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Publié : 3 mars 2021

Bénévoles

Karine Robles, la porte-parole des « invisibles »

Les causes sont justes quand il y a des gens que les défendent sur le terrain et dans leur quotidien. Karine Robles s’est livrée dans une interview sans filtre.

Journal des 2 Rives : Qu’est-ce que vous anime, Karine, pour mener des actions de bénévolat sur tous les fronts ici dans le nord des Yvelines ?

Karine Robles : Comme vous le savez probablement, j’ai eu recours à une chirurgie bariatrique pour traiter mon obésité aigüe, ce qui m’a sauvé la vie — c’était une sorte de renaissance — et m’a permis d’avancer dans mes différents combats avec et pour les autres personnes qui souffrent. Mes actions pour les autres, les gens invisibles qui ne peuvent pas ou ne veulent pas s’exprimer, se révèlent nécessaires dans mon quotidien quel que soit le domaine en jeu. L’obésité est un sujet tabou, sans parler de la « grossophobie » généralisée.

Ma motivation est simple : il s’agit d’un échange d’un sentiment de partage et de bienveillance dans une société de plus en plus violente et délaissée par les pouvoirs publics. Avant la pandémie Covid-19, j’ai constaté que les élus et l’État ne viennent que rarement à l’aide des administrés.

J2R : Pourriez-vous étayer vos propos avec des exemples ?

K.R. : Lorsque je suis arrivée à l’hôpital de Poissy (en 2013), il n’y avait pas de chambres spécifiques pour les personnes souffrant d’obésité. Après mon interpellation des autorités compétentes, dans la presse locale, j’ai été reçue par des différents décideurs qui, par la suite, ont donné l’ordre de trouver un arrangement afin d’équiper quatre chambres avec des lits adaptés pour les cas d’obésité. A Poissy, le service de bus ad hoc pour les personnes âgés est très bien, mais ce service devrait s’ouvrir aux autres personnes ayant des difficultés à se déplacer, en particulier les personnes à mobilité réduite. Pourquoi exclure au lieu d’inclure dans des projets en cours, c’est-à-dire la Maison du cancer ? Ce sont des exemples qui m’étonnent.

J2R  : Vous attribuez beaucoup d’importance au bien-être et, plus largement, au social ? Pourquoi ce choix et depuis quand ?

K.R. : Depuis très longtemps ! Beaucoup de gens me considèrent comme leur porte-parole. A travers mes combats, je me suis mise devant la scène médiatique. Je dis tout haut ce que les gens invisibles pensent tout bas. Je sais que cela déplaît à certains, mais il faut savoir agir pour aider les gens dans leurs besoins : quand on est malade, on n’a pas la force pour demander de l’aide, remplir des dossiers ou faire une démarche publique. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient. Dans mon cas, j’ai été sauvée par le Dr Elie Chouillard et je tente de rendre ce « miracle » aux autres gens.

J2R : Vous êtes donc la porte-parole des « invisibles ». Pourquoi vous prendre comme un justicier ?

K.R. : Certains élus parlent pour parler mais je ne vois pas des actes. Hier par exemple, j’ai vu, dans le Quartier Saint-Exupéry à Poissy, un groupe de jeunes distribuant de la nourriture aux nécessiteux. Cela montre que l’État et les institutions compétentes ont perdu la main. Que fait le CCAS de Poissy ? Pourquoi cette déshérence dans une ville pourtant prospère ?

J2R : Vous agissez également dans le cadre de deux ligues importantes, la Ligue contre le cancer et la Ligue contre l’obésité. Pourquoi ces engagements ?

K.R. : J’ai accompagné une Pisciacaise à la fin de sa vie ; j’ai souffert de l’obésité. Par conséquent, j’agis dans le domaine de la santé. Je me bats également pour un meilleur accès des handicapés à tous les services et aux administrations. Je vais m’inviter aux élections de juin 2021 et à celles, présidentielles et législatives, de 2022 en tant que citoyenne. Je me bats pour les autres et je ne lâcherai jamais.

Cette interview a eu lieu le 1er mars 2021 au moyen de la plateforme Zoom.