Ce jeudi 8 août 2019, le film de la vie de Mocky a fait retentir son clap de fin. Le cinéaste français Jean-Pierre Mocky est mort mais ses œuvres demeurent à jamais dans les salles obscures.
Jean-Pierre Mocky, de son vrai nom Jean-Paul Mokiejewski, cinéaste, réalisateur, acteur inclassable, est mort à son domicile le jeudi 8 août 2019. Sa famille, dont son fils comédien et metteur en scène, Stanislas Nordey, a confirmé son décès vers 15 h à l’âge de 86 ans.
Une longue et intense activité cinématographique
Son âge a toujours été un grand mystère : il est né le 6 juillet 1933 à Nice mais son père l’aurait vieilli, pendant la Deuxième Guerre Mondiale, en le déclarant né en 1929 pour qu’il puisse voyager, selon certaines biographies. Vrai ou faux ? En tout cas, cette histoire, assez originale, est à l’image de ce « personnage » du cinéma français.
Jean-Pierre Mocky a réalisé 66 longs-métrages et de nombreux court-métrages pendant six décennies d’activités. Certaines de ses œuvres étaient des comédies « potaches » mais d’autres étaient assez noires. Ses plus grands succès sont « Les Dragueurs », « A mort l’arbitre », « La Grande Lessive » ou encore « Le Miraculé ».
Une visite aux Mureaux pour un hommage à Frédéric Dard
Ce génie du cinéma a fait ses premiers pas dans son art à l’âge de 9 ans comme figurant puis comme comédien, avant de passer derrière la caméra. Cela ne l’empêchait pas de faire des aller-retours et de jouer dans ses propres films.
D’ailleurs, le film « Le Mari de Léon », qui fut projeté aux Mureaux lors de sa venue le 10 décembre 2010, est l’une de ses œuvres où il a joué le rôle principal, tout en la réalisant. La projection de ce film faisait partie d’une soirée d’hommage à Frédéric Dard, écrivain, ancien Muriautin et, également, homme de cinéma. Lors de cette soirée, son fils Patrice Dard était également présent, tout comme François Garay, maire des Mureaux, dans la principale salle du cinéma Frédéric-Dard...évidemment.
« J’ai connu Frédéric lorsqu’il était chez vous (en parlant des Mureaux) » dit Jean-Pierre Mocky lors de cette soirée-hommage avant d’évoquer sa collaboration cinématographique avec Frédéric Dard. Le mari de Léon, qui date de 1992, est l’adaptation d’un roman éponyme de Frédéric Dard. C’est une histoire d’amour, non homosexuelle, entre deux hommes : « un artiste à succès (joué par Mocky) et son secrétaire ». Jean-Pierre Mocky a appelé ça « une homosexualité intellectuelle » : entre la dévotion et la fascination. « C’est une espèce de chose indéfinissable ! Et c’est ce qu’on essaye de traduire dans ce film ».
Le livre de Frédéric Dard était une sorte de biographie de la vie de Robert Hossein, autre grand ami de l’auteur, à sa manière. D’ailleurs, Jean-Pierre Mocky présentait ce film, ce soir là, comme « du pur Dard ! » et « du pur Mocky ! » ajouta alors Patrice Dard.
Une grande amitié liait Jean-Pierre Mocky et Frédéric Dard. C’était la seconde fois qu’ils travaillaient ensemble sur l’adaptation de l’un des livres de ce dernier. Le premier était « Y a-t-il un français dans la salle ? ».
Jean-Pierre Mocky était un cinéaste inclassable et inarrêtable. Seul la mort l’a arrêté. Son génie, ses provocations et son impertinence vont manquer au cinéma français.
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