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Publié : 17 février 2011

Massif de l’Hautil

Quel devenir pour le Massif de l’Hautil ?

Le Massif de l’Hautil, un « poumon vert » pour certains, subit depuis des décennies d’innombrables agressions qui ont mis en danger sa pérennité environnementale. C’est une situation qui doit cesser. C’est l’objectif que s’est fixé le Collectif pour la protection de l’Hautil accompagné par de nombreux élus locaux.

Forêt et coteaux : un massif unique.

Jusqu’au milieu du siècle dernier ce furent les extractions de «  pierre à plâtre » qui ont laissé des traces indélébiles, galeries souterraines abandonnées et fontis gigantesques en surface. Puis ce furent les dépôts sauvages d’industriels irresponsables. Récemment la décharge sur plusieurs hectares de déchets du bâtiment, située sur le territoire de Vaux-sur-Seine, n’a pu être stoppée que par une procédure judiciaire. Projets ou tentatives d’urbanisation des coteaux (Andrésy), de lotissements (Triel) ou de zones artisanales (Jouy-le-Moutier) ne sont que la partie visible d’autres programmes prévisibles dans l’avenir (OIN Seine Aval).
C’est pourquoi il est temps de consolider la destination de ce territoire (1250 ha) et d’interdire administrativement tout changement d’usage de la forêt et des coteaux. C’est le but que s’est fixé le Collectif pour la protection du massif de l’Hautil qui représente des associations, des villes et des particuliers situés dans les Yvelines et le Val-d’Oise. Car douze communes se partagent le Massif : Jouy-le -Moutier, Maurecourt, Chanteloup-les-Vignes, Triel-sur-Seine, Vaux-sur-Seine, Boisemont, Evecquemont, Courdimanche, Menucourt, Condécourt et Meulan. Deux communes, Triel et Vaux détiennent environ 67% d’un massif interdit d’accès sur sa plus grande partie ce qui a permis un développement important de la biodiversité et il existe aujourd’hui de nombreuses espèces de faune et de flore remarquables qu’il faut protéger.

La procédure de classement en forêt de protection

Proposition de classement par le Préfet

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Elaboration d’un procès-verbal de reconnaissance et d’une notice explicative

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Etablissement d’un relevé cadastral avec La liste des propriétaires concernés ainsi que d’un plan de situation

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Notification à chaque propriétaire

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Mise à l’enquête publique du projet de classement

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Rapport du commissaire enquêteur

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Avis du ou des conseils municipaux

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Avis de la commission départementale des sites

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Classement par décret en Conseil d’Etat

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Publication au J.O. et publicité de classement en mairie

Des enjeux multiples.

Mais ce n’est pas tout. Des enjeux de territoire et de paysage ainsi que des enjeux sociaux et environnementaux seront à prendre en compte et les propositions d’actions sont nombreuses et variées. En voici quelques exemples :

- préserver l’espace naturel en classant le massif de l’Hautil en « Forêt de Protection » afin de stopper le mitage de la forêt et des coteaux et aussi préserver les espaces naturels, agricoles et semi naturel. Il faudra limiter les nuisances sonores, élaborer une stratégie de gestion des déchets en forêt mais aussi en lisières afin de limiter la pollution.

- favoriser les ensembles naturels. C’est favoriser les continuités biologiques et fonctionnelles entre les différentes parties du massif séparées par des axes routiers (RD1, RD22, RD922, etc..). Ralentir et sécuriser le trafic routier sur tous ces axes et favoriser l’accès par des circulations douces comme un jalonnement cyclable ou améliorer l’accès et la circulation des cavaliers et des promeneurs.

- sécuriser les parties de la forêt que l’on pourra ouvrir au public. II s’agit de sécuriser les chemins et les parties de la forêt situés en zone blanche ou bleue (PPR). Afin d’en faciliter l’accès ou d’en assurer une plus grande continuité. Mais en contre partie il faudra interdire l’accès aux zones protégées (zones rouges et zones présentant un grand intérêt écologique).

- favoriser la biodiversité, gérer la faune, valoriser les ressources forestières, mais aussi réguler la faune sauvage afin de limiter, par exemple, la surpopulation de sangliers. Ce qui permettra ensuite de réduire le nombre de jours de chasse.

- développer la connaissance, l’information et favoriser les usages paisibles de la forêt et protéger, valoriser et faire connaître le patrimoine culturel et historique et pourquoi pas créer un écomusée.

Un massif périurbain ?

Des statuts juridiques assurant la protection des territoires naturels, parc ou réserve naturelle nationale ou régionale, arrêté de biotope, charte forestière… celui de forêt de protection est le moins bien connu. Actualisé récemment, ce statut semble particulièrement adapté aux forêts périurbaines comme le massif de l’Hautil, proche de Cergy-Pontoise. Reste à enclencher le long processus qui doit être initié par le Préfet jusqu’au classement par le Conseil d’Etat. C’est pourquoi une Charte forestière transitoire pourrait être envisagé. Mais le statut juridique de forêt de protection constitue actuellement l’outil juridique de protection le plus efficace. En effet, il interdit non seulement tout défrichement conduisant à la disparition de la forêt, mais aussi toute modification des boisements contraire à l’objectif du classement, comme par exemple la biodiversité. Ce statut de forêt de protection peut s’appliquer à des forêts domaniales, communales ou privées et son rôle principal est de conserver l’intégrité d’un massif et d’éviter ainsi son morcellement.