du site Peugeot-Citroën de Poissy ont entamé une grève de la faim collective pour une durée indéterminée. Tous syndiqués chez SUD Auto, ils dénoncent leurs conditions de travail, entre harcèlement moral, discrimination syndicale et régressions sociales. Une nouvelle épine dans le pied pour le groupe PSA.

A proximité des tentes et des banderoles installées sur le trottoir du rond-point des boulevards Gambetta et Robespierre, Ahmed Oubakhti, secrétaire de SUD Auto PCA Poissy, et ses camarades, sont en colère. Ils sont vent debout contre la dégradation de leurs conditions de travail. Ils s’insurgent contre les agissements d’une " poignée de cadres dirigeants du site ".

Un employeur déjà condamné

Selon les grévistes, ces dirigeants sont obnubilés par leurs carrières et leurs avantages et restent sourds aux alertes des représentants du personnel et des victimes de harcèlement moral. Les ouvriers en colère évoquent l’augmentation des accidents de travail, des maladies professionnelles et des arrêts de travail.Cette surdité se double d’une discrimination syndicale à l’égard des militants et sympathisants de SUD Auto et la CGT.

Bien que la cour d’appel de Versailles ait rendu le 16 mai 2013 un arrêt condamnant l’employeur PSA- Poissy pour harcèlement moral et discrimination syndicale, la situation ne semble pas avoir évolué. Sans signe de vie de la part du Président du Directoire du groupe PSA Peugeot-Citoën, M. Philippe Varin, les salariés de Poissy s’agacent de voir une décision de justice laissée sans suite.

La grève de la faim a donc débuté mercredi 18 septembre, parallèlement à une journée d’action qui a vu 340 salariés du site de Poissy " débrayer " entre 8h et 10h à l’appel de la CGT. La direction du site a " pris acte du démarrage d’une grève de la faim ". Une entrevue entre les grévistes et un membre de la direction des ressources humaines était programmée vendredi 20 septembre, mais elle ne semble pas avoir débloqué la situation. Malgré ces blocages, les ouvriers restent décidés à obtenir des engagements fermes.

Un écho national ?

La visite du maire PS de Poissy, Frédérik Bernard, les soutiens syndicaux et l’appui des membres du Front de Gauche local, maintiennent intacte la détermination des grévistes. En avançant la probable venue de Jean-Luc Mélenchon, les membres du SUD démontrent qu’ils entendent donner une résonance nationale à leur action. Ainsi, leur communiqué de presse interpelle le Président de la République, le gouvernement et les députés, leur demandant de prendre position dans un premier temps, puis de prendre leur responsabilités.

Avec la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois en 2014, l’annonce de la suppression de 1400 emplois à Rennes, le pays n’a pas fini d’entendre parler de la restructuration du groupe PSA et de ses conséquences.

Attac78 soutient les 7 salariés !

ATTAC 78 nord soutient, dans un communiqué du 2 octobre 2013, les revendications des 7 militants syndicaux de Sud Auto PSA Poissy, qui campent, en grève de la faim depuis deux semaines, devant le pôle tertiaire de PSA Poissy.

« Leur combat est révélateur de ce que subissent nombre de salariés depuis des années dans de nombreuses entreprises et pas des moindres comme la multinationale PSA, face à des politiques néolibérales de suppressions massives d’emploi, de dégradation continue des conditions et du temps de travail, de gestion lamentable du personnel par du harcèlement moral et multiples vexations envers ceux qui veulent courageusement y résister.

Leur combat met en cause les conditions d’exploitation indignes et inhumaines d’un système capitaliste en crise qui broie les salariés et est de plus en plus rejeté par les peuples.

Les 7 syndicalistes ont choisi leur forme d’action après avoir tout épuisé et même gagné en justice : PSA Poissy a être condamné le 16 mai 2013 dans cette affaire, pour "discrimination syndicale" et de "harcèlement moral".

Leur combat ne doit pas rester isolé.

Il rejoint et illustre dramatiquement celui déjà engagé contre un accord de compétitivité qui veut graver dans le marbre une régression sociale supplémentaire et insupportable.

Attac, association d’éducation populaire tournée vers l’action et présente sur Poissy, appelle à un soutien massif et concret des actions engagées et à venir pour que la dignité des salariés, les mandats syndicaux, la législation du travail et les décisions de justice, soient respectées par PSA. »

Un appel pour un rassemblement « actif » et solidaire a été mis pour 16h ce jeudi 3 octobre pour leurs 16e jour d’action devant le piquet de grève.