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Publié : 21 avril

Enquête

Le bateau « Je sers » va-t-il fermer ?

Le bateau chapelle « Je sers » fait partie du patrimoine et de l’histoire locaux sans oublier la dimension sociale et cultuelle. Qu’est-ce qui se passe-t-il à la direction ? A la surprise générale, l’association Bateau Je Sers a annoncé, le 21 avril, la fermeture définitive de ses portes le 30 juin 2024. Le J2R a mené l’enquête.

Promenade François-Mitterrand, ici sur les quais à Conflans Sainte Honorine, on remarque très vite cette embarcation de 70 mètres avec ces écriteaux bleus « Je Sers ». Cette péniche, est reconnue et classée Patrimoine fluvial dans la Catégorie technique [1].

En navigant sur les réseaux sociaux, mi-avril, une nouvelle a surpris tout le monde : il semblerait que «  Je sers » pourrait fermer ses portes. Des questions se posent. Les premières réactions apparaissent sur la toile.

Dans sa publication Facebook du dimanche 21 avril à 13h30, l’association Bateau Je Sers (ABJS) a publié cette étonnante nouvelle :
« Nous avons le regret de vous annoncer que l’Association Bateau Je Sers fermera définitivement ses portes le 30 juin 2024.  » Le J2R a eu confirmation de ce propos en appelant un(e) ancien(ne) membre du conseil d’administration de la dite association ABJS.

La suite est classique : les premières réactions sont publiées sur les réseaux sociaux, comme celle de Jean-Pierre Leroux : «  Voilà qui met tristement fin aux années de lutte du père Arthur. Une démission de plus dans le combat quotidien contre la pauvreté et en faveur des valeurs humaines fondamentales dont la religion fait partie. Je suis très triste » Quant à Martine Fournier, elle s’est interrogée : « Qui va reprendre la gestion du bateau ? »
L’incompréhension que souligne Patrick Jolivet de Colomby était compréhensible : « ET m.…. ; ils justifient le truc, autrement que par un simple bilan comptable ?  » En outre, un autre internaute, Jean-Marc Garcia a ironisé : « C’est une blague ?  »

La rédaction a par la suite contacté le Père Kabila Kalondo, membre de la Communauté Assomptionniste et curé du bateau-chapelle, qui nous a éclairés sur la situation actuelle. Le curé de la paroisse fluviale et Supérieur de la communauté Assomptionniste nous a rassurés : le bateau-chapelle ne fermera ses portes ! Il a indiqué que la Communauté Assomptionniste, qui fait partie des associations qui habitent sur le « bateau-presbytère Je Sers » a terminé sa mission ici dans la Confluence. Et de ce fait les quatre membres de la Communauté Assomptionniste devraient quitter le bateau-chapelle. Au contraire, le père Kabila Kalondo nous a confirmé que « les activités quotidiennes de prières seront maintenues  », et la distribution de colis alimentaires jusqu’à la date décidée par les membres de l’ABJS. Cela dit, une autre structure associative-caritative prendra forcément le relais dans un avenir prochain.

Certes, les membres de l’ABJS ont voté la dissolution de l’association ABJS au 30 juin 2024 ; mais, le Père Kalondo a estimé que «  la distribution de colis alimentaires tous les samedis matin » sera sauvegardée. Par la suite et selon l’objet social de l’autre structure associative qui verra le jour, les autres activités sociale et solidaires pourraient être relancées. Ainsi, il faut être confiant dans l’avenir du bateau-chapelle « Je Sers  ».

L’ABJS et le bateau-chapelle sont 2 entités séparées. La première (ABJS) exploite par ses activités humanitaires les lieux et le deuxième (le bateau-chapelle) est une paroisse du doyenné de Poissy et du Diocèse de Versailles. Le bateau-chapelle, créée en 1935 par l’abbé Joseph Bellanger de l’église des bateliers et y a développé une entraide sociale au-delà de la communauté catholique.

Fondée fin 2021, l’’association ABJS exploite le Bateau-Chapelle « Je sers ». Avec d’autres acteurs notamment la Communauté Assomptionniste, La Pierre Blanche… Leurs salariés et leurs bénévoles mènent des actions de solidarités. Dans le passé, ils ont accompagné des populations vulnérables dans l’aide alimentaires et dans les formalités administratives.

De l’importance de l’aide apportée, dans le passé par exemple, aux tibétains et aux populations fragiles, les pouvoirs publics et le diocèse de Versailles devraient trouver une solution le plus rapidement possible.

Post-scriptum

Notes :

En décembre 2017(2), dans nos lignes, vous pouviez lire : – « La plupart viennent directement du Tibet car le bateau « Je sers » est connu par la communauté tibétaine dans le monde. »
- 
Notre édition du 11 octobre 2019(3) Nous informons que « Malgré une mobilisation d’un collectif de soutien aux réfugiés et aux sans-abris de la Confluence, rien n’a été fait pour trouver des conditions dignes pour accueillir ces Tibétains fuyant le régime de Pekin…

Le 3 Déc 2020, dans son article La Gazette du Val d’Oise (4, titrait « Conflans-Sainte-Honorine. Le bateau « Je sers » ne logera plus aucun sans-abri. Pour des raisons de sécurité, la structure qui accueille des personnes dans le besoin ne peut plus héberger personne depuis les derniers contrôles de la commission de sécurité.

(2)https://www.archives.journal-deux-rives.com/Sav%20J2R%20Drupal/www.journal-deux-rives.com/actu/07439-tibetains-sont-ils-quantite-negligeable.html

(3)https://www.archives.journal-deux-rives.com/Sav%20J2R%20Drupal/www.journal-deux-rives.com/actu/09042-acheres-400-tibetains-vivent-conditions-indignes.html

(4)https://actu.fr/ile-de-france/conflans-sainte-honorine_78172/conflans-sainte-honorine-bateau-je-sers-ne-logera-plus-aucun-sans-abri_19901366.html

Notes

[1(Commission régionale du patrimoine et de l’architecture du 06/12/2018 https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM78002287)