Dans une interview avec le J2R, Olivier Lujic livre les raisons pour lesquelles il ne fait plus partie de la majorité municipale, il analyse la situation catastrophique de la politique locale et souhaite « la chute » du maire.
Journal de 2 rives :Pendant la campagne municipale de 2020, vous avez œuvré pour la victoire de la liste de Fabien Aufrechter. A quel moment la magie s’est-elle arrêtée ?
Olivier Lujic : « Il faut revenir sur les enjeux de la campagne : l’usure du pouvoir de l’équipe sortante (après le départ de M. Tautou) et le choix urbanistique (faut-il construire la déviation de la RD 154 et faut-il se doter d’une marina ?) Les gens ont envie de changement et la diversité de listes (six) posait un problème de fond pour savoir qui pourrait être efficace pour empêcher la concrétisation de la RD 154 ; pour la majorité de Vernoliens (¾), l’enjeu urbain était primordial. »
« J’ai rejoint la liste de Fabien Aufrechter qui était le seul à pouvoir annuler le choix urbanistique de son prédécesseur : apport juridique, réseau politique et volonté. J’ai également choisi un courant centre droit qui me convient et continue à me convenir. Par voie de conséquence, il n’y avait pas de magie dans cette liste, juste un concours de circonstances. Le Macronisme a été bien adapté pour ceux qui auparavant étaient dans un monde de perdants et les novices qui ont vu dans l’élection l’opportunité d’être au pouvoir. »
J2R : Pourquoi la rupture entre vous et M. Fabien Aufrechter ? Je croyais que vous étiez un des poids lourds de la liste Naturellement Verneuil, ensemble.
O.L. : « J’avais de la chance que personne ne s’occupait de la culture. J’avais les mains libres et j’étais celui qui s’occupait de faire le boulot de trois personnes. Heureusement j’étais là, mais dès que le maire avait décidé de recruter un directeur des affaires culturelles et un directeur de l’école de musique … septembre 2023 le maire m’a poussé vers la sortie. Cette décision a également été prise par des considérations opaques suite à des rumeurs infondées me concernant. »
J2R : Êtes-vous l’image de la perfection ? Avez vous des reproches à vous faire ?
O.L. « Personne n’est parfait, mais dans la culture tout le monde s’accorda à dire que je faisais un bon travail. Dans tous les services, on démissionne. Sauf pour une directrice qui avait été mise au pilori par M. le maire, personne n’a démissionné dans mon service de culture. A la police municipale, on n’arrive pas à recruter. j’ai fait le travail d’un élu local sans faire de la politique politicienne ».
J2R : La politique politicienne vous a‑t-elle rattrapée ?
O.L. : « Je n’ai jamais été la République en Marche (ou Renaissance) ; le maire fait le ménage avant les élections municipales de 2026. Et même avant, je n’ai jamais soutenu le macronisme : j’ai appelé à voter pour la liste de gauche pour les élections départementales ; j’ai appelé à voter pour l’opposante à la candidate macronisme (NDLR : Nadia HAI), qui est l’illustration du parachutisme parfait. J’ai toujours été du centre droit ; et, selon moi, le macronisme c’est rien ; c’est insignifiant. »
J2R : Vous n’êtes pas exempts de critiques. Vous étiez avec la liste de Jegouic et puis vous avez choisi de joindre la liste de Fabien Aufrechter ? Vous n’êtes pas un traître ?
O.L. :« En politique le terme traître n’a pas de sens : on peut être fidèle à ses idées, à ses valeurs, à une personne… J’ai choisi mes idées et depuis le départ j’ai été contre la RD 154 et le fait savoir à tout le monde. D’ailleurs, lors de la manifestation populaire contre la RD 154 j’y étais malgré le fait d’être sur la liste de M. Jégouic (héritier de M. Tautou). J’ai démissionné avant que l’on me vire. »
J2R : Comment allez vous agir dans les années à venir ? et quelles conséquences sur le plan local ?
O.L. : « Comme historien, j’ai toujours été admiratif de la troisième République et je suis partisan du Gaullisme car les deux se conjuguent pour élaborer la synthèse de ce que je qualifie d’intérêt général. Avec le Macronisme, c’est tout le contraire : la philosophie du « en même temps » c’est de la communication à tout-va et sans agir concrètement. »
« Sur le deuxième point, à la fin du mandat présidentiel, on change de pouvoir et de président ; le macronisme sera mort avec le départ de M. Macron.
J’ai un premier combat pour moi c’est de taire les mensonges du M. le maire ; comme il n’y a rien à proposer pour son bilan, il dénigre les autres. Il a sali ma réputation. Je vais prouver que je dis la vérité pour retrouver ma parole politique car M. le maire est un menteur pathologique, un manipulateur patenté. Je dois, en autre, contribuer à sa défaite politique dans les années à venir.
En somme, je dois contribuer à mettre fin à cette mandature qui a été élue sur un malentendu. »
Note :
1 : Naturellement Verneuil, ensemble.
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