Vous êtes ici : Accueil > Actualités Locales > Société > Poubelles dans le périmètre GPS&O : un service à la dérive
Publié : 7 juin 2023

GPS&O & les déchets

Poubelles dans le périmètre GPS&O : un service à la dérive

Le lundi 5 juin 2023, en matinée, un trentaine de riverains de l’Île de la Dérivation et des habitants de la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise se sont rendus sur place pour empêcher les services GPS&O de mettre en place des installations (ou bornes) pour ramasser les poubelles de manière volontaire. « Non, c’est non » ont expliqué les riverains car cela signifie que certains seront obligés de faire 1 km pour apporter leurs poubelles, alors que la pression fiscale de la CU augmente. Ils refusent le "diktat" communautaire et municipale, et demandent davantage de concertation. Cela dit, sur le fond, la gestion de déchets s’impose comme un défi de demain non seulement sur GPS&O mais sur toutes les collectivités territoriales. .

Depuis la mise en place de Grand Paris Seine & Oise (2015), les services urbains sont de la compétence de la « grande » communauté urbaine. Certes, la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise est grande par sa taille, mais aussi par le degré d’incompétence dans la mise en place et dans le service rendu à la population. Pour quel but et à quel prix ? Aucun(e) des élus, en 2023, n’oserait prendre la défense de la pertinence de la CU parce que nous avons des preuves que c’est le bazar en continue et l’affaire de poubelles s’ajoute à cette situation catastrophique.

Sans rentrer dans le détail technique et ni dans les méandres historiques de la (mé) construction de cette communauté urbaine, les services GPS&O et ses prestataires avec le consentement des élus continuent à faire comme un bulldozer sans prendre en compte les pratiques spécifiques du ramassage des ordures ménager ici et là. On veut tout RATIONALISER comme à l’époque soviétique et comme le bureaucratie actuelle le permet aujourd’hui. En effet, il s’agit de vouloir imposer aux habitants/usagers qu’ils amènent les ordures ménagères à des bornes d’apport volontaire (j’adore ce terme… pour dire que l’on travaille gratuitement !). Cela équivaut à dire que les encombrants vont être mélangés et balancés n’importe comment et n’importe où. Quant à l’usage du verre, pourquoi ne contraint-on pas les producteurs comme Coca-Cola et Nestle de prendre entièrement en charge du traitement de cette pollution qui devient un enjeu de la survie de l’humanité. Il est temps de interdire la production et la commercialisation des bouteilles en plastique qui ne sont que recyclé que 10 % du total de la production. D’accord, on va me dire que c’est de la compétence législative à l’Assemblé nationale et a fortiori une décision européenne.

En haut lieu de la CU, il a été décidé de supprimer le ramassage des déchets au pied de nos habitations de l’Île de la dérivation à Carrières-sous-Poissy. Un quartier charmant et accessible uniquement par bateau et par une passerelle de fer de moins de deux mètres de largueur. Denis Millet, un des organisateurs de la contestation a indiqué sur sa page Facebook : « Certains habitants de l’Île de la dérivation seront obligés de faire 1 km pour apporter leurs poubelles, alors que depuis des dizaines d’années nous avions le ramassage au pied de nos maisons. De plus l’emplacement de ces bornes a été décidé en dépit du bon sens.  » Il a ensuite souligné que :

  • Les impôts augmentent et le service diminue
  • Les riverains refusent ce projet en l’état et demandons sa suspension pour mettre en place une concertation sur les solutions possibles.

Jusqu’à présente, les poubelles sont ramassés habituellement par un prestataire que ramène les déchets à l’extérieur de l’Île de la dérivation. Pour Céline Caroly, la présidente de l’association Berges en dérive, il est nécessaire de «  démarrer un dialogue avec la CU et construire un projet en cohérence avec les attentes des habitants de l’Île de la dérivation, » avant toute action de la CU.

Les bornes n’ont pas finalement été installées et les habitants ont gagné un peu de temps dans ce dossier épineux. La difficulté réside aussi dans le fait que la voirie desservante les riverains au milieu de l’Île n’est pas encore dans le domaine publique de la commune (et/ou de la communauté urbaine). Par une négligence administrative, la procédure de «  rétrocession de la voirie de presque 1 km  » n’a pas abouti et cela crée une incertitude juridique qui permet à la CU de se parer derrière cette posture indigne d’une instance au service de la population. Pour Denis Millet, le niveau d’impôts a augmenté et les niveau de services diminue progressivement (notamment la collecte des ordures ménagers, des cartons des encombrants).

Cela dit, la gestion des déchets reste un défi majeur à toute échelle du territoire. Yan Perron, maire de Gargenville, a pris dans un édito récent (1) le soin d’expliquer que le système actuel n’est pas efficace pour la préservation de l’environnement. Raison de plus de se concerter avec les élus, les habitants, les délégataires du service public afin de mettre en place un plan d’action digne de ce nom et EFFICACE par rapport à des attentes et des enjeux de notre XXIe siècle et de notre territoire. Sommes-nous capables de relever ce défi ? Le temps le dira.

Notes

1. La parole aux élus, édito publié par la CU GPS&O.